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me province. Le monaftere de Bacce prés de l'é- AN. $25.
glife de Maximien en Numidie, dépendoit du pri-
mat de la Byzacene. Le monaftere d'Adrumet avoit
toûjours fait ordonner fes prêtres outre mer, fans
s'adreffer à l'évêque de la ville.

Sup. XXIV. n.

L'abbé Pierre pour appuier fa pretention produifoit les pieces fuivantes. Un extrait du fecond fermon de faint Auguftin, de la vie commune: qui 41. Serm. 356. fait voir que les monafteres fondez par fes difciples n'appartenoient ni aux fondateurs, ni à l'église d'Hippone mais à la communauté. Un privilege accordé l'an 517. à un monaftere de filles, par Boniface primat de la Byzacene: où aprés avoir marqué en general, que les monafteres de l'un & de l'autre fexe doivent être exempts de la condition des clercs, fuivant la coûtume des peres: il leur permet de choisir un prêtre, pour celebrer les misteres dans leur monaftere à la charge qu'il fera memoite à l'autel du primat de la province. La derniere piece

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E.

conc.p.

Sup. liv. XXIX.

n. 19.

p. 1645.

eft le decret du troifiéme concile d'Arles, pour ter- to. 4. conc. p. 1023.
miner le differend entre l'évêque Theodore & Fauste
abbé de Lerins, qui a été rapporté. Boniface ne pa-
rut pas content de la conduite de Liberat en cette
affaire; & dés l'année precedente, il lui avoit écrit
qu'il ne pouvoit changer les ufages obfervez par tant
d'évêques puis qu'autrement il n'y avoit rien de fer-
me dans la difcipline. Nous n'avons pas la fin des
actes de ce concile de Carthage : mais il eft certain,
qu'il decida en faveur de Pierre & ordonna en ge- p.1649. C.
neral, que tous les monafteres feroient libres, com-
me ils l'avoient toûjours été.

:

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L'empereur Justin vouloit obliger les Ariens à se

V.

Le pape Jean à

C. P.

Theoph, an. 6.

Joa. p. 145.

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A N. 525. convertir & faire confacrer leurs églises à l'usage des catholiques. Théodoric roi d'Italie en fut extrêmePontif. Lib. in. ment irrité, & menaçoit de traiter de même les catholiques en Italie, & de la remplir de carnage. Il fit donc venir à Ravenne le pape Jean, & l'obligea d'aller en ambaffade à C. P. pour faire revoquer ces ordres, & rendre les églifes aux Ariens. Avec le pape, Theodoric envoïa quatre fenateurs : fçavoir, Theodore, Importun & Agapit, qui avoient été confuls; & un autre Agapit patrice. Ce fut la premiere Greg. III, dial. fois qu'un pape fit le voïage de C. P. On dit qu'en entrant dans la ville par la porte dorée, un aveugle le pria de lui rendre la vûë, & qu'il le fit, mettant la main fur fes yeux, en prefence de tout le peuple qui étoit venu au-devant de lui: car on lui rendit de grands honneurs. Toute la ville l'alla recevoir jufqu'à douze milles, avec des cierges & des croix : l'empereur Justin se profterna devant lui, & voulut encore être couronné de fa main. Le patriarche Epiphane l'invita à faire l'office: mais il ne l'accepta, qu'aprés qu'on lui eut accordé, de s'affeoir à la premiere place. Il celebra donc l'office folemnellement en latin, le jour de Pâque trentiéme de Mars, indiction troisième, fous le confulat de Philoxene & de Probus : c'est-àdire, en 525. 11 communiqua avec tous les évêques d'Orient, excepté Timothée d'Alexandrie, ennemi déclaré du concile de Calcedoine. Le pape Jean s'acquitta fidelement de fa commission. Car aïant reprefenté à l'empereur Justin, le peril auquel étoit expofée l'Italie, il obtint ce qu'il demandoit: c'est-à-dire, que les Ariens demeureroient en liberté,

Marc. chr. 525.

Hift mifc. lib. s.fub fin.

VI.
Mort de Boëce

Pendant que le pape étoit à C. P. le roi Theo- AN. 525. doric fit mettre en prifon les deux plus illuftres fenateurs, Symmaque & Boece fon gendre, qui tous deux avoient été confuls. Ils furent accufez de cri- & de Symmaque. me d'état: c'est-à-dire, de vouloir foûtenir la dignité du fenat, contre les entreprises de Theodoric; & d'ailleurs Boëce étoit fort zelé pour la religion catholique, qu'il défendit par plufieurs écrits. Il en adreffa deux au pape Jean, alors diacre de l'église Romaine fçavoir, un contre Eutychés & Neftorius, touchant les deux natures & l'unique perfonne de Jesus-Chrift. L'autre fur cette queftion de Logique: Si le Pere, le Fils & le faint Efprit peuvent

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être affirmez fuftantiellement de la divinité. Il adreffa à fon beau pere Symmaque un autre traité, où il prouve que la Trinité eft un feul Dieu, & non pas trois Dieux. Il s'étoit fort appliqué à la Logique d'Ariftote, dont il traduifit & expliqua pluGeurs traitez; & l'on pretend qu'il eft le premier des Latins, qui a appliqué à la Theologie la doctrine de ce philofophe. Le plus beau & le plus fameux de fes ouvrages, eft la confolation de la philofophie, qu'il compofa dans fa prifon, & où il parle dignement de la providence & de la prefcience de Dieu. Il fut arrêté à Pavie, & mis à mort dés l'an 524. fous le confulat de Justin & d'Opilion, indiction feconde; & fon beau pere Symmaque fut arrêté aprés lui, & mis à mort l'année fuivante 525.

Marii Chr.

VII.
Mort de Jean I,

Le pape Jean étant revenu de fon ambaffade, fut auffi arrêté à Ravenne par ordre du roi Theodoric, Felix III. pape. avec les fenateurs qui l'avoient accompagné: apparemment comme complices de Boece, & de Sym

Hift. Misc.

AN. 526. maque. Theodoric étoit irrité contre le pape en particulier, à cause des honneurs qu'il avoit reçûs à C. P. Toutefois craignant l'indignation de l'empereur Justin, il n'ofa les faire mourir: mais il les tint en une rude prison, où le pape Jean mourut de maladie, le vingt-feptiéme de Mai 526. fous le confulat d'Olybrius: après avoir tenu le faint fiége deux ans. & neuf mois. Son corps fut transferé à Rome, & enterré à faint Pierre, & l'églife honore le jour de Martyr. R. 27. fa mort, comme d'un faint martir. Il avoit ordonné Lib. Pontif. Caf- quinze évêques. Son fucceffeur fut Felix III. du païs fiod. VIII. var. is. des Samnites, fils de Caftor. Le roi Theodoric le choifit aprés une meure deliberation : le fenat de Rome l'accepta comme tres-digne : il fut ordonné le douziéme de Juillet 526. & tint le faint fiége trois ans & deux mois.

Mai.

VIII.
Mort du roi

Theodoric.

C. I.

Le roi Theodoric, ne furvécut que trois mois au pape Jean. Un jour fes officiers aïant fervi fur fa taProcop. 1. Gotth. ble la tête d'un grand poiffon: il crut voir dans le plar la tête de Symmaque, fraîchement coupée, qui fe mordoit la levre, & le regardoit d'un œil furieux. Il en fut fi épouvanté, qu'il lui prit un grand friffon, il se mit au lit, & conta ce qu'il avoit veu, fon medecin Elpide : pleurant fon crime d'avoir fait Fornand. mourir Symmaque & Boëce, fur des calomnies. Se voïant prêt de mourir, il appella les principaux de la nation des Goths, & fit reconnoître pour roi Athalaric fon petit fils, âgé de dix-huit ans, fils de fa fille Amalafonte & d'Eutaric déja mort. Ainfi mourut Theodoric, fous le confulat d'Olybriùs, indiction quatriéme : c'eft-à-dire, l'an 526. Il étoit fort âgé & avoit regné trente-trois ans. Amalaric, fon

potit s par un autre fille, fut reconnu roi des Vi- AN. 526. figoths en Espagne, & dans la partie voisine des Gaules jufques au Rône.

En Orient, Jean patriarche de Jerufalem mourut

IX.

rufalem & d'An

68.

32.

c. 6.

Vita S. Sab. n.

Sup. XXXI. n.

Evagr. IV. hift.
Phot. Cod. 128.

l'an 525. aprés avoir tenu le fiége.fept ans & neuf Patriarches de Jemois, depuis l'an fucceffeur Pierre tioche. Il eut pour 517. natif d'Eleutheropole. A Antioche le patriarche Euphrafius, fut accablé fous les ruïnes, dans le tremblement de terre, qui renverfa la ville, le vendredi vingt-neuviéme de Mai, fous le confulat d'Olybrius, indiction quatrième : c'eft-à-dire, en 526. A fa place on élut Ephrem, Syrien de race & de langage, qui aprés avoir paffé par plufieurs charges, étoit alors P comte d'Orient. Il avoit gagné l'affection du peuple, en procurant à la ville toutes fortes de foulagemens en cette calamité. Auffi entre fes autres vertus, il fut toûjours fort aumônier. Il avoit un grand zele pour la religion catholique, & la défendit par plufieurs écrits en grec: car il avoit assez bien appris cette langue.

773.

X.

Juftinien empe

Mort de Juftin.

reur.

Theoph. an. 9.

Chr. pafch. p. 334.

526.527.

L'empereur Justin témoigna une extrême affliction de la ruine d'Antioche, & envoïa de grandes fommes d'argent pour la rétablir. Mais l'année fuivante fe fentant prés de fa fin, il déclara Augufte p. 147. D. 148. fon neveu Juftinien; & le fit couronner avec fa fem- & me Theodora, le premier d'Avril, indiction cin- Marcell. chr. an. quiéme, fous le confulat de Mavortius: c'est-à-dire, l'an 527. Justin mourut quatre mois aprés, le dimanche premier jour d'Aouft, âgé de foixante & dixsept ans, aprés en avoir regné neuf. Justinien avoit quarante-cinq ans, & en regna trente-neuf. Sa taille étoit au-deffus de la mediocre, fes yeux tres mo

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