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VATHEK L. 2, 10, 0 - Première édition très rare; je n'en ai jamais vu d'autre Septembre 1870: et le mien. Le lot entier racheté par l'auteur, peutêtre qu'il le fut, ou dispersé chez nous entre des indifférents mais la vente de Fonthill Abbey en eût exhumé le vestige: le nom de quelque tome retentirait aussi dans nos criées. Autre suggestion, romanesque que le tout ait servi de matériaux aux franchises (ce fut, pendant les blocus impériaux, la fraude de vaisseaux frétés par exemple de vieux papier, cette légale cargaison se jetant à l'eau, pour faire place à des marchandises de prix anglaises ainsi dégrevées du droit). Aux profondeurs de la mer, point davantage que dans le flot humain, n'a sombré ce livre, marqué par quelque Dive funeste pour le pur et simple oubli. Accusez le pilon. A défaut même de poëte, que le curieux ou l'érudit n'ait pas de très longtemps mis un doigt poudreux

sur ces feuillets, s'aidant de l'aveu loquace et continuel de vieux magazines qui disaient le livre originellement composé en français: cause pour moi au moins de trouble! Si, un homme du goût le plus sagace, maître en le récit (j'apprends ce fait tout en me relisant), Mérimée, avec les écrits duquel des morceaux un peu rapides du début de VATHEK et la simplicité volontaire d'expression qui en accompagne jusqu'au final grandiose ne sont pas sans de la ressemblance, pensa de faire éditer pour les délicats, ses pareils, l'œuvre : compromise par la crise de 1870 comme par celle de 89 ou 1815, et aussi par la mort de l'académicien.

Avec une obstination pas fortuite, tandis que nous négligions un des écrits les plus intéressants qui aient été jadis composés en français, l'Angleterre du moins ne possédait pas assez d'éloges pour la traduction

que le hasard en fit. Produit quelque temps avant la publication de l'original, ce travail (vous ne l'ignorez plus) résulta d'une indiscrétion; aussi d'un dol, car on le présenta comme pris, non sur le texte prêté, mais de l'arabe. Qui? l'auteur l'ignora presque toujours et c'est la quatrième édition de son ouvrage en plein succès qu'il a retouchée tard, jugeant avec bonhomie le faux passable. L'impression faite sur la génération contemporaine paraît grande et aussi n'avoir pas contribué peu à aviver le réveil imaginatif d'alors. Mille paragraphes ou des essais survivent, dispersés dans les revues anglaises: écho du murmure louangeur qui a longtemps accompagné dans le siècle la carrière du livre. Citer, point, dans mon bref labeur; où rien n'a lieu que choisir un volume, puis demander: Qu'y at-il? sans vraiment le feuilleter. A Byron, sur le point de révéler aussi un Orient, la réponse due si généralement hante les

mémoires, qu'il la faut, seule, transcrire. Pour l'exactitude et la correction du costume, la beauté descriptive et la puissance d'imagination, ce conte plus que tout oriental et sublime laisse loin derrière soi toute imitation européenne, et porte de telles marques d'originalité, que ceux-là qui ont visité l'Orient éprouveront quelque difficulté à croire que c'est plus qu'une simple traduction. Le grand génie partageait alors la commune croyance à quelque imitation anonyme de paraboles arabes, fond neutre et d'erreur sur quoi plus tard se détachera la figure de Beckford; intéressant à elle dans une apostrophe célèbre son héros même, il le fait s'écrier au premier chant du Childe Harold: C'est là (à Montferrat) que toi aussi, Vathek, fils le plus fortune d'Albion, naguère tu te fis un paradis, etc., que tu habitas et dressas des plans de bonheur, sous le front toujours beau là-bas de cette montagne: mais maintenant comme

quelque chose de maudit par l'homme, ia féerique demeure est aussi solitaire que toi. Les herbes géantes à peine livrent un passage étroit vers les salles désertes et la porte au large béante: nouvelles leçons au sein qui pense, que vaines sont les jouissances sur terre offertes; et mêlées au naufrage par l'inclemente marée du Temps1. Si fort dure l'étonnement causé par le prosateur au poète, que voyageur l'un revoit l'ombre de l'autre; dans des lieux même où rien comme un palais légendaire bâti

1 There thou too, Vathek, England's wealthiest son. Once form'd thy paradise.

Here didst thou dwell, here schemes of pleasure plan, Beneath yon mountain's ever-beauteous brow:

But now, as if a thing unblest by man,

Thy fairy dwelling is as lone as thou!

Here giant weeds a passage scarce allow
To halls deserted, portals gaping wide:
Fresh lessons to the thinking bosom : how
Vain are the pleasaunces on earth supplied;
Swept into wrecks anon by time's ungentle tide!

CANTO I (XXII et XXIII.)

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