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» tout Cultivateur ne retirât plus rien de » fa terre & de ses troupeaux, il ne ven» droit rien, il ne donneroit rien au Fifc, » il ne paieroit rien aux Seigneurs & Propriétaires des terres. Les Artifans » & les Marchands fe trouveroient avoir » tout l'argent & toutes les marchandidifes, mais qu'en feroient-ils ? ils ne pouroit plus acheter de fubfiftances » ni de matieres premieres, car c'est la terre qui les produit, & nous fuppofons qu'elle ne rendroit plus rien. Ils ne

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pouroient plus vendre, à l'ordinaire, » leurs marchandises, car les Cultiva» teurs n'ayant rien récolté, rien vendu, » par conséquent, n'auroient plus d'ar» gent pour acheter, ni eux, ni les gou» vernemens, ni les propriétaires : or il ne fuffit pas pour vendre d'avoir des marchandises, il faut encore des ache

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teurs.

>> On dira peut-être que le Fifc auroit toujours en ce cas une portion de fon

revenu,

revenu, celle qu'il perçoit fur les » marchandises ou fur les personnes;

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c'est-à-dire, qu'il feroit paffer dans » fes coffres une partie de l'argent cir» culant, que nous fuppofions dans ceux » des Artifans & des Marchands.

» Admettons cette tranfpofition d'ar» gent, à la bonne heure; mais qu'en » feront ils, les Salariés du Fife, fi lạ » terre n'a produit ni subsistances nouvelles, ni matieres premieres? quand » ils auront tout mangé, tout usé, » que deviendront-ils ?

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» Ces queftions font fi fimples qu'on » a honte de les propofer; cependant, » la plupart des Politiques n'y font nulle » attention, & raifonnent d'après un ❞ oubli fi capable de les égarer.

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» Nous venons donc de voir toutes » ces belles machines, des Arts, du Commerce, des Gouvernemens, abfolument démontées par la ceffation »entiere du produit territorial. Effayons Eph. Tom. I. 1767.

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» de les remonter & de ranimer gra » duellement leur activité, par cet unique & grand reffort des bienfaits an»nuels de la nature.

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Suppofons donc que la terre pro

» duife en tout, dequoi nourrir & vêtir » fix millions de créatures humaines,

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& que cette récolte foit faite par trois millions de cultivateurs : combinez » tout comme il vous plaira, les agricoles ne vendront les fubfiftances » de trois millions d'hommes, parce

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que

qu'ils garderont la leur propre : don»nez un prix à ces fubfiftances vendues, » voilà toute la richeffe.Ce prix, que vous supposerez, par exemple de trois cent millions en especes, circulera beaucoup pendant toute l'année. Il paffera, » des mains du Cultivateur, partie dans » celles des Domestiques, Artisans & Marchands qu'il emploie lui-même; partie dans celles des Propriétaires, » & du Fifc. De ces premiers entrepôts,

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» il fera mille cafcades du vendeur à

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l'acheteur, & de l'acheteur au ven» deur.

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"A la fin de l'année, fi vous nous » demandez quelle a été la vraie richesse qui a payé toute efpece de dépense quelconque, nous vous répondrons fimplement trois cent millions, prix des fubfiftances ou matieres premieres » vendues par les Cultivateurs.

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» Si vous demandiez la même chose » à l'Auteur Anglois, il calculeroit ou» tre ces trois cent millons, toutes les » recettes des falariés qui fe font paffé » de main en main ces trois cent mil

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lions, & il en résulteroit des milliards » de revenu.

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Quoi fi vous faifiez paffer de rang en "rang un écu, dans une armée de cent

mille hommes, vous en feriez cent » mille écus, ou trois cent mille livres ? Pour le prouver à la maniere de »notre Anglois, demandez à chaque

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» foldat combien il a reçu ; il vous dira

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qu'il a rendu à l'autre. Recette totale cent mille écus.

» Pour nous qui ne voyons là qu'une circulation d'argent, non une production, nous disons : mise totale en » circulation un écu; n'importe quel fera » le nombre des foldats, ni la fomme » des recettes particulieres qui réful»te de ce nombre; en définitif,

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>> nous reviendra du dernier foldat

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trois livres.

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il ne

que

Tout de même, les fubfiftances de » trois millions d'hommes, valant trois » cens millions, malgré toute la circu»lation poffible, ne feront que trois » cens millions de falaires pour les Propriétaires, le Fifc, le Commerce, l'induftrie, & leurs Gagiftes quelconques,

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& les trois cens millions ne nourriront » que trois millions d'hommes.

» Si vous comptez les recettes parti

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