Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Encourager les bons, étonner les perfides;
Que les Peres de Rome, & de la Liberté,

Viennent rendre aux Romains leur intrépidité;

[ocr errors]

I!

Quels cœurs en nous voyant ne reprendront courage? Dieux donnez-nous la mort plûtôt que l'esclavage. Que le Sénat nous fuive.

[merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Il apporte, dit-il, la preffante nouvelle.

[ocr errors]

BRUTUS

Peut-être des Romains le falut en dépend.

'Allons, c'eft les trahir que tarder un moment.

A Proculus.

Vous, allez vers mon Fils; qu'à cette heure fatale Il défende fur tout la Porte Quirinale;

Et que la Terre avoue, au bruit de ses exploits, Que le fort de mon fang eft de vaincre les Rois.

14

Fin du quatrieme Aite.

ACTE CINQUIÈME.

SCENE

I.

BRUTUS, Les SENATEURS. PROCULUS, LICTEURS. L'Efclave VINDEX,

[ocr errors]

BRUTUS.

Ui, Rome n'étoit plus; oui, fous la Tirannie
L'augufte liberté tomboit anéantie.

Vos tombeaux fe rouvroient; ç'en étoit fait; Tarquin
Rentroit dès cette nuit, la vangeance à la main.
C'eft cet Ambaffadeur, c'eft lui dont l'artifice

Sous les pas des Romains creufoit ce précipice.
Enfin, le croirez-vous? Rome avoit des Enfans
Qui confpiroient contre elle, & fervoient les Tirans,"
Meffala conduifoit leur aveugle furie:

A ce perfide Arons il vendoit fa Patrie.

Mais le Ciel a veillé fur Rome & fur vos jours.

Cet Efclave a d'Arons écouté les Difcours,

En montrant l'Esclave.

Il a prévû le crime; & fon avis fidèle

A réveillé ma crainte, a ranimé mon zéle.
Meffala, par mon ordre arrété cette nuit,
Devant vous à l'inftant alloit être conduit ;
J'attendois que du moins l'appareil des fupplices
De fa bouche infidèle arrachât fes Complices;
Mes Licteurs l'entouroient; quand Meffala foudain,
Saififfant un poignard qu'il cachoit dans fon fein,
Et qu'à vous, Sénateurs, il deftinoit peut-être :
Mes fecrets, a-t-il dit, que l'on cherche à connoître,
C'eft dans ce cœur fanglant qu'il faut les découvrir ;
Et qui fçait confpirer, fçait fe taire, & mourir,

On s'écrie, on s'avance, il se frappe: & le traitre
Meurt encore en Romain, quoiqu'indigne de l'être.
Déja des murs de Rome Arons étoit parti,

Affez loin vers le camp nos Gardes l'ont fuivi;

On arrête à l'inftant Arons avec Tullie,

Bien-tôt, n'en doutez point, de ce complot impie, Le Ciel va découvrir toutes les profondeurs; Publicola par tout en cherche les Auteurs.

Mais quand nous connoîtrons le nom des Parricides,
Prenez garde, Romains; point de grace aux Perfides,
Fuffent-ils nos Amis, nos Freres, nos Enfans,

Ne voyez que leur crime, & gardez vos Sermens.
Rome, la Liberté, demandent leur fupplice;

Et qui pardonne au crime, en devient le Complice.

A PEsclave.

Ettoi, dont la naissance & l'aveugle destin
N'avoit fait qu'un Efclave, & dû faire un Romain,
Par qui le Sénat vit, par qui Rome eft fauvée,
Reçois la Liberté que tu m'as confervée,

Et, prenant déformais des fentimens plus grands,
Sois l'égal de mes Fils, & l'effroi des Tirans.

Mais qu'est-ce que j'entens? quelle rumeur foudaine?

PROCULUS.

Arons eft arrêté, Seigneur, & je l'amene.

« AnteriorContinuar »