& à ne point communiquer avec leur évêque, qu'il AN. 490. Pierre Monge fit réponse à la lettre fynodale de Fla- Evag. III. c. 23. Martyr. R. II. Dec. Vita ap. Sur. II. Decem. A N. 491. XXII. non. Anaftafc em Chr. p. 328. Evagr. III. c. 29. Victor. chr. Cedr. p. 357. p. 558. celebre les faints mysteres, âgé de 80. ans; l'église honore fa memoire l'onziéme de Decembre. L'empereur Zenon mourut l'année fuivante 491. fous le confulat d'Olybrius, le fixiéme d'Avril, âgé de foixante & cinq ans, aprés en avoir regné dixMort de Ze- fept. Son fucceffeur fut Anastase, furnommé Dicopereur. rus de Dyrrachium en Epire, auparavant filentiaire. Theoph. p. 116. Il avoit déja plus de foixante ans, & toutefois il en Marcell. chr. regna vingt-fept. Il avoit accoûtumé d'aller à l'églife avant le jour, & d'y demeurer en priere jus ques à la fin de l'office : jeûnant fouvent, & donTheod. Lett. 11. nant beaucoup aux pauvres. Toutefois il paffoit pour heretique, & les Manichéens, & les Ariens fe rejoüirent de fon élection : car fa mere étoit Manichéene, & avoit un frere nommé Clearque qui étoit Suid. in Phatr. Arien. Anastase lui-même tint quelque tems des affemblées à part, & en fut repris par le patriarche Euphemius. Auffi s'oppofa-t-il à fon élection, difant qu'il étoit heretique & indigne de commander à des chrétiens. Mais l'imperatrice Arianne, fille de Leon & veuve de Zenon, vouloit l'élection d'Anaftafe, qui l'époufa enfuite: ainfi elle & le fenat prefferent tellement le patriarche, qu'il promit de le couronner; mais à condion qu'il donneroit fa confeffion de foi par écrit ; portant qu'il recevoit la definition du concile de Calcedoine, & qu'il n'innoveroit rien dans la religion. Anastase donna cer écrit à Euphemius, qui le couronna empereur le jeudi faint onzième d'Avril 491. & la même année Euphemius affembla un concile des évêque qui se trouverent à C. P. où il confirma le concile de Calcedoine. L'empereur Anaftafe chaffa de C. P. les Cod p. 157. nouveautez delateurs; & à la priere des moines de Palestine, il A N. 491. abolit un tribut três-odieux, nommé chryfargire & en fit brûler publiquement les regiftres. Comme il faifoit profeffion d'aimer la paix, & de haïr les principalement dans la religion, il laiffa toutes les églifes en l'état où il les trouva: chaque évêque en ufoit comme il vouloit à l'égard du concile de Calcedoine: les uns le recevoient, d'autres l'anathematifoient, d'autres ne fe declaroient point. Ce qui loin de procurer la paix, remplit l'églife de divifion car les orientaux ne communiquoient point avec les occidentaux, & étoient divifez eux-mêmes. XXIII. Commencement de S.Sabas. n. 4. La première année du regne d'Anaftafe, Salufte patriarche de Jerufalem ordonna prêtre S. Sabas qui fut le plus ferme appui de la foi catholique en Vita. Cotel. Mon. Palestine. Mais pour mieux entendre le fujet de Gr. to. 3. p. 221. fon ordination, il faut reprendre le commencement de fa vie. Il nâquit l'an 439. fous le dix-feptiéme confultat de Theodofe le jeune : fa patrie étoit Mutalafque, bourgade obfcure du territoire de Cefarée en capadoce. Dés l'âge de huit ans il entra dans un monaftere voifin, où il furpaffa en humilité & en obéiffance tous les moines, qui étoient plus s de foixante & dix. Dix ans aprés il lui vint en pensée d'aller à Jerufalem, & de fe retirer dans le desert voisin. Il en obtint la permiffion de son abbé, & y vint du tems du patriarche Juvenal, & fur la fin du regne de Marcien, l'an 457. Il paffa l'hiver dans le monaftere de faint Paffarion, alors gouverné par l'abbé Elpide. Enfuite attiré par la reputation de faint Euthymius, il l'alla trouver & se mit sous sa n. n. 6. p. 226. n. 7. 2. 8. 'n. 10. 1. 12. conduite, mais ce faint le jugeant trop jeune pour demeurer dans la Laure avec les anacoretes, l'envoïa au monaftere d'enbas fous la conduite de faint Theoctifte. Comme Sabas étoit grand & fort, il portoit trois fois la charge des autres, & rendoit beaucoup de fervice. Etant allé à Alexandrie pour accompagner un moine qui y avoit des affaires : il fut reconnu par fon pere & par fa mere, qui y étoient établis depuis plufieurs années. Son pere commandoit la compagnie des Ifaures & voulut l'engager dans le service; mais Sabas demeura fidele à fà profeffion; & comme fes parens le preffoient, de prendre au moins. vingt pieces d'or pour fon voïage, il en prit feulement trois pour les contenter; mais à fon retour il les mit entre les mains de l'abbé Theoctiste. A l'âge de trente ans faint Euthymius le trouva fi avancé dans la vertu, qu'il lui permit de demeurer feul dans une caverne, c'est-à-dire, d'y passer cinq jours de la femaine. Le dimanche au foir il fortoit du monaftere , portant des branches de palmes, pour fon travail. Il paffoit les cinq jours fuivans, fans prendre aucune nourriture, Le famedi matin il venoit au monaftere, apportant fon ouvrage, qui étoit cinquante corbeilles & il vêcut cinq ans de la forte. Saint Euthymius le nommoit le jeune vieillard, & le prenoit tous les ans avec faint Domitien, pour aller dans le defert de Rouba: où ils paffoient depuis le quatorze de Janvier jufqu'au dimanche des Ramaux dans une entiere folitude. : Aprés la mort de faint Euthymius, faint Sabas. voyant que l'obfervance du monaftere s'étoit relâ Sup. 1. XXIX chée fe retira dans le defert d'Orient, & y furmon- Comse de foixante & dix perfonnes, dont quelques-uns fonderent de nouveaux monafteres. Au milieu du torrent, il dreffa un petit oratoire & un autel confacré ; & quand quelque prêtre le venoit voir, il le prioit d'y offrir le faint facrifice: Car fon humilité l'empêchoit de recevoir l'ordination. n. 48. sc. n. 16. XXIV. Ordination de n. 19. P. 245. Le nombre de fes difciples s'étant multiplié juf que à cent cinquante, il y eut quelques faux fre- faint Sabas. res qui voulurent fe retirer de fa dépendance. Ils allerent à Jerufalem trouver le patriarche Sallufte, qui avoit fuccedé à Martyrius, & lui demanderent un abbé. Le patriarche leur dit : De quel lieu êtesvous; Ils répondirent: Nous habitons dans un torrent defert. En quel torrent dit le patriarche ? Etant preffez, ils dirent: Celui que quelques-uns nomment de l'abbé Sabas. Le patriarche leur dit Et l'abbé Sabas où eft-il? Ils répondirent: Il n'eft pas propre à conduire ce monaftere, il est trop ruftique; & pour vous dire tout, il n'a point reçû les : |