génieusement fervi de l'optique & de la perspective, que cette Figu re qui n'a que deux pieds de haut, femble en avoir fix ou fept. En cet endroit paroît une femme qui a les yeux & les bras levez dans l'attente de recevoir le faint Efprit, & donne de la variété à F'ouvrage. A côté font deux Dif ciples, qui font déja embrasez des flames de l'Esprit faint & dont l'un étant affis & l'autre debout, fe contrastent mutuellement. La Figure demi-nue & pictorefque, qui est auprès, n'est pas étrangere dans un fujet auffi varié que celui ci, & qui demande des perfonnes de toutes fortes d'états. De l'autre côté du Tableau, & à main gauche de la fainte Vier ge, eft un Difciple à genoux, & ayant le bras étendu, dans l'attitude d'un homme qui a reçu le faint Efprit, & eft en admiration. Derriere cette Figure eft faint An. dré,frere aîné de faint Pierre. C'eft un vieillard vénérable, qui par fon air de tête, & fes bras élevez, paroît être dans une joie extraordinaire. Auprès de lui eft un jeune garçon qui a les mains jointes, & les yeux levez au Ciel. Au bas eft un homme affis fur une marche. Et au-deffus une grande femme debout. Son air eft modeste,& fa draperie magnifique. Elle a une main fur les yeux, ne pouvant foutenir l'éclat des rayons de l'Efprit faint. Le vêtement de ces deux dernie res figures reffemble beaucoup à celui des Levantins Près de l'angle de la voûte eft un jeune homme qui en foûtient un autre. Le Peintre a fuppofé avec beaucoup de vraisemblance, que dans un fi grand nombre de perfonnes il pouvoir y en avoir quelqu'une dont la fanté ne fûr pas parfaite; & cette licence contribue à la varieté des objets... Sur le côté de la voûte qui eft après l'angle, on voit un des Difciples affis & panché en arriere. Il a les yeux levez vers le Ciel, & à côté de lui eft une grande fille fur le vifage de laquelle on voit briller une joie modeste. Sa draperie eft blanche. Un des Apôtres eft debout, & rempli du faint Efprit. Un autre eft au bas de ce. lui-ci. Il eft affis, & dans une attitude ramaffée en elle-même, & qui marque fon grand recueillement. Ces deux attitudes fi différentes fe contrastent admirablement bien. Enfin derriere toutes ces figures qui font entieres, on en voit plufieurs autres qui ne paroiffent qu'à demi corps. Elles groupent & accompagnent celles de devant, & contribuent infiniment à l'expreffion générale du Tableau. Au fortir de la Chapelle on rentre dans le Salon haut, qui lui fert de vestibule,puis dans un autre encore plus grand, qui fera incrusté de marbre, & décoré de pilaftres. On retrouve enfuite la Sale de l'Abondance. SALE DE L'ABONDANCE. Cette Piece a pris fon nom de l'Abondance qui eft peinte fur le platfond avec la Liberalité, &c. par Houaffe. Pendant l'hiver on y voit les Tableaux fuivans. La Vierge qui eft pofée fur une colonne de jafpe, & tient le petit Jefus entre les bras ; au bas il y a plufieurs Pelerins. Ce Tableau eft du Pouffin & d'un fort bon goût de couleur, mais quoiqu'il ait neuf pieds huit pouces de haut fur fept pieds huit pouces de large, les figures des Pelerins font néanmoins un peu trop grandes. Le fujet de ce Tableau eft le même que celui d'un autre qu'on voit à Saragoffe, & que les Efpagnols appellent la Madona del pilar, Notre-Dame du pilier. Une Nativité de Godence. La Vierge & faint Jofeph qui fuyent en Egypte pour fauver l'Enfant Jefus, par le Guide. Ce Tableau a cinq pieds un pouce de haut, fur trois pieds huit pouces de large. La Femme malade d'un flux de fang, guérie par Jefus-Chrift, par Paul Veronefe: ceTableau a à peu près les mêmes dimenfions que celui qui repréfente Rebecca. CABINET DES ANTIQUES. Pour ne pas revenir fur mes pas, je dirai qu'on entre par cette piece dans le Cabinet des Bijoux, autrement des Médailles, qu'on peut appeller le Cabinet de l'Art & de la Magnificence; car on ne fçait ce qu'on admire le plus ici |