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AN. 553.

19.

Mai.

accoûtumé d'approuver ce qui leur eft propofé. Car nonobftant la reputation des grands hommes qui avoient écrit ces lettres, ils ne les ont pas approuvées fimplement, & fans examen : mais aprés avoir reconnu qu'elles s'accordoient en tout avec la doctrine des peres, avec laquelle on en a fait la comparaison. D'où vient que tous ceux qui affiftoient aų concile fe font trouvez du même avis. Suivant donc cette regle nous ordonnons, qu'on life la définiSup. XXVIII. ». tion de foi du concile de Calcedoine. On la lût, & le concile de C. P. ajoûta: Maintenant il nous femble neceffaire de comparer la pretenduë lettre d'Ibas, avec cette définition, & avec les écrits des peres; & de confiderer auffi ce que les heretiques Theodore & Neftorius ont dit de conforme à cette lettre.

21,

Conc. p. 544. E.

$348. C.

n.

: au

On lût les memoires qui étoient tous preparez pour cette comparaison, & où on relevoit entre autres cette propofition dans la lettre d'Ibas: Ceux qui difent que le verbe s'eft incarné & s'eft fait homme, font heretiques & appolinariftes. Le verbe n'eft point le temple né de Marie: De plus la lettre blâme le concile d'Ephefe, & défend Neftorius : contraire elle traite faint Cyrille d'heretique, & fes douze chapitres d'impies. Elle loue Theodore de Mopfuefte, dont le fymbole a été condamné au concile d'Ephese. Elle dit qu'il faut reconnoître le temple & celui qui y habite: en quoi elle admet deux perfonnes. Aprés cette lecture le concile dit: La comparaifon qui vient d'être faite montre manifes tement, que la pretenduë lettre d'Ibas, eft contraire en tout à la définition du concile de Calçedoi

26. Mai.

he. C'eft pourquoi on l'a obligé à anathématifer AN. 553. Neftorius, & à fouscrire à la définition du concile. Tous les évêques s'écrierent: Nous disons tous ainfi, la lettre eft heretique. Nous la condamnons tous. Qui ne l'anathématife pas eft heretique. Anathême à Theodore & à Neftorius. Qui reçoit cette lettre rejette Cyrille, il rejette les peres de Calcedoine. Ainfi fut terminé au concile l'examen des trois chapitres.

XLIX.

rence.

p. 549.

La feptiéme conference fut tenue le feptiéme des Septiéme confecalendes de Juin : c'est-à-dire, le vingt-fixiéme de Mai. Le questeur Conftantin, envoïé par l'empereur y entra, & dit: Vous fçavez quelle a toûjours été l'application de l'empereur, à finir la dispute des trois chapitres, & à delivrer l'église de la calomnie qu'elle fouffre fur ce fujet. Il a exhorté le tres-pieux Vigile à venir à vôtre affemblée, & Vigile a déclaré plufieurs fois fon intention, en condamnant les trois chapitres par écrit & de vive voix, devant l'empereur en presence des magiftrats & de plufieurs de vous. Mais étant invité à faire cette condamnation avec le concile, il a differé jufques à prefent de venir. Hier il envoïa Servusdei foûdiacre de l'église Romaine, inviter les patrices Belifaire & Cethegus, les confulaires Juftin & Conftantien, & les évêques Theodore, Benigne & Phocas, de le venir trouver. Quand ils furent venus, il leur dit, qu'il avoit fait touchant les trois chapitres, un écrit adressé à l'empereur, & les pria de le lire & le lui porter. Ils répondirent: Nous ne pouvons le recevoir fans ordre de l'empereur. Vous avez vos diacres, par qui vous pouvez l'envoïer. Les évêques ajoûterent: Si vous

Nova Coll, Baluz.

P. 1539.

ΑΝ. A N.

553. 26. Mai.

voulez venir à nôtre affemblée, comme vous l'avez
promis par écrit, nous vous tenons pour nôtre chef
& nôtre pere. Le pape envoïa donc le même Servuf-
dei, à qui l'empereur, aïant oui le
aïant ou le rapport des
magiftrats, fit faire cette réponse pour le pape:
Nous vous avons invité de venir à l'affemblée des
évêques. Vous l'avez refufé, & vous dites que vous
avez écrit feparément fur les trois chapitres. Si c'eft
pour les condamner, nous n'avons pas befoin d'au-
tre écrit, que ceux que nous avons déja de vous. S'il
eft different comment pouvons-nous recevoir un
écrit, où vous vous condamnez vous-même ? Le pape
aïant reçu cette réponse de l'empereur, n'a point en-
voïé fon écrit.

:

Aprés ce recit Conftantin continua ainfi. L'empe reur a donc cru neceffaire avant que vous decidiez fur les trois chapitres, de montrer au concile des écrits que nous avons en main : l'un adreffé à l'empereur, de la main de Vigile, un autre à l'imperatrice Theodora d'heureufe memoire, d'une autre main maiș : foufcrit par Vigile. De plus la condamnation de Rustique fon parent, & de Sebaftien foûdiacre de l'é, glife Romaine les lettres à Valentinien de Scytie, & Aurelien d'Arles. Vous fçavez auffi qu'il a fait un Judicatum adreffé à l'archevêque Mennas, où il condamne les trois chapitres. Depuis il l'a retiré mais fous de terribles fermens, de les condamner purement & simplement. L'empereur vous envoïe donc encore ce ferment; mais à la charge de me le rendre aprés qu'il aura été lû. Au refte il a été reconnu par les évêques Occidentaux, les clercs de l'église Romaine & Vincent évêque de Claudiopolis, qui étant

:

foûdiacre de Rome y avoit travaillé.

Et parce que Vigile & fon clergé ont fouvent dit à l'empereur, qu'il doit maintenir l'église au même éclat où elle étoit fous fon pere d'heureuse memoire pour montrer qu'il fuit les intentions & la conduite de l'empereur fon pere, il vous envoie la lettre de Justin écrite à Hypace, alors maître de la milice d'Orient fur l'avis qu'il avoit reçu que quelques clercs de l'église de Cyr avoient honoré l'image de Theodoret, & la memoire de Theodore ; de Diodore, & de Neftorius comme d'un martyr.

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On lût toutes ces pieces: fçavoir les declarations que le pape Vigile avoit données à l'empereur & à Timperatrice, où il anathématifoit les trois chapitres specifiez en particulier: puis la fentence contre Ruf Sup.m. 28.29 tique & Sebaftien, & les lettres à Valentinien & à Aurelien. On lût enfuite le ferment fait par le pape, en presence de Theodore de Cefarée & du patrice Cethegus, par les cloux de Nôtre-Seigneur & les quatre évangiles, où il promettoit à l'empereur de concourir avec lui de tout fon pouvoir, pour faire anathématifer les trois chapitres, & de ne rien faire pour les foûtenir, par lui ou par autrui, mais de traiter en commun cette affaire. Il eft vrai que ce ferment devoit être fecret, fuivant la promeffe de l'empereur. Il étoit daté du quinziéme d'Août : indiction treiziéme, l'an 550. Ces pieces tendoient à montrer aux évêques du concile, que l'abfence du pape ne devoit pas les empêcher de condamner les trois chapitres : puifqu'il les avoit déja condamnez.

P. 560.

On lût enfin la lettre de l'empereur Juftin à Hypace, datée du septième d'Août, fous le confulat Sup. liv. XXX L

n. 45.

A N. 553. 26. Mai.

L.

Huitiéme con

Sentence contre

p. 562. B.

de Ruftique en 520. par laquelle, fur la lecture des actes, de ce qui s'étoit paffé à Cyr, l'empereur ordonnoit à Hypace d'en informer.

Enfuite le quefteur Conftantin fit lire un ordre de l'empereur, pour faire ôter des dyptiques le nom du pape Vigile, comme refufant d'affifter au concile, & foûtenant les trois chapitres. Mais, ajoûte l'empereur nous confervons l'unité avec le faint fiége apoftolique, & nous fommes affurez que vous la conferverez. Cette diftinction entre le faint fiége, & la perfonne du pape, eft remarquable. Le concile reçut & approuva cet ordre de l'empereur, & remit à un autre jour, de prononcer fur les trois chapitres. En quelques exemplaires on a retranché de cette feptiéme conference, ce qui étoit le plus defavantageux au pape Vigile : ce qui a été fait apparemment depuis qu'il eut approuvé le concile.

On tint la huitiéme conference le fecond jour ference. de Juin, & fans prendre les voix des êvêques en les trois chapitres. particulier, on y lût la sentence qui étoit toute dreffée, & qui porte en fubftance: Voïant que les fecEvagr. IV. c. 37. tateurs de Neftorius s'efforçoient d'attribuer à l'églife leur impieté par Theodore de Mopfuefte & fes écrits, par les écrits impies de Theodoret, & par la deteftable lettre, que l'on dit avoir été écrite. Ibas à Maris Perfan: nous nous fommes assemblez pour reprimer cet abus, par la volonté de Dieu & le commandement de l'empereur.

par

Le tres-pieux Vigile fe trouvant en cette ville, a affifté à tout ce qui a été agité touchant les trois chapitres, & les a condamnez plufieurs fois de vive voix & par écrit. Enfuite il eft convenu par écrit de

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