auffi noble entreprise; & fi, du temps: d'Augufte III, Roi de Pologne, Pimmortel Wenceflas Rrewuski, devenu par la fuite Grand Général & premier Sénateur du Royaume, enchanté d'avoir vu dans fa jeuneffe la Maison de Saint-Cyr, en propofa le plan, pour qu'on l'exécutât en partie fous les yeux même de la Cour.

Je cite avec complaifance le fuffrage de ce grand homme qui fubit dans les dernieres révolutions de la Pologne, une captivité de cinq ans, où il fut conduit par les Ruffes, pour avoir vigoureusement défendu les droits de la religion & les intérêts de fa patrie. Il mourut en 1779, comblé d'éloges par deux fouverains Pontifes, nous laiffant dans le Comte Severin, fon illuftre fils & le généreux compagnon de fes liens, une âme à toute épreuve, un cœur vraiment françois. Il difoit que la fondation de Saint-Cyr étoit la plus belle empreinte de la gloire de Louis le Grand.

On fait que M. Languet, Curé de Saint-Sulpice, ce Pasteur fi intelligent & fi zélé, a retracé cette Inftitution, quoiqu'en abrégé, dans la Maison connue fous le nom de l'Enfant Jéfus.

Telle eft l'idée, Madame, que je puis vous donner d'un lieu fi mémorable.

A fon afpect, l'observateur refte immobile; & dans le filence de fon âme, il fe trouve tellement perfuadé de la gloire & des qualités de Madame de Maintenon, qu'il la juge digne de tous les honneurs qu'on doit à la vertu.

Auffi voit-on les Etrangers diftingués s'empreffer de vifiter la Maison Royale de Saint-Cyr, & recueillir toutes les anecdotes de fon illuftre Inflitutrice. Mais, pour ajouter à son éloge un témoignage encore plus frappant, la Providence a permis que deux de fes Eleves vécuffent jufqu'à ce jour : l'une eft Madame d'Auteuil, Religieufe au Val de Grace; l'autre, Madame de Bastide,

Religieufe à Saint-Cyr, qui toutes les deux obferverent pendant plus de dix ans Madame de Maintenon, & n'en parlent qu'avec le jufte enthousiasme de la tendreffe & de l'admiration.

M. de Luberfac, actuellement Evêque de Chartres, Prélat recommandable par les qualités de l'efprit & du cœur, fe fait un devoir d'honorer fa mémoire, en fe félicitant d'avoir dans fon Diocèfe, une Maison où elle a configné fes vertus à perpétuité.

Je fuis, Madaine la Comteffe, avec refpect, &c.

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MEMOIRE

POUR fervir d'inftruction aux personnes qui défireront obtenir des Places pour des Demoiselles dans la Royale Maison de Saint-Louis, à Saint-Cyr-lès-VerJailles.

PAR les Lettres patentes de Fondation de la Royale Maifon de Saint-Louis Saint-Cyr-lès-Verfailles, Louis XIV, de glorieuse mémoire, s'eft réservé & à fes fucceffeurs Rois, la nomination & entiere difpofition de deux cent cinquante places de Demoiselles, qui doivent être élevées en ladite Maison, pour en difpofer en faveur des filles nobles, & principalement de celles qui feront iffues de gentilshommes qui auront porté les armes, ou qui, étant morts dans le service, auroient épuisé

leur fortune par les dépenfes qu'ils y auroient faites, & fe trouveroient hors d'état de leur donner les fecours néceffaires pour les faire bien élever.

Qualités requifes.

1o. Aucune Demoiselle, fuivant lesdites Lettres patentes, ne pourra être pourvue de l'une de ces places, fi elle n'est au moins âgée de dix ans ; celles qui en auront plus de dix, ne pourront y être admifes.

2o. Il faudra, aux termes des mêmes Lettres patentes, que la Demoiselle qui fera présentée foit en état de juftifier une poffeffion de nobleffe au moins de 140 ans confécutifs du côté paternel.

3o. Par autres Lettres patentes, du premier Juin 1763, il a été ordonné qu'à l'avenir les Demoiselles qui fe préfenteront pour être reçues dans ladite Maison, feront tenues de justifier que leur pere ou aïeul ont fervi au moins