acharnées l'une contre l'autre. Ce font l'Evêque de Munster & la Hollande. Cette derniere paroît la plus foible; mais le secours de la France la fait enfin triompher de fon ennemie, Le troifiéme Tableau eft du côté des fenêtres. Voici fon infcription: REPARATION DE L'ATTENTAT DES CORSES. M. D C. LXIV. Pour bien entendre le fujet de ce Tableau il faut fçavoir que le 20. du mois d'Aouft de l'an 1662 un François aiant eu à Rome quel. que démêlé avec un Soldat Corfe, toute la Compagnie prit les & les Officiers à la tête armes ; attaquerent tous les François qu'ils trouverent investirent le Palais du Duc de Créquy, pour lors Ambaffadeur à Rome, tirerent fur lui & fur le Carroffe de l'Ambaffadrice qui revenoit de la Ville, tuerent un de fes Pages, & blefferent un de fes Laquais. Sur cette nouvelle le Roi donna or dre à l'Ambaffadeur de fe retirer dans les Etats du Grand Duc, & fit dire au Nonce qui étoit auprès de lui, de fortir de fon Royaume. S. M. demanda enfuite réparation de cet attentat au Pape, qui après quatre mois d'inftance fit pendre un Corfe & un Sbirre, & exila le Cardinal Imperiale Gouver neur de Rome. Mais le Roi ne fut pas content de cette fatisfation; & dans la réfolution de s'en faire faire une plus conforme à l'infulte qui avoit été faite à fon Ambaffadeur, fit partir le Maréchal Dupleffis Praflin pour commander une armée en Italie. Ce Maréchal étoit encore à Lyon quand l'accommodement fe fit à Pife le douze de Fevrier de l'an 1664. par un Traité conclu par l'Abbé de Bourlemont & l'Abbé Rafponi. Par ce Traité il fut ar rêté que le Cardinal Chifi pafferoit en France avec le titre - de Legat; que la Nation Corfe feroit déclarée incapable de fervir dans l'Etat Eccléfiaftique, qu'il feroit dreffé une Pyramide, fur laquelle on verroit le Decret rendu contre cette Nation; que le Cardinal Imperiale viendroit fe juftifier auprès du Roi, &c. Cette réparation eft exprimée dans le Tableau dont je parle par deux figures, dont l'une repréfente la France qui déploye un papier fur lequel eft le deffein d'une Pyramide, & l'autre repréfente Rome, qui d'un air foumis femble accepter les conditions qu'on lui prefcrit. Le quatrième Tableau eft à la clef de la voûte, avec cette infcription: LA FUREUR DES DUELS A ARRETE'E. On voit dans ce Tableau la Juftice avec les attributs. D'une main elle fépare des hommes qui fe battent, & leur fait entendre en les menaçant de l'autre, qu'il y a des voyes légitimes pour fe faire faire raifon des injures qu'on a reçues, & que les voyes de fait ne font pas permises. Le cinquiéme eft du côté des Miroirs. Son infcription eft: DEFAITE DES TURCS PAR EN HONGRIE LES TROUPES DU ROY. M. D C. LXI V. Les Turcs ayant voulu paffer le Raab au Pont de Querment demi-lieue au-deffous de SaintGothard, à la vûe de l'Armée Chrétienne, fix mille François commandez par le Comte de Coligni s'y oppoferent fi vigoureusement, qu'ils empêcherent le paffage, & on publia que les Turcs y avoient perdu plus de fix mille hommes. Cette action eft exprimée dans ce Tableau par la France, qui l'épée à la main vient de renverfer des Turcs qui font à fes pieds,&avance fon bouclier pour foûtenir l'Aigle de l'Empire qui semble chanceler. Le fixiéme eft du côté des fenêtres. Voici fon inscription: LA PREEMINENCE DE LA FRANCE RECONNUE PAR L'ESPAGNE, M. D C. LXII. |