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fe

cu que les honnêtes gens
ront favorables à un homme
qui ne penfe qu'à les inftrui-
re, après s'être inftruit lui-
même, pendant que d'autres
ne pensent qu'à les étourdir
par des expreffions fanfaro-
nes & plus propres à faire
connoître l'orgueil des Ecri-
vains que les monumens
qu'ils décrivent.

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Comme je n'ai uniquement penfé qu'à peindre à l'efprit ce que les chofes que je décris y peindroient elles-mê mes par leur présence, j'ai moins cherché à briller qu'à me fervir d'expreffions fimples, aifées, naturelles, & telles enfin qu'une Defcrip

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tion femble les demander. Qu'on ne s'attende donc pas à trouver des fleurs dans chaque page de ce Livre; fouvent bien loin de pouvoir courir après les ornemens, j'ai été abfolument contraint de dire leschofes d'une maniere unie, & de ne faire voir que de la netteté là où j'aurois fouhaité fairę paroître de l'efprit. Cependant quand le fujet a pu être orné, j'ai tâché de n'en point perdre l'occafion; & ç'a été pour lui ôter cet air de féchereffe, qui eft prefque toujours inséparable des Defcriptions exactes, que j'y ai fait entrer la Fable & l'Hiftoire. Si je n'écrivois que pour des Savans, j'avoue que

je me ferois épargné cette pei ne: mais on fe doit à tout le

monde. Il y a beaucoup de gens de qualité & de mérite, qui ayant cultivé leur raifon avec plus de foin que leur mé moire, n'ont pas toujours préfent tout ce que les Poëtes ou les Hiftoriens nous difent fur un fujet. En un mot j'ai voulu apprendre la Fable & l'Histoire à ceux qui ne les ont jamais fçûes, ou en faire ressouvenir ceux qui pourroient les avoir oubliées.

Des deux Tables que j'ai ajoûtées à la fin de l'Ouvrage il y en a une qui contient un Abrégé de la vie des Ouvriers, dont il eft parlé dans le corps

du Livre. J'y ai marqué, autant qu'il m'a été poffible, le tems & le lieu de leur naiffance, la partie dans laquelle ils excelloient, la page de ce Livre où il eft parlé des Ouvra. ges qu'ils ont faits, & enfin le tems de leur mort; enforte que d'un coup d'œil on verra ce qu'on ne trouveroit que difperfé dans plufieurs Volumes.

Il n'y a perfonne qui ne croye, en voyant VERSAILLES, que ce Palais n'est plus fufceptible de nouveaux embéliffemens, & qu'il a été conduit à ce point de perfection auquel on ne peut rien ajoûter. Cependant fi la nature & l'art semblent épuisez, le goût

&

exquis du Roy ne l'eft pas; l'on travaille tous les jours à rendre les Appartemens plus agréables ou plus commodes, & à l'embéliffement des dehors.

La Chapelle n'ayant été achevée qu'en 1710, j'en ai fait imprimer la Defcription en particulier, pour fervir de fupplément aux premieres Editions de ce Livre, & on l'a inferée dans celle-ci à sa place. Je la fais voir fous trois afpects différens. J'en donne d'abord le plan, puis je décris fa déco. ration extérieure, & enfin l'in térieure, où je fais une defcription affez ample des Ouvrages de Sculpture & de Peinture

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