AN. 503. p. 1337. n. 4. L V. Symmaque. to. 4 p. 1364. aux ne devoit avoir aucun égard à cet écrit. Enfuite le L'année suivant 503. aprés le consulat d'Avienus Apologies pour il fe tint encore un concile à Rome, que l'on compte pour le cinquéme, fous le pape Symmaque. Les évêques étant affis devant la confeffion de faint Pierre, le pape dit: Qu'on apporte l'écrit compofé par Ennodius, contre ceux qui ont ofé attaquer nôtre quatriéme concile, tenu à Rome à la palme, & qu'on le life devant tout le monde. Ennodius étoit un diacre en grande reputation pour fon éloquence; & nous avons ce traité, compofé pour la défense du 30. 4. conc. p. 1340 pape Symmaque, en réponse à un écrit publié par les fchifmatiques, fous ce titre : Contre le fynode de l'abfolution irreguliere. Leur principale objection Bid. p. 1343. D. étoit, qu'en difant que le pape ne pouvoit être jugé; on sembloit dire que faint Pierre & fes fucceffeurs avoient reçû de Dieu la licence de pecher avec les prerogatives de leur fiége. Ennodius nie cette Edit. Sirm p.317 : une confequence, & dit parlant de faint Pierre Il a A N. 503. tranfmis à fes fucceffeurs un avantage perpetuel de merites avec l'heritage de l'innocence. Ce qui lui a été accordé pour la gloire de fes actions, s'étend à ceux dont la vie ne brille pas moins. Car qui peut douter que celui-là ne foit faint, qui est élevé fi haute dignité? S'il manque des avantages acquis par fon merite, ceux de fon predeceffeur lui fuffifent. Jefus-Chrift éleve des hommes illuftres à cette place fi éminente, ou rend illuftres ceux qu'il y éleve: lui fur qui l'églife eft appuïée, prévoit ce qui eft propre à lui fervir de fondement. En un mot, Ennodius pretend que le faint fiége rend impeccables ceux qui y montent, ou plûtôt que Dieu n'en permet l'entrée qu'à ceux qu'il a predeftinez pour être faints. Et veritablement la plupart des papes, qui avoient été jufques alors, avoient vécu fi faintement, qu'ils pouvoient donner lieu à cette pensée. com Les fchifmatiques difoient encore: S'il eft vrai . 1244. D. que le pape n'ait jamais fubi le jugement de ses inferieurs, pourquoi a-t-il été cité, & emmené en ju- p. 1346. F. gement? A quoi Ennodius répond: qu'il l'a fait par humilité; & fans y être obligé; & que ce font leurs violences qui l'ont obligé à fe retirer. Ils foûtenoient que le pape devoit recevoir un évêque visiteur, me il en donnoit aux autres églifes. Ennodius le nie & ajoûte: Dieu a voulu peut-être terminer par des hommes les caufes des autres hommes: mais il a refervé à fon jugement l'évêque de ce fiége; & fi vous dites que toutes les ames font fujettes à ce jugement, je répondrai qu'il n'a été dit qu'a un feul: Tu es Pierre, & le refte. Matth XVI. 8.1384. .1365. p. 1366. D. 1342. C. P. 147.B. > Aprés que l'écrit d'Ennodius eut été lû dans le concile de Rome, les évêques l'approuverent tout d'une voix, & dirent: Que cette écrit foit reçû de tout le monde, & gardé à la pofterité entre les actes de nôtre concile, comme aiant été compofé par. fon autorité. Le pape ordonna qu'il fût mis au nombre des decrets apoftoliques. Les évêques demanderent enfuite la condamnation de ceux qui avoient accufé le pape, & attaqué le concile. Mais le pape pria que fes perfecuteurs fuffent traitez plus doucement, déclarant qu'il leur pardonnoit. Toutefois, pour prévenir de tels maux, il demanda l'obfervation des anciens canons fuivant lefquels les oüailes ne doivent point accufer leur pasteur: s'il n'erre contre la foi, ou s'il ne leur a fait tort en particulier. La premiere de ces exceptions eft remarquable; puifque le pape y reconnoît que tout évêque, & lui-même, peut être accufé d'erreur contre la foi. Il ajoûte, qu'un évêque dépouillé de fon bien, ou chaffé de fon fiége, doit être reintegré, & toutes chofes rétablies en leur entier, avant qu'il puiffe être appellé au jugement. Le concile confirma toutes ces regles, fous peine de dépofition pour les clercs ; & pour les moines & les laïques, fous peine d'être privez de la communion, & s'ils ne fe corrigent, d'être frappez d'anathême. Où l'on voit clairement que l'excommunication étoit moins. Il paroît par quelques endroits de l'apologie d'Ennodius , que la calomnie inventée contre le pape Symmaque étoit un adultere ou quelque crime femblable. On croit que ce fut l'occafion d'une ordonnance, faite par le pape en ce même tems mais on ne fçait pas en quel concile, pour obliger les évêques, les prêtres & les diacres d'avoir toujours auprés d'eux une perfonne de probité connuë qui fût témoin de leurs actions; & ceux qui n'avoient pas affez de bien pour entretenir un tel compagnon, devoient fervir de compagnons à d'autres; afin que la vie des ecclefiaftiques fût à couvert, non feulement du mal, mais du foupçon. Nous avons une ordonnance dreffée au nom d'un évêque par Ennodius, en execution de ce decret : & c'étoit ces compagnons infeparables que l'on appelloit Syncel les. 1266. to. 4. conc. Le pape Symmaque écrivit une apologie pour luimême, fervant de réponse à un libelle, publié contre lui par l'empereur Anastase. Il l'accusoit d'être ". 1297. D. Manichéen, à quoi le pape répond: Suis-je Eutyquien ou protecteur des Eutyquiens, dont l'erreur favorife principalement celle des Manichéens: Rome m'eft témoin, & fes archives font foi: fi je me fuis écarté de la foi que j'ai reçûë du faint fiége, en fortant du paga. nifme. Au refte, on rapporte que ce même pape aïant trouvé à Rome des Manichéens, brûla leurs livres devant la porte de la Bafilique de Conftantin, & les envoïa en exil. Il pourfuit ainfi fon apologie: Vous dites que j'ai conspiré avec le fenat pour vous excommunier, il eft vrai : mais je ne fais en cela que fuivre ce que mes predeceffeurs ont eu raifon de faire. Que m'importe, dites-vous, ce qu'a fait Acace? Abandonnez-le donc, pour montrer que vous n'y prenez point d'interêt: nous ne demandons pas mieux. Ce n'eft pas vous, Seigneur, que nous excommunions, c'est Acace, feparez-vous de lui, vous vous retirez auffi de fon ex Tome VII. LVI. Anaftafe perfe liques. act. S. Leone, de fect.to. Sup. n. 21. Evagr. III. co . communication autrement ce n'eft pas nous qui vous excommunions, c'est vous-même. Ces paroles font croire que l'excommunication dont fe plaignoit l'empereur, n'étoit pas un jugement prononcé nommément contre lui, mais une ceffation de commerce, fuivant l'usage de ce tems-là. Encore le pape marquet-il qu'il lui avoit écrit ; quoiqu'il n'en eut point reçû de lettre fur fon ordination, fuivant la coûtume. Il fe plaint enfuite de la perfecution que l'empereur faifoit fouffrir aux catholiques: leur défendant à eux feuls le libre exercice de la religion, tandis qu'il le permettoit à toutes fortes d'heretiques. Quand ce feroit une erreur, dit-il, il faudroit la fouffrir comme les autres. Si vous l'attaquez il faut les atta quer toutes. L'empereur Anaftafe n'étoit pas proprement Eucute les catho- tyquien máis de la fecte des Acephales que l'on nomma aussi les hesitans; parce qu'ils n'étoient pro4. Bibl. PP. p. 97. prement d'aucun parti. Au commencement de fon regne, fous pretexte de maintenir la paix, il défendit toute nouveauté ; c'est-à-dire, qu'il voulut que chaque églife demeurât dans la poffeffion où elle étoit de recevoir ou de rejetter le concile de Calcedoine; & il chaffoit les évêques qui le recevoient ou le rejettoient de nouveau: voulant que l'on s'en tînt à l'henotique de Zenon. 30. 561. Liber brev. c. 18. Les guerres qu'il eut à foûtenir contre les Ifaures, Theod. let 2 p. & enfuite contre d'autres barbares, & contre les PerTheophan, p. 28. fes, l'empêcherent pendant plufieurs années de perfecuter les catholiques; mais étant délivré de ces guerres la seizième année de fon regne 506. de JesusChrist, il recommença à les attaquer, & particulie |