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L'année fuivante 523. Elefbaan roi d'Auxume en AN. 523. Ethiopie, chrétien fort zelé, & déja ennemi de Dounoüas, excité encore par l'empereur Juftin, & foûtenu des forces d'Egypte & d'Orient, attaqua Dounouas par terre & par mer, le prit avec les principaux de fes parens, les fit mourir, & fubjugua tout fon païs, & enfin quitta la couronne pour embraffer la vie monaftique. Les Arabes difent, que Dounouas preffé par les Abyffins ou Ethiopiens, pouffa, fon cheval, & fe précipita dans la mer.

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A N. 524.

I.

Mort de faint Si

gifmond.

Greg. III hift. c. 5.

Chr. Greg. de Gl. mart. c. 75.

LIVRE

TRENTE-DEUXIE' ME,

:

522.

Igifmond roi des Bourguignons s'étant remarié, fit mourir fon fils Sigeric, l'an fur la calomnie de fa belle mere. Il s'en repentit, & paffa pluMay. Avent fieurs jours en jeûnes & en larmes, au tombeau de faint Maurice demandant à Dieu d'être puni en cette vie, plûtôt qu'en l'autre. Sa priere fut exaucée. L'année fuivante 523. fous le consulat de Maxime, indiction premiere, il fut attaqué par Clodomir roi des François, à qui les Bourguignons mêmes le livrerent. Clodomir l'emmena, revêtu d'un habit monaftique, avec fa femme & fes enfans, & le mit en prifon prés d'Orleans. Il les y garda jusques à l'année fuivante 524. fous le confulat de Justin & d'Opilion mais alors il refolut de les faire mourir, retournant en Bourgogne, pour faire la guerre à Godomar frere de Sigifmond. Saint Avit abbé de Mici prés d'Orleans, lui dit: fi vous épargnez ces princes en vûë de Dieu, il fera avec vous, & vous remporterez la Victoire: fi vous les faites mourir, vous perirez de même avec vôtre femme & vos enfans. Clodomir fe moqua de ce confeil, & dit : qu'il ne vouloit point laiffer d'ennemi derriere. Il fit donc tuer Sigifmond avec sa femme & fes enfans, les fit jetter dans un puits, & marcha en Bourgogne. Il y fut tué lui-même, & laissa trois fils en bas âge, Theodebalde, Gontaire & Clodoalde, qui furent élevez par fainte Clotilde leur aïeule. Le corps du roi Sigifmond fut reporté à Agaune, en l'église de faint

Maurice, où il fe fit plufieurs miracles: principa AN. $24.
lement fur ceux qui aïant la fiévre, faifoient cele-
brer des meffes en fon honneur. Auffi l'église l'a-t-

elle mis au nombre des faints, & honore fa mémoi- Martyr. Ufu. &.
re, le premier jour de Mai.

R. 1. Mai.

1622

II.

La même année 124. fe tinrent plufieurs conciles. Conciles d'EfpaIl y en eut trois dans les païs qui obéïffoient à Theo- gne. doric; dont le premier eft le quatriéme concile d'Arles, tenu le fixiéme de Juin, fous le confulat d'O- Tom. 4. conc. p. pilion, à l'occafion de la dedicace d'une églife. Saint Cefaire y prefida, affifté de douze évêques, & de quatre prêtres pour les abfens. On y fit quatre canons touchant les ordinations, pour confirmer l'ancienne difcipline. Le diacre doit avoir vingt-cinq ans, le prêtre ou l'évêque trente. Un laïque ne peut être ordonné diacre ou prêtre, qu'un an aprés fa converfion. Défense de recevoir les clercs vagabonds.

524.

C. I.

c. 2.

c. 4.

Les deux autres conciles tenus dans les terres du roi Theodoric, furent à Lerida & à Valence, tous. deux la quinziéme année de fon regne en Espagne, qui eft cette année Le concile de Lerida fut de To. 4. p. 1620. huit évêques, & ils firent feize canons: dont le premier ordonne, que ceux qui fervent à l'autel, qui diftribuent le fang de Jesus-Christ, ou qui touchent les vafes facrez, s'abftiennent de répandre le fang humain, fous quelque pretexte que ce foit: même de défendre une ville affiegée. Les clercs tombez dans ce malheur, feront deux ans de penitence, & ne pourront jamais être promûs aux ordres fuperieurs. On voit ici que la neceffité de fe défendre. dans les incurfions des barbares, faifoit infenfiblement oublier aux clercs l'ancienne douceur ecclefiaf

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6. II.

c. 8.

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'AN. 524. tique; & on le voit encore par un autre canon, qui remet à la discretion de l'évêque, la punition des clercs qui fe feront battus ensemble. Il eft auffi défendu à tout clerc, de tirer fon efclave ou fon difciple, de l'églife où il s'eft refugié, pour le foüetter. Si un des miniftres de l'autel, tombe dans un peché de la chair: il demeurera interdit, jufqu'à ce que l'évêque foit fatisfait de fa penitence, fans efperance de promotion: s'il retombe, il ne recevra la communion qu'à la mort. Touchant les moines, on obfervera les decrets du concile d'Agde, & de celui d'Orleans: ajoûtant feulement, que l'évêque pourra du confentement de l'abbé, ordonner ceux qu'il jugera pouvoir être utiles à l'églife: l'évêque ne touchera point aux biens donnez aux monafteres, fans fraude.

c. 3.

Sup. XXXI n. I. 8.

6. 4. 6.

c. io.

C. 9. 13. 14.

2.1617.

Ceux qui auront fait perir le fruit de leur adultere, recevront la communion au bout de fept ans : & ne laifferont pas de faire penitence toute leur vie S'ils font clercs, aprés être rentrez dans la commu nion, ils ne ferviront plus : mais ils pourront affifter au chœur avec les chantres. Les empoisonneurs ne recevront la communion qu'à la fin de leur vie. Les incestueux, jusqu'à ce qu'ils se separent, feront excommuniez & admis feulement à la meffe des catecumenes. Celui qui refufera de fortir de l'église, à l'ordre de l'évêque, en fera exclus plus long-temps, pour peine de fa défobéïffance. Il y a en ce concile, plufieurs canons touchant les catholiques rebaptifez par les heretiques, c'est-à-dire, par les Ariens : & ils font traitez comme apoftats. Le dernier canon défend de piller les biens de l'évêque mort. Ce

qui fut ordonné encore plus expreffement au concile AN. 524. de Valence.

C. 26

Il n'y affista que fix évêques, & on n'y fit que fix canons, qui reglent principalement ce qui doit être obfervé pendant la vacance du fiége. Quand Dieu aura appellé à lui un évêque, les clercs ne prendront. rien de ce qui fe trouvera dans fa maison, ou dans celle de l'églife. S'ils ont pris quelque chofe, ils feront contraints à le rendre, par l'autorité du métropolitain & des comprovinciaux. Pour cet effet on can. 6. sup. liv. obfervera le canon du concile de Riez, fuivant le- XXVI. . 47, quel, à la mort d'un évêque, l'évêque le plus proche viendra faire fes funerailles, & prendre foin de fon églife, jufques à l'ordination du fucceffeur. Il fera faire inventaire dans la huitaine, & l'envoïera au métropolitain; afin qu'il commette une perfonne capable, pour païer aux clercs leurs pensions, à la charge de rendre compte au métropolitain, si la vacance dure long-tems.

Les parens du défunt évêque feront auffi avertis, Valent. c. 3. de ne rien prendre de fes biens, à l'infçû du métropolitain & des comprovinciaux: de peur qu'ils ne confondent les biens de l'église avec ceux de fa fucceffion. Mais fi quelqu'un demande modeftement ce qui lui eft dû le métropolitain, ou celui qu'il a commis, lui doit faire raison. Il arrivoit quelquefois, que les funerailles d'un évêque étoient differées, avec indecence, pour l'abfence de l'évêque commendataire, ou visiteur, qui devoit prendre foin de l'églife vacante. Pour obvier à cet inconvenient, le concile ordonne que l'évêque qui a accoûtumé d'être invité aux funerailles, viendra vifi

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