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24.

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Sup liv. XXXI.

37:

pi366..

que le mauvais fens, & le condamne avec anathe

me.

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Aprés avoir ainfi rejetté les erreurs attribuées à Theodore, il défend fous peine d'anathême, d'en prendre occafion d'injurier les peres & les docteurs de l'églife. Et parce que ces articles, ajoûte-t-il, portent le nom de Theodore de Mopfuefte, nous avons examiné ce que les peres ont dit de lui; & nous avons trouvé que faint Cyrille écrit à Jean d'Antioche, que le concile d'Ephese condamnant le symbole artribué à Theodore, n'a point fait mention de lui par difcretion: ce que nous avons verifié dans le concile même. Sur quoi faint Cyrille ajoûte, qu'il ne faut point infulter aux morts. Proclus de C. P. a parlé ◄ de même au fujet de Theodore, & a condamné les erreurs qui lui étoient attribuées fans le nommer. Nous ne trouvons rien non plus dans le concile de Calcedoine contre la memoire de Theodore de Mopfuefte: quoique ce concile faffe mention de la lettre de Jean d'Antioche à l'empereur Theodofe, où il dit, qu'il ne faut point condamner. Theodore aprés fa

mort:

Enfuite nous avons examiné, fi nos predeceffeurs ont ordonné quelque chofe contre les morts, qui n'ont point été condamnez de leur vivant; & nous avons trouvé des autoritez contraires de Leon & de Gelase. On a auffi observé la même regle à l'égard de Jean & de Flavien de C. P. qui bien que chaffez de leur vivant n'ont point été tenus pour condamE. VII. hift. c nez. Eufebe rapporte dans fon hiftoire, que Denis *Sup, liv. VII.n. d'Alexandrie ne voulut point condamner Nepos, bien que Millenaire, parce qu'il étoit mort. Tour

cela

cela confideré, nous n'ofons condamner Theodore AN. 553. ¡ de Mopfuefte, & ne permettons à perfonne de le condamner.

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n. 24

Quant aux prétendus écrits de Theodoret, nous p. 397 nous étonnons, que l'on puiffe avancer quelque reproche contre un évêque, qui s'étant presenté il y a plus de cent ans au jugement du concile de Calcedoine S foufcrivit fans hefiter, & aux lettres de S. Y Leon. Quoique Diofcore & les Egyptiens difent alors qu'il étoit heretique, nos peres toutefois aprés l'avoir foigneufement examiné, n'exigerent autre chose de lui, finon qu'il anathematifât Neftorius & fa doctrine : ce qu'il fit tout haut en prefence de tout le concile. Aprés quoi on ne peut condamner fous Sup.l.XXVII fon nom des dogmes Neftoriens, fans accufer de menfonge ou de diffimulation les peres de Calcedoine. Et il ne faut pas croire, qu'ils aïent ignoré l'injure qu'il avoit faite à faint Cyrille, en attaquant fes douze chapitres: mais ils ont fuivi l'exemple de faint Cyrille même, qui pour l'amour de la paix, paffa fous filence tout ce que les Orientaux avoient écrit contre lui. Vû principalement que Theodoret aïant reconnu les vrais fentimens de faint Cyrille, par fes lettres, lûës dans le concile de Calcedoine, loüa la doctrine de celui qu'il avoit fauffement foupçonné de fe tromper. C'est pourquoi nous deffendons à qui p. 3624 que ce foit, de rien avancer au préjudice de la memoire de Theodoret : mais en confervant le respect dû à fa perfonne, nous condamnons tous les écrits qui portent fon nom, & de qui que ce foit, & qui font conformes aux erreurs de Neftorius ou de quelque autre heretique. Enfuite le pape Vigile met

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cinq anathêmes, contre les erreurs que l'on relevoit dans les écrits de Theodoret: puis il continuë.

Quant à la lettre d'Ibas, nous voions par les actes du concile de Calcedoine, que fur la lecture des pieces, & particulierement de cette lettre, Ibas fut déclaré innocent & orthodoxe. La lettre même fut declarée orthodoxe, parce qu'elle embraffe la foi fur laquelle faint Cyrille fe reconcilia avec Jean · d'Antioche, & les Orientaux. Mais les peres du concile n'approuverent pas pour cela, ce que cette lettre contient d'injurieux à faint Cyrille. Ibas lui-même le retracta, aïant mieux compris le fens des chapitres de faint Cyrille; & c'est sur cette retractation qu'il fut jugé orthodoxe. Car il declara nettement, qu'il recevoit la decifion du concile d'Ephese. Il avoit rejetté les douze chapitres de faint Cyrille, parce que les entendant mal, il croïoit qu'ils ôtoient la distinction des natures: quand il en a compris l'explication, il les a reçûs. Diofcore & Eutychés loüoient faint Cyrille, parce qu'en le prenant mal, ils croïoient y trouver leur herefie: au contraire Ibas le blâmoit en croïant y voir la même erreur: en cela il étoit catholique; & c'eft pour cela qu'il fut déposé par Diofcore au faux concile d'Ephefe, & rétabli au concile de Calcedoine. C'eft pourquoi nous ordonnons, que le jugement de ce faint concile demeure en fon entier à l'égard de la lettre d'Ibas, comme à l'égard de tout le refte.

Enfin pour montrer en general, combien doit être inviolable l'autorité du concile de Calcedoine, le pape Vigile rapporte plufieurs extraits des lettres de faint Leon & de Simplicius: même de fon Judicatum

y

qu'il avoit retiré, & qu'il revoque au refte, en ce qui A N. 535. regarde les trois chapitres. Il conclud en défendant P. 375. A. à qui que ce foit, en quelque dignité ecclefiaftique qu'il foit conftitué, de rien decider au contraire. Tel est le Conftitutum du pape Vigile. Seize évêques souscrivirent avec lui, & trois diacres de l'église Romaine, entre lefquels eft Pelage fon fucceffeur. L'acte eft daté du quatorziéme jour de Mai de cette année Mais il ne fut envoié à l'empereur qu'onze jours aprés: c'est-à-dire, le vingt-cinquiéme de Mai, & il n'eut aucun effet, quelque fage que paroifse le temperamment que le pape y avoit pris, de condamner les erreurs en épargnant les perfonnes.

553.

XLVII.

Cinquiéme con

p. 456.

Sup. lib. XXVI.

n. 37

p. 470.

Le concile de C. P. continuoit toûjours, & dans la cinquième conference tenuë le dix-feptiéme de ference. Mai, on lût d'abord. plufieurs extraits des livres v. not. Baluz. de faint Cyrille contre Theodore, où il mettoit fes paroles, & les refutoit enfuite: montrant qu'il anéantiffoit le myftere de l'Incarnation, & par confequent p. 463. la redemption. On lût enfuite la requête prefentée à Proclus évêque de C. P. par les clercs & les moines d'Armenie contre Theodore, & une partie de la réponse de Proclus. On lût quatre lettres de faint Cyrille, & celle que Rabbula d'Edeffe lui adreffa. On lût un paffage de l'hiftoire ecclefiaftique d'Hefychius prêtre de Jerufalem, que nous n'avons plus où il dit, que Theodore de Mopfuefte, fuivant les principes des Juifs, écrivit fur les pfeaumes, & rejetta toutes les propheties de Jefus-Christ. Qu'en aïant été repris, il fe dédit malgré lui, & aïant promis de brûler fon livre, il le cacha. Qu'il demeura long-tems inconnu à caufe de la petiteffe de fon

AN 553. 17. Mai.

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fiége, inftruifant quelque peu de difciples qu'il infectoit de fes erreurs. Qu'enfin dans fa derniere vieil leffe, il compofa des livres contre l'incarnation. On lût enfuite deux loix de Theodofe le jeune, contre Diodore de Farfe, Theodore de Mopfuefte & Neftorius: puis une lettre de Theophile d'Alexandrie à Porphire d'Antioche, & une de faint Gregoire de Nazianze à Theophile, touchant ceux qui renouvelloient les erreurs de Paul de Samofate: puis plufieurs paffages de Theodoret, où il reconnoiffoit que l'on accusoit Theodore, & prétendoit le défendre.

On lût enfuite d'autres pieces, pour détruire ce que l'on difoit pour la défense de Theodore. On produifit des lettres de faint Gregoire de Nazianze Epift. 81. 88. 90. à un évêque nommé Theodore, avec lequel il

Greg. Naz

p.478.

pa

roiffoit être en grande union. Surquoi Euphrantas évêque de Tyane fe leva, & dit: Ceux-là fe trompent, qui croient que Gregoire d'heureuse memoire a écrit ces lettres à Theodore de Mopfuefte. Moi, qui fuis évêque de Tyane, & natif de la province, je vous dirai la verité. Il y a eû dans ma ville un évê que nommé Theodore, du tems de faint Gregoire on lit encore fon nom dans les diptyques. En ce tems-là, Dohare & Nazianze dépendoient de Tyane: c'eft nôtre pieux empereur qui les a foûmifes à la ville, qui s'appelloit autrefois Mucifle, & à prefent Juftinianopolis, en la faifant metropole. De la vient que faint Gregoire parle à Theodore de Tyane, de Bofphore évêque de Dohare, qui étoit accufé; & le prie de mettre un évêque à la place à Nazianze. Quant à la feconde Cilicie où Mopfuefte eft fituée, elle n'a rien de commun avec la feconde Cappado

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