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mens de culture; le climat & la fimplicité des mœurs concouroient à rendre ces travaux faciles.

Examinons les rapports de cette dif

tribution.

Premier Lot.

Le produit net du tiers des terres qui appartenoient au Sacerdoce, étoit deftiné à la dépense de la conftruction des Temples, à l'entretien des Prêtres, à la subsistance de tous ceux qui étoient occupés au fervice de la Religion : le reste étoit confervé pour le tems de famine, & autres befoins à prévoir. Mais avant tout autre emploi, il falloit prélever fur le produit brut, les frais de culture & les femences.

Cette partie de la production néceffaire à la fubfiftance des Colons étant fouftraite, le tiers destiné au Sacerdoce se réduifoit environ à un cinquieme, fur lequel il falloit fournir la femence.

Chez nous le Clergé tire en dixme a peu-près le feptieme du produit net, fon droit étant perçu à raifon de la production totale, fans compter les frais ni la femence : il y a de plus, les biens fonds qui lui appartiennent, les honoraires qui lui font payés, & ce qui lui revient par la mendicité, &c. Ainfi la portion de notre Sacerdoce furpaffe de beaucoup le quart du produit des terres du Royaume, & le Clergé eft exempt de la dépense que cause la conftruction des Temples & des Presbyteres.

Second Lot.

Le produit du tiers des terres appartenant au Souverain, étoit employé aux dépenfes de fon fervice, & des Princes du Sang Royal; à celles de la guerre, à la construction des magasins publics difperfés dans tout le Royaume;aux bâtimens, Ouvrages, chemins & autres travaux publics; à la fubfiftance des Officiers du

Prince : le refte étoit confervé pour les difettes & autres befoins à prévoir : on prélevoit de même avant tout autre emploi, la fubfiftance des Colons & les femences.

La dépenfe des Cultivateurs étant fouftraite, le tiers du Souverain se trouvoit réduit environ à un cinquieme, fur lequel il falloit retirer la femence. Si chez nous la portion du Souverain étoit reglée aux deux feptiemes du produit net, la femence prélevée, & abstraction faite des biens patrimoniaux de la couronne, elle furpafferoit de beaucoup la portion des Roi du Perou, qui étoient chargés de remettre la femence, & qui n'affujettiffoient leurs Sujets à nulles autres charges ou redevances. Dans les conquêtes que faifoient les Péruviens, le Souverain, pour ne rien ôter à fes nouveaux Sujets, s'arrogeoit, pour fa part,

&

pour celle du Sacerdoce, les terres qu'il y avoit à défricher.

Troisieme Lot.

Le produit de la troifieme portion des terres étoit pour la fubfiftance des Nobles & des Colons; les malades, les impotents & caducs, les veuves, les orphelins, & les Soldats en tems de guerre, avoient auffi leur part dans la diftribution de ces terres; mais ces portions privilégiées des Citoyens réduits à l'impuiffance de les faire valoir eux-mêmes étoient cultivées gratis avant toutes les autres terres par les Colons. Les Nobles faifoient cultiver auffi leur part de ces terres par leurs Vaffaux, mais à leurs dépens, ainfi que le Sacerdoce & le Souverain. Les autres terres de ce troifieme tiers étoient partagées aux Colons à raifon du nombre de personnes par famille. Les garçons ne fe marioient pas avant vingt-cinq ans, & les filles avant vingt ans, afin que les peres & meres puffent profiter des travaux de

leurs enfans; & plus ils en avoient, plus ils étoient réputés riches; les Colons avoient pour eux la totalité du produit de leurs terres, & leur fubfiftance étoit fournie pendant le tems du travail qu'ils donnoient à la culture des autres terres : ainfi leur portion étoit environ la moitié du produit de la totalité des terres cultivées; mais comme nous l'avons dit, ils ne faifoient pas de dépenfes à la Claffe des Artifans, & ils avoient part à la chaffe, à la pêche, &c. qui fourniffoient encore à leur fubfiftance; par conféquent ils avoient abondamment de quoi fatisfaire à leurs befoins actuels, & aux befoins imprévus.

Chez nous, dans un bon ordre de gouvernement, tel qu'il eft reglé dans le Tableau économique, (1) la Claffe des Cultivateurs retireroit les trois cinquiemes de la totalité du produit des terres; c'est un fixieme de plus que dans l'autre cas mais il y en a un tiers d'employé

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