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tions philofophiques y deviennent de

jour en jour plus profondes, plus acréditées, plus propres à obtenir leur efficacité.

Les connoiffances politiques, trop Fong tems incertaines, problématiques & arbitraires, paroiffent enfin de nos jours former un corps de fcience exacte, indubitable, démonstrative, appuyée fur l'évidence: tout femble promettre à cette science, auffi fimple que fublime, une stabilité à toute épreuve, & peut être des fuccès inefpérés. Une feule formule, moins mystérieuse que celle du Fondateur de l'Empire Chinois, mais non moins féconde, peint aux yeux étonnés, tous les principes de l'ordre focial, ou de la philofophie politique, renfermés dans une démonstration arithmétique qui fe voit & qui fe vérifie d'un feul coup d'œil.

Il faudra fans doute plufieurs volumes pour développer les vérités meres, que

renferme en quatre lignes le Tableau Economique, comme il en fallu pour expliquer les 64 figures de Fohi; mais le Conficius d'Europe a déja trouvé dans le premier ordre de la Nation Françoise, des disciples zèlés, dont les Ouvrages, dignes fruits des fiens, facilitent de plus en plus l'intelligence de ce chef-d'œuvre du génie politique.

La France s'applaudira toujours d'avoir vu naître ce phénomene philofophique à la Cour du meilleur de fes Rois, & la postérité n'oubliera point le plaifir qu'il prit à le voir former fous fes yeux. Le Tableau Economique (1) fait marcher les Sciences Morales & Politiques, à grand pas vers leur perfection, parcequ'il rend fenfibles & comme

(1) La premiere édition du Tableau Econo

mique fut faite au mois de Décembre 1758. L'Auteur eft M. Q. premier M. O. de Sa Majesté M. le M. de M. l'a expliqué dans l'Ami des Hommes, & dans la Philofophie rurale,

palpables toutes les régles de l'ordre, & toutes leurs conféquences. Dans fa merveilleufe fimplicité font préfentées à découvert & placées à leur rang naturel, toutes les causes nécessairement efficaces de la puiffance des Souverains, de la profpérité des Etats, de la félicité des Nations, & du bien général de l'humanité.

Ce fyftême fi fécond & fi peu compliqué, n'eft que la naïve expofition de la Loi phyfique, du cours de la nature & de fa révolution annuelle, uniforme & invariable, appliquée à l'ordre politique des Empires. Il porte avec lui fa démonftration invincible; il pénetre les efprits d'une lumiere éclatante qui n'y peut plus être étouffée : mais il faudra du tems pour que cette doctrine fe répande & s'affermifle.

Le gout des connoiffances économiques n'est pas moins dominant parmi les autres Nations d'Europe; il eft peut-être plus férieux & plus folide chez nos voi

fins,

fins. Les Allemands, les Suiffes, les Danois, les Suédois, les Anglois, les Hollandois, fe font livrés avec ardeur à l'étude approfondie du Droit naturel, du Droit focial, du Droit des gens : l'Italie même, l'Espagne & le Portugal commencent à la préférer aux vaines fubtilités de l'école, & aux jeux de l'imagination poétique.

La Doctrine morale & politique des Principes conftitutifs de l'ordre, est donc une Science qui fait chaque jour de nouveaux profélytes dans notre monde Littéraire. Il est donc tems de lui confacrer un Recueil particulier, qui forme à l'avenir une fuite de Mémoires, pour fervir à l'Histoire de fon développement & de fes progrès. Nous nous fommes formé le plan de cet ouvrage, & nous nous nous propofons de l'exécuter avec le fecours de nos maîtres, fous le titre de Bibliothèque raifonnée des Sciences morales & politiques.

1767. Eph. Tom. I.

B

Nous confacrerons chaque mois, le tiers au moins du Volume à raffembler les Pièces détachées qui nous feront adreffées, & qui contiendront des développement de quelques unes des régles de l'ordre. Nous nous y effayerons nous mêmes fur les diverses parties d'une Science fi féconde & fi utile, dont l'étude eft fi agréable. Nous exhortons tous les Citoyens éclairés à fe joindre aux Auteurs déja célébres, qui nous promettent en ce genre les fecours les plus

abondants.

La matiere eft très vaste, & fera long-tems inépuisable, on peut concourir en mille maniere différentes aux progrès de ces connoiffances refpectables, dont le but est la puiffance des Souverains, la profpérité des Nations, & le bien être général de l'humanité. On peut fe livrer fuivant fon goût, fon talent & fon érudition, à l'exposition de la doctrine, à la difcuffion des principes, à la

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