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DES CHASTEAUX

ET PARCS

DE VERSAILLES

ET DE MARLY.

VERSAILLES.

L

OUIS LE GRAND

n'a pas été de ces Prin ces qui de la valeur & de la gloire des ar mes, fe font un droit

d'ignorer ou de négliger tout le refte. On l'a vu au contraire tou jours appliqué, & toujours Heros. VERSAILLES, ce fuperbe

Palais que je vais décrire, l'admi

Tome I.

A

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ration des fiecles à venir, & la merveille du nôtre, fera connoître à la postérité la plus reculée que les Arts protegez, les Montagnes rafées, les Fleuves détournez ou conduits par de longs canaux, ont été les amusemens de LOUIS, & que ce grand Roi ne s'eft délaffé qu'à embellir la nature, ou à la furpaffer.

Quand Versailles devint l'objet des foins de Louis XIV. ce n'étoit qu'un petit Château où Louis XIII. avoit tenu fes équipages de Chaffe, au lieu que c'est aujourd'hui un Palais digne de loger le grand Roi qui l'habite, & la Cour du monde la plus brillante & la plus augufte.

Au deffous de Viroflée on enere dans la grande Avenue bordée de quatre rangs d'Ormes qui forment trois allées ; celle du milieu a vingt-cinq toifes de large, & les deux qui font aux côtez,en ont dix chacune,

Avant que cette belle Avenue aille fe terminer devant le Châ teau, on rencontre à main droite le Chény où le grand Veneur a un Apartement, où logent les principaux Officiers de la Venerie,& où font tous les Equipages de Chaffe. Vis-à-vis on voit un Hôtel dans le même goût d'Architecture le Chény avec lequel il fait fymétrie, & qui a autrefois appartenu à Madame la Princeffe de Conty fille du Roi Louis XIV.

que

La grande & la petite Ecuries viennent enfuite, & font feparées par cette même Avenue. La gran de eft du côté du Chény, & la petite du côté de l'Hôtel de Conty, C'est précisément en cet endroit que la grande Avenue fe perd dans la Place d'Armes ou Place Royale qui a cent quatre-vingt toises de face. L'avenue de Saint-Cloud & celle de Sceaux viennent auffi s'y terminer, & forment une patte d'oye. A ij

LA GRANDE ECURIE. - Les Ecuries font du deffein de feu M. Mansart, de même que tout ce qu'on a bâti à Versailles depuis 40 ans : & l'on peut dire que Michel-Ange n'a jamais rien imaginé de plus heureux ni de plus grand, & qu'il n'a jamais rien pratiqué où il y ait tant de fageffe & tant de régularité. La décoration extérieure des deux Ecuries eft la même. Elles furent commencées F'une & l'autre en 1679, & ache. vées en 1685.

La grande eft fermée par une grille de fer qui a trente-deux toifes de long, dont les ornemens comme les montans à jour, qui font d'efpace en efpace pour entretenir les travées, les fers de piques, &c. font dorez & d'un beau travail.

Elle est encore fermée par deux Pavillons de neuf toifes chacun,

couronnez

par deux frontons dans lefquels l'on voit des enfans affis fur des trophées : ils ont été fculptés par Martin.

Ces Pavillons flanquent deux aîles de trente-fept toifes de long, qui en fe joignant au principal Avantcorps, terminent la Cour en demi-lune.

Cet Avantcorps eft pareillement couronné d'un grand fronton où font les Armes du Roi pofées fur des Trophées d'armes, & tenues par deux Renommées. La fculpture de ce fronton eft de Granier & d'un beau travail. L'on voit au deffous un Groupe de trois chevaux de pierre & fur les maffifs qui le foûtiennent, quatre Trophées d'armes à la Françoise, parmi lesquelles on en a mêlé de celles qui fervent pour les Joûtes & les Tournois. Ces Ouvrages ont été fculptez par Raon, Maziere

& Granier.

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