Gaine ornée de mammelles.Diane la Chaffereffe étoit fameufe pour avoir confervé fa virginité. La Diane d'Ephese au contraire préfidoit aux accouchemens; & ce fut pendant qu'elle étoit occupée aux couches d'Olympia mere d'Alexandre, qu'Eroftrate mit le feu à fon Temple. Enfin on ne lit nulle part que la Statue de Diane ait rendu des Oracles à Ephese. Cette excellente Antique a été parfaitement bien gravée par Mellan.

Enfin aux côtez de l'Arcade par laquelle on entre dans le Salon de la Paix, on trouve deux Statues pofées fur des piédeftaux en faillie, lefquelles font fymétrie avec celles qui font à l'entrée du Salon de la Guerre.

D'un côté est une Veftale figure antique de marbre, reftaurée par Girardon; elle garde le Feu facré fur un Autel antique qui

eft auprès d'elle. Ce feu étoit la feule image qu'elles euffent de Vefta fille de Saturne & femme de Janus. Ceux qui après Licetus ont cru que le feu des Veftales n'étoit pas dans un foyer, mais dans une lampe, dont elles ne devoient pas lai éteindre la lumiere, ne trouveront pas ici leur compte non plus que dans quelques an ciennes Médailles fur lefquelles Vefta eft repréfentée avec un foyer auprès d'elle.

Numa inftirua les Veftales pous facrifier à cette Déeffe & pour entretenir le Feu facré fans le laiffer éteindre. On ne les pouvoir recevoir que depuis fix ans jufqu'à dix, & il falloit qu'elles fuffent nées de pere & de mere qui n'euffent jamais été efclaves. Leurs engage. mens duroient trente années, dont elles employoient les dix premieres à s'inftruire des Cérémo nies & des Coutumes, les dix fui

vantes à les pratiquer, & les dix dernières à les enfeigner aux autres. Après ce tems-là il leur étoit libre de demeurer dans la maison pour fervir de confeil aux autres ou de fortir & fe marier; mais ra rement prenoient-elles ce dernier parti. Elles étoient engagées à une chafteté fi rigide, que quand elles perdoient leur virginité, on les enterroit vives dans un petite cave qui éccie hors de la Porto Colline *; & celui qui avoit en af faire à elles, étoit fouetté jufqu'à rendre l'ame.

De l'autre côté c'est la Mufe Uranie, c'est-à-dire Célefte. Elle préfidoit à l'Aftrologie, & eft couronnée d'étoiles. Girardon l'a re ftaurée.

Avant que de quitter cette Ga, lerie, il faut obferver que du milieu de ce charmant endroit l'on découvre prefque toutes les beau, Aujourd'hui Salara

tez du Parc, quoiqu'en grand nombre; & on ne les quitte que pour admirer une vûe la plus champêtre & la plus variée qu'on puiffe voir, & d'une étendue qui n'eft bornée que par la foibleffe des yeux.

Il faut encore remarquer qu'on a pratiqué les fenêtres de cette Galerie avec tant d'art, & qu'on a fi ingénieufement placé les glaces qui font vis-à-vis, que l'excellent Payïfage dont je viens de parler, vient pour ainfi dire s'y peindre, & fait des Tableaux qui par leur reffemblance & par Jeur brillant charment & éblouïf fent également les yeux.

SALON DE LA PAIX.

La corniche du Salon de la Paix eft ornée de branches d'olivier, d'épics de bled, de bouquets & de couronnes de fleurs. Sur les

quatre portes on a mis des vafes & des enfans qui foûtiennent des feftons. Au- deffous ce font des têtes de Mufes, des trophées de Musique & d'Inftrumens; & dans chaque angle il y a une lyre furmontée d'une Couronne de France entre deux caducées & deux cornes d'abondance. Les Armes de la France font au-deffus dans des cartouches foutenus par des Amours qui portent des Sceptres & des Couronnes.

Sur la coupe de ce Salon, la France eft représentée affife fur un Globe dans un char porté fur un nuage: la Gloire eft au deffus, & la Couronne du cercle de l'Immortalité. La Paix, le caducée à la main, vient pour recevoir fes ordres. D'un autre côté l'Abondance prend des feftons de fleurs d'une corbeille qu'un Amour foûtient, tandis que d'autres Amours affemblent fous le joug chacun