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Il

conful en 514. prefet du pretoire fous Athalaric Theodat & Vitige. Aprés la chûte de ce prince, & vers l'an 540. il quitta le monde âgé d'environ foixante & dix ans, & le retira au monaftere de Viviers, qu'il bâtit dans une de fes terres prés du lieu Divin. left. c. 29. de sa naiflance. La petite riviere de Pelene qui y paffoit arrofoit les jardins, & faifoit tourner les moulins. La mer étoit fi proche, que les moines y pouvoient aisément pêcher; & on avoit pratiqué dans la montagne des refervoirs pour conferver le poiffon. y avoit des fontaines, qui fourniffoient de l'eau pour boire & pour les bains, à l'ufage des malades. Les moines trouvoient toutes fortes de commoditez fans fortir du monaftere. Il y avoit des lampes compofées avec tel artifice, qu'elles brûloient longtems, fans qu'on y touchât, des horloges au foleil & des clepfydres ou horloges d'eau: mais fur tout avoit une riche bibliotheque. Dans le monastere de Viviers étoient des cœnobites; & tout proche furla montagne étoit le monaftere de Caftel pour les anachoretes: qui aprés avoir été éprouvez dans la communauté étoient jugez capables d'une plus parfaite folitude. Ainfi ce monaftere étoit doųble; & c'est apparemment par cette raison qu'il c. 32. avoit deux abbez, Calcedonius & Geronce.

c. 38.

c. 29.

il

Dans cette retraite, Caffiodore compofa plufieurs ouvrages. Premierement un commentaire fur les pfeaumes. Car aïant commencé à les goûter, il s'y appliqua entierement: mais y trouvant beaucoup d'obscurité, il eut recours au commentaire de faint Augustin, & en fit un lui-même, tiré non feulement de ce pere, mais de plufieurs autres. Enfuite il com

pofa

:

pofa l'inftitution des divines écritures, qui eft une inftruction à fes moines, fur la maniere de les étudier, & il la commence ainfi Voïant avec qu'elle Pref. instit. ardeur on étudioit les lettres humaines, j'ai été fenfiblement affligé, de voir qu'il n'y avoit point de profeffeurs publics des écritures divines. Je m'efforçai de faire avec le pape Agapit, que l'on en établit à Rome à frais communs ; comme on dit qu'il y en a eû long-tems à Alexandrie, & que les Juifs en ont encore à Nifibe: mais les guerres & les troubles de l'Italie, aïant rendu entierement impoffible l'acompliffement de mon defir: j'ef pere y fuppléer en quelque façon par cet ouvra

ge.

Il veut que l'on entende l'écriture suivant les explications approuvées des peres: que d'abord on apprenne le pfeautier par cœur, puis qu'on life tout le refte du texte dans des exemplaires corrects, jufques à fe le rendre tres-familier: estimant heureux ceux qui peuvent le fçavoir par cœur. Il exhorte à étudier par ordre, & donne le plan de fon ouvrage, divisé en deux livres : le premier de l'écriture fainte le fecond des arts liberaux. Entrant en matiere il c. 1. 2. 3. &c. marque en particulier les écrits des peres fur chaque livre de l'écriture, qu'il confeille de lire, & qu'il avoit dans fa bibliotheque. Ce n'étoit pas feulement des peres Latins, mais des Grecs, qu'il avoit pris foin de faire traduire. En parlant d'Origene, il marque que plufieurs peres l'ont noté comme heretique, & qu'il vient d'être condamné par le pape Vigile. Ce qui peut faire croire qu'il écrivoit cet ouvrage peu de tems aprés le cinquiéme concile. Tou

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c. II

Sup. n. 54.

c. 17. 18. &c.

c. 29.

c. 17.

c. 30.

n. Is.

tefois en palant des conciles generaux, immediatement aprés l'écriture, il ne nomme que les quatre premiers: foit que le cinquiéme ne fût pas encore fini, foit que Caffiodore doutât de fon autorité voïant que plufieurs évêques ne le recevoient pas, particulierement en Italie. •

Il indique les principaux auteurs de la science ecclefiaftique, foit theologiens foit hiftoriens, foit moraux entre lefquels il n'oublie pas Caffien: mais il avertit de le lire avec précaution, & fuivant la correction de Victor évêque de Martyrit en Afrique. Entre les hiftoriens, il fait mention de l'histoire Tripartite qu'il avoit fait composer par fon ami Epiphane. C'est une traduction des trois hiftoriens Grecs Socrate, Sozomene & Theodoret, recueillis en un feul corps, divifé en douze livres; & elle fervoit de continuation à celle de Rufin, qui avoit traduit les dix livres d'Eufebe, & y en avoit ajoûté un onziéme. Auffi depuis ce tems-là, les Latins n'ont guere connu d'autre histoire de l'églife. Caffiodore finit le dénombrement des auteurs ecclefiaftiques, par deux faints abbez qu'il avoit connus particulierement, fçavoir, Eugippius & Denis le petit.

Comme Caffiodore étoit homme de lettres il propose à ses moines pour principale occupation, l'étude de l'écriture fainte, & de tout ce qui peut y fervir, ce qu'il étend affez loin. Pour travail corporel, il exhorte fur tout à tranfcrire des livres ; & recominande avec grand foin l'ortographe, dont il donne plusieurs regles: particulierement pour la correction des anciens exemplaires de l'écriture fainte que l'on alteroit fouvent, par des corrections teme

>

1

qu'à

raires. Il avoit cette matiere tellement à cœur
l'âge de quatre-vingt-treize ans il fit un traité par-
ticulier de l'ortographe, extrait de douze auteurs,
dont le dernier étoit Prifcien. Quant aux moines
moins propres aux lettres, Caffiodore approuve
qu'ils s'appliquent à l'agriculture & au jardinage
pour le foulagement des hôtes & des malades: il
leur indique les livres qui traitent de cette matiere,
& les livres des medecins à ceux qui prenoient foin
des malades. Le fecond livre de l'inftitution de Caf
fiodore comprend les traitez abregez des quatre arts
liberaux: fçavoir, la grammaire, la rethorique, la
logique, la mathematique, qui en comprend qua-
tres autres: fçavoir l'arithmetique, la geometrie
la mufique, & l'aftronomie, ce qui fait fept en tout;
& ce font les fept arts liberaux, fi fameux de puis dans
les écoles chrétiennes. C'eft ainfi que Caffiodore fi-
nit faintement fa vie vers l'an 565. On lui attribuë
un petit traité du compute pafcal, compofé en 562.

ien

i

c. 28.

с. 31.

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I.

Mort du roi Clo

taire I.

LIVRE TRENTE-QUATRIE ME.

C

avec

Hildebert étant mort, Clotaire fon frere qui regnoit avec lui depuis quarante-neuf ans, se trouva feul roi des françois pendant deux ans qu'il & c'est à ces derniers tems de fon

vécut encore

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regne que l'on rapporte une ordonnance generale adreffée à tous ces agens, pour l'observation de la tom. 5. conc.p. 87. justice. Elle porte entre-autres chofes que l'on jugera fuivant les loix Romaines, les affaires entre les Romains: ainfi nommoit-on les anciens habitans des Gaules, pour les diftinguer des barbares Francs, Bourguigons & Goths, entrez depuis cent cinquante ans. L'ordonnance ajoûte : Si le juge a condamné quelqu'un injuftement contre la loi, il fera corrigé en nôtre abfence par les évêques. Perfonne n'abusera de nôtre autorité pour épouser une veuve ou une fille malgré elles, ou pour les enlever. Personne ne fera affez hardi pour époufer des religieuses, ou ôter aux églifes ce qui leur a été donné par les défunts. Nous remettons à l'églife les droits fur les terres & fur les troupeaux. Cette ordonnance a un rapport manifefte aux canons du troifiéme concile de Paris.

Greg. IV. hift. c. 20. Martii chr.

Le roi Clotaire la derniere année de fon regne vint à faint Martin de Tours avec de grands prefens. Il y repaffa tous les pechez, & pria avec beaucoup de gemiffemens le faint confeffeur d'implorer pour lui la mifericorde de Dieu. Il mourut peu de tems aprés la vingtiéme année depuis le confulat de Bafile

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