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Co. 20.

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Les églifes foûtiendront la liberté de ceux qui auront été affranchis dans l'églife. Ceux qui font en prifon pour crime, feront vifitez tous les dimanches, par l'archidiacre ou le prevôt de l'églife: pour connoître leurs befoins, & leur fournir la nourriture & les chofes neceffaires aux dépens de l'églife. Les évêques prendront un foin particulier des pauvres 15. lepreux. Le concile confirma la fondation d'un hô pital établi à. Lion par le roi. Childebert & la reine Ultrogothe fon époufe: tous les évêques y foufcrivi: rent, & il fut défendu à l'évêque de Lion & à fes fucceffeurs de fe rien attribuer, ni à cette églife, des biens de l'hôpital: mais il lui fut enjoint de tenir la main à ce qu'il fût toûjours gouverné par des admi niftrateurs foigneux, que l'an y. entretint le nombre de malades ordonné, & que l'on y reçût les étrangers;

ra. 5. p. 401. & IP P. 1850.

Peu de tems aprés ce concile,. dix des mêmes évê ques s'affemblerent à Clermont en Auvergne & y firent feize canons, tirez du concile d'Orleans. C'é toit dans le roïaume, du jeune Theobalde, qui avoit Greg I hift. fuccedé à fon pere Theodebert, mort en 548. la quatorziéme année de fon regne, trente-fept ans aprés la mort de Clovis fon ayeul.

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XXIX.

C.

Cautin évêque de

Clermont.

Greg IV. hift. c. 6.

Saint Gal de Clermont ne furvécut pas long-tems. Auffi-tôt aprés fa mort, le Clergé commença à faire des complimens au prêtre Caton fur l'épifcopat,. & il fe mit en poffeffion des biens de l'églife, comme s'il eût été déja évêque. Les évêques qui étoient ve+ nus pour les funerailles de faint Gal, aprés l'avoir enterré, dirent à Caton: Nous, voions que la plus grande. partie du peuple vous a choifi: venez que nous vous confacrions évêque. Le rai Theobalde

eft

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eft jeune: fi on fait quelque plainte contre vous,
nous nous chargeons de vous juftifier à la cour. En
effet, ils n'auroient pas dû l'ordonner fans le con-
fentement du roi. Caton qui ne croïoit pas que l'é-
pifcopat pût lui manquer, répondit: Vous fçavez
comme j'ai vécu depuis ma jeuneffe, je me fuis ap-
pliqué aux jeûnes, aux aumônes, aux veilles: j'ai
fouvent emploïé la nuit à chanter des pleaumes.
J'ai paffé par tous les degrez du clergé, fuivant les
canons : j'ai été dix ans lecteur, cinq ans foûdiacre,
quinze ans diacre, il y a vingt ans que je fuis prêtre :
il ne me reste que l'épifcopat, que j'ai merité par mes
fervices. Retournez chez vous, je veux être ordonné
canoniquement. Ils s'en retournerent fort fcandalifez
de fa vanité.

Se croïant donc déja le maître, il commença à
maltraiter l'archidiacre Cautin, & à le menacer de
le dépofer. Cautin ne lui demandoit que fes bon-
nes graces; & s'offrit d'aller à la cour, obtenir le con-
fentement du roi pour fon ordination. Mais Caton,
croïant qu'il fe mocquoit de lui, ne tint compte de
fon offre. Cautin fe voïant ainfi méprifé feignit d'ê-
tre malade, & fortit de nuit de Clermont, pour aller
à Mets trouver le roi Theobalde, à qui il apprit la
mort de faint Gal. Le roi & ceux qui étoient auprés
de lui assemblerent plufieurs évêques, & firent or-
donner Cautin évêque de Clermont en forte que
les députez de Caton, qui vinrent enfuite

trouve

rent la chofe faite. Le roi envoïa donc Cautin à
Clermont, avec les clercs qui en étoient venus, & ce
qu'ils avoient apporté des biens de l'église : le faifant
encore accompagner par des évêques & par de les

Tome VII.

LIF

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'AN. 549.

X X X.

Lettres du pape

à Aurelien & à Valentinien.

p. 558. E.

chambellans. Le clergé & les citoïenss le reçûrent volontiers. Mais Caton ne put jamais fe refoudre à lui obéir ce qui fit un fchifme dans cette églife: car il eut fes partifans. Cautin le voïant inflexible lui ôta & à tous fes amis, tout ce qu'ils poffedoient des biens de l'église: mais il les rendoit à ceux qui revenoient à fon obéiffance.

Le pape Vigile reçut à C. P. la lettre d'Aurelien d'Arles, le quatorziéme de Juillet 549. & lui réponCone v. coll. 7. dit, qu'il n'avoit rien fait contre les decrets des papes fes predeceffeurs, ni contre les quatre conciles. Vous donc, continue-t-il, qui êtes vicaire du faint fiége, avertiffez tous les évêques, de ne fe troubler, ni des fauffes lettres ni des fauffes nouvelles qu'ils pourront recevoir; & d'être affurez que nous gardons inviolablement la foi de nos peres. Quand l'empereur nous aura congediez, nous vous envoïrons un homme, pour vous inftruire exactement de tout ce que nous n'avons pû faire encore, tant pour la rigueur de l'hiver, que pour l'état où eft l'Italie, & que vous n'ignorez pas. Il parle de la guerre des Goths, & ajoûte: Comme nous fçavons, que le roi Childebert a une parfaite veneration pour le faint fiége: priez-le inftamment de prendre foin de l'églife, dans une fi grande neceffité. Et comme on dit, que les Goths font entrez avec leur roi dans la ville de Rome: qu'il lui écrive de ne rien faire au préjudice de nôtre églife, fous pretexte qu'il eft d'une autre religion. Car il eft digne d'un roi catholique, comme le vôtre, de défendre de tout fon pouvoir la foi & l'églife, dans laquelle il a été baptifé. Totila avoit en effet repris Rome la quinziéme

Procop. III.

Goth. c. 36.

550.

année de la guerre des Goths, qui eft l'an 549. & AN. 550. avoit refolu de la garder. La lettre eft du troifiéme des calendes de Mai la vingt-quatrième année du regne de Justinien, qui eft levingt-neuvième d'Avril Le dix-huitiéme de Mars precedent, le pa- p.57. pe avoit écrit à Valentinien évêque de Tomi en Scytie fur le même fujet pour fe juftifier des calomnies de Ruftique & de Sebastien, dont il le prie de ne plus recevoir les lettres, parce qu'il les a déja feparez de fa communion; & il menace de les juger canoniquement, s'ils ne viennent bien-tôt à refipif

cence.

XXXI. Sentence contre

baftien.

Conc. V. coll. 7. p.

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Il tint parole, & condamna Ruftique & Sebastien, par une fentence conçue en forme de lettre, & adref- Ruftique & Sefée à eux-mêmes. Il parle d'abord à Ruftique, & lui dit entre autres chofes: Vous avez demandé vousmême la condamnation des trois chapitres, jufques à crier en presence des diacres Sapatus & Paul, & de Surgentius primicier des notaires que non feulement nous devions condamner le nom & les écrits de Theodore de Mopfuefte: mais que l'on vous feroit plaifir de deterrer fes os, & de les brûler. Nôtre Judicatum aïant été prononcé de vôtre consentement, comme du refte de nôtre clergé vous nous avez pressez dans le palais, de le donner promptement à nôtre frere Mennas, à qui il étoit adreffé. Et comme Surgentius en demandoit l'original pour le garder, felon la coûtume: vous refufâtes de le lui donner pendant plusieurs jours; jusques à ce que vous en euffiez envoïé des copies en Afrique.

:

Le famedi faint, jour auquel nous publiâmes nôtre Judicatum, vous vintes à l'églife, vous fites vos

Sup. n. 24.

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AN. 550.

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fonctions; & au retour de l'églife vous dîtes à l'évêque Julien que l'on n'avoit pû mieux faire. Le lendemain jour de Pâque, vous fires de même, & demeurâtes long-tems dans le même fentiment, exhortant les autres à fuivre volontairement nôtre jugement. Comme les apocrifiaires de l'églife d'Antioche nous en demandoient des copies nous difions qu'ils devoient plûtôt les demander à Mennas, à qui nous l'avions adreffé mais vous le demandiez pour eux à haute voix, difant que faint Leon en avoit ufé ainfi & que fi tout le monde n'en recevoit des copies de nous-mêmes, vous craigniez que dans la fuite on ne voulût le cacher. Aiant trouvé l'occafion de quelqu'un qui alloit en Sicile, vous vous preffâtes d'en envoier une copie au diacre Pelage: mais il reçut la nôtre auparavant.

Aprés tout cela nous avons appris par bruit commun , que vous étiez changé, & que vous traitiez fecretement avec les ennemis de l'églife, qui combattoient nôtre Judicatum. Le diacre Paul, qui vouloic s'en aller en Italie, aïant appris ce scandale › que vous vouliez exciter ici & en Afrique, nous preffa de vous obliger à nous fatisfaire publiquement, ou de recevoir la requête qu'il vouloit donner contre vous,& qu'il avoit entre les mains. Alors vous nous fites ferment en touchant les évangiles, de ne quit ter jamais nôtre fervice: & nous avons dans nos archives vos paroles, qui furent écrites par un notaire. Mais depuis que Sebaftien eft venu à C. P. vous avez conjuré fecretement, & le fcandale a éclaté.

Le pape s'adreffe enfuite à Sebaftien, & aprés quelques autres reproches, il dit: Vous nous avez

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