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» former fa patrie par de nouvelles Loix; ce qui parut fort inutile à un » homme qui, connoiffeur du cœur humain, ne crut point que des Loix » Ecrites fuffent capables de réfréner , folidement l'injuftice des Citoyens ; » il fe mocqua ouvertement de l'entre

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prise de fon ami en lui difant : que » toutes ces écritures reffembloient propre»ment aux toiles d'araignées:que les foibles

& les petits s'y prendroient & s'y arrête»roient, mais que les puiflants & les riches » les romproient fans peine. Une objection

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fi grave & fi bien marquée au coin de » l'expérience auroit embarraffé tout » Législateur qui n'auroit voulu appuyer fes Loix que fur l'autorité civile, & fur la terreur de leur fanction » arbitraire; mais elle ne put détourner » un Sage qui leur avoit trouvé un fon» dement bien plus folide.

Voici la réponse admirable de So»lon, Les Hommes exécutent fort bien tous

»les traités qu'ils ont faits, quand aucune des parties ne trouve fon compte à les » rompre. Il en fera de même de mes Loix ; » car je les tempere de maniere, & je les » accommode fi bien aux intérêts de mes Citoyens, qu'ils connoîtront ÉVIDEM»MENT, qu'il leur eft plus avantageux » de les obferver que de les violer ».

N'est-ce pas dire très intelligible»ment, quoi qu'en d'autres termes,

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qu'il comptoit donner des Loix, qui

» ne feroient que celles de la nature,

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appliquées à l'état civil, adaptées à » la république d'Athenes, & propres » à affurer la profpérité de chaque Ci» toyen; car les Loix naturelles tirent » de leur utilité, la plus grande partie » de leur force : l'obligation primitive

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qu'elles emportent eft une obligation » interne fondée fur ce que leur observation conduit à la félicité, au lieu » que leur mépris & leur violation dé» truit le bonheur desHommes.

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» Etre heureux, fans obéir aux Ar» rêts inaltérables du plus grand des

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Etres, promulgués par la raison; n'eft » pas moins impoffible qu'être Homme fans en avoir l'effence.

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» Les Loix naturelles nous impofent,

fans contredit, encore une autre » obligation qui nait de l'autorité de

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leur Auteur, & de la dépendance né» ceffaire où nous fommes à l'égard de » l'Arbitre Souverain de notre destinée. » Mais cette obligation externe feroit nulle, fi elle n'étoit pas précédée par la premiere : & elle le feroit, parce» que nous fommes des Etres raijonnables, qui ne peuvent être obligés que » par des motifs.... La convenance des "Loix naturelles avec notre félicité » (il falloit dire, l'abfolue néceffité physique de ces Loix, pour la confervation, la perpétuité, le bonheur de l'efpece) » conf

titue le plus ferme appui de leur ob» fervation: & leLégislateur humain

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qui tempere fes Loix, de maniere que fes Citoyens connoiffent évidemment, que » par la nature même de ces Loix, il leur eft plus avantageux de les obferver que » de les violer, un tel Législateur imite » furement la Législation universelle de la divinité ».

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Nous aurions cru faire un larcin à nos Lecteurs, fi nous les avions privés d'une fi belle Doctrine.

Parmi les Loix de Solon, qui tendoient à rendre floriffants l'Agriculture, le Commerce & les Arts, autant qu'à faire régner la Juftice & les mœurs, on remarque avec raifon celles-ci, qu'il ne faut mettre aucune différence entre être SÉDUIT, ou être FORCÉ; que celui qui refufe de nourrir fon Pere & fa Mere doit être infâme ; qu'un débauché ne doit jamais gouverner les affaires publiques.

Depuis Socrate.

» Ce Philosophe vertueux (dit Mon

» fieur Hubner).. profcrivant de l'école » de la fageffe ces frivolités philofo

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phiques qui ne font qu'enfler davantage l'orgueil des prétendus fages, & parlant tout à la fois à l'efprit & au » cœur de fes compatriotes, établit ou plutôt rétablit parmi eux ces Principes » moraux, qui feuls peuvent être les vé» ritables, parcequ'ils conviennent seuls à la nature, à la deftination, & à la félicité des mortels.....

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Les précieux reftes des maximes qu'il enfeigna à fes Concitoyens, en » leur apprenant en même tems à les pratiquer, nous ont été confervés » par Xenophon, & par d'autres : » elles font affez connoître combien » il a été attentif à développer ces Loix » univerfelles, inaltérables, éternelles qui ont pour Auteur le Législateur du » genre humain, & pour but le bonheur de tous les hommes: Loix dont

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l'affemblage forme ce que nous appellons le Droit naturel.

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