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CHAPITRE X.

On lui confie l'éducation des enfans
de Louis XIV.

A voir les événemens de la vie de Madame Scarron, qui tous semblent fe contrarier, & qui tous s'enchaînent pour la conduire au faîte des grandeurs, il est impossible de méconnoître le doigt de Dieu. L'on s'apperçoit que les viciffitudes de fa vie viennent d'un ordre furnaturel qui la ramene à l'œuvre que la Providence lui deftine. Ce font des voies détournées, mais qui toutes aboutiffent au même objet.

Madame de Montefpan, au milieu de fes foibleffes, fe fouvenoit de l'éducation chrétienne qu'elle avoit reçue; & il lui fembloit qu'en faisant élever en fecret le Comte de Vexin & le Duc du Maine, elle déroboit leur naiffance

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CHAPITRE X.

On lui confie l'éducation des enfans
de Louis XIV.

A voir les événemens de la vie de Madame Scarron, qui tous semblent fe contrarier, & qui tous s'enchaînent pour la conduire au faîte des grandeurs, il eft impoffible de méconnoître le doigt de Dieu. L'on s'apperçoit que les viciffitudes de fa vie viennent d'un ordre furnaturel qui la ramene à l'œuvre que la Providence lui deftine. Ce font des voies détournées, mais qui toutes aboutiffent au même obiet

Madame de Montefpan, an milieu de ses foibleffes, le fouvenoit de fefe cation chrétienne qu'elle avoit reques & il lui fembloit qu'en failant ever et le Comte de Vexin & Die

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aux yeux du public. Mais les Rois ont autant d'inspecteurs qu'ils ont de fujets, & leur histoire eft celle de la Nation.

Comme l'on vouloit une perfonne vertueufe & prudente, qui fut tout à la fois fe taire & prendre foin des jeunes Princes, tout parloit en faveur de Madame Scarron: fa naissance, fonefprit, fa vertu, fa vie privée, l'appeloient à cet emploi; & l'on eût inutilement cherché une Gouvernante auffi accomplie.

Le Roi fe repofa du choix fur Madame de Montefpan; & Madame Scarron, préconisée par Madame de Tiange, ne voulut point accepter la commission, fans avoir pris confeil de fon Directeur, & fans avoir verbalement reçu l'ordre du Roi.

Cette délicateffe fait honneur à fa vertu. Il étoit du devoir d'une femme qui favoit se respecter, de ne point tenir fa place d'une favorite malheureusement trop célebre.

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On choifit une maison retirée dans le faubourg Saint-Germain; & c'est là que Madame Scarron, après avoir annoncé qu'elle vouloit mener une vie fédentaire, s'éloigna de fes amis, & commença l'éducation dont on venoit de la charger. Le monde, qui la recherchoit continuellement, l'oublia: c'est un faux ami qui perd bientôt le fouvenir de ceux qu'il ne voit plus.

Douée d'une âme naturellement fenfible, elle devint plutôt la mere que la Gouvernante des enfans qu'on lui confioit. Le Duc du Maine, malgré la plus heureuse conformation, devint boiteux dès l'âge de trois ans, & ce fut un furcroît de chagrins. On attribua ce malheur aux violentes convulfions qu'occafionnent les dents lorfqu'elles viennent à percer.

Madame d'Hudicourt, amie de Madame de Montefpan, & qui la premiere avoit inftruit la veuve Scarron de la place qu'on lui deftinoit, lui confia

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