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C. IO.

C. 12.

C. II.

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l'affaire. De même les prêtres & les clercs feront A N. 585. jugez par leur évêque. Avant que de poursuivre les veuves & les orphelins, les juges s'adrefferont à l'évêque, & en fon abfence à l'archidiacre, ou à un prêtre, pour regler leurs affaires. Les évêques exhorteront tout le monde à l'hofpitalité; & pour la mieux pratiquer eux-mêmes, ils n'auront point de chiens dans leurs maisons, de peur que l'accés en foit moins libre aux pauvres. On défend auffi aux c. 14. évêques les oiseaux de proye. Les laïques honoreront tous les clercs majeurs: quand ils fe rencontrent fi l'un & l'autre eft à cheval le laïque ôtera fon cha peau: fi le clerc eft à pied, le laïque defcendra de cheval pour le faluer. Défense aux veuves, même des moindres clercs, de fe remarier; & aux clercs d'af fifter aux jugemens de mort, & aux executions.iva

c. 15.

c. 16. i8.

Le roi Gontran confirma les canons de ce concile Tom.s. conc. p. par une ordonnance, qui enjoint de celebrer les di- 991. manches & les fêtes en s'abftenant de tout travail corporel, hors d'apprêter à manger; & en general il eft ordonné aux évêques & aux juges feculiers, de corriger ceux qui n'obferveront pas ces reglemens. L'ordonnance eft datée du dixiéme de Novembre la vingt-quatrième année de Gontran: c'est-à-dire, en› 585. Il obfervoit lui-même religieufement le droit des afyles confirmé en ce concile comme il fit voir deux ans aprés à cette occafion. Il celebroit à Challon la fête de faint Marcel, & lorfqu'il s'approchoit de l'autel pour communier, un homme s'avança comme pour lui parler: mais dans l'empreffement un coûteau lui tomba de la main. On l'arrêta auffi.tôr, & on trouva qu'il en tenoit encore un autre. On le Tome VII. LIII

AN. 585. tira hors de l'églife, & il confeffa dans les tourmens, qu'il avoit été envoïé pour tuer le roi; & que l'on avoit choisi l'églife pour cet attentat , parce qu'il étoit trop bien gardé par tout ailleurs. Ce qui montre que les rois n'avoient point de gardes dans les églifes. Les complices furent punis de mort: mais parce que l'affaffin avoit été pris dans l'églife, le roi lui donna la vie.

LI.

Synode d'Auxer

re.

956.

Aunacaire évêque d'Auxerre, tint un fynode particulier dans fon diocéfe, dont les canons femblent n'être que l'execution de ce concile de Mâcon, où il avoit affifté: tant ils y font conformes. Il y en a quaTom. 5. conc. p. rante-cinq, dont voici les plus remarquables. On défend diverfes fuperftitions, la plûpart têtes de paganisme fçavoir, d'obferver le premier jour de Janvier, 'fe déguifant en vaches ou en cerfs, & se donnant des étrennes. On permet de donner, mais comme on feroit un autre jour. Il eft défendu d'acquitter des vœux à des buiffons, des arbres ou des V. Coint. an.586. fontaines: ni de faire des pieds de bois ou des figu

Can. I.

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n. 8.

c. s.

1. 4.

Les entieres d'hommes, pour mettre dans les chemins. Défendu de s'affembler dans les maifons particulieres, pour celebrer les veilles des fêtes. C'est dans l'églife qu'il faut veiller & accomplir fes vœux: en donnant aux pauvres, écrits fur la matricule ou catalogue de l'églife. On défend en particulier les veilles en l'honneur de faint Martin: fans doute parce qu'elles tournoient en abus. Il n'est pas permis de confulter des forciers ou des devins: ni de s'arrêter aux augures, ou aux forts du bois ou du pain, ou aux prétendus forts des faints. Il n'eft pas permis de faire des danses dans l'église, ou d'y faire

chanter des filles, ni d'y preparer des feftins. On ne doit donner aux morts ni l'euchariftie, ni le bai fer de paix, ni envelopper leurs corps du voile de l'autel ni enterrer dans le baptiftere, ou mettre un mort fur un autre. C'eft-à-dire, fur un corps qui n'eft pas encore confumé.

c. 17.

€ 12.

6. 14.

c. 15.

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c. 8.

6. 10

Il eft défendu d'atteller des boeufs le dimanche • Conc. Matifc. II. ou faire d'autres travaux de baptifer qu'à Pâque, finon ceux qui font en peril de mort: ni de porter Synod. Autif.c.18. les enfans baptifer hors du diocefe. De boire ou manger à minuit la veille de Pâque., de Noël, ou des grandes fêtes: il faut les folemnifer jufques à deux heures du matin. Défenfe de mettre fur l'au tel du vin miellé, ou quelqu'autre breuvage, que du vin mêlé d'eau. De dire deux meffes par jour, fur un même autel: principalement un prêtre aprés un évêque. On voit par là que le nombre des meffes n'étoit pas encore grand. Les femmes ne doivent pas recevoir l'euchariftie dans la main nuë: mais avoir chacune leur linge nommé dominical. Les prêtres doivrent demander le chrême dés la mi-Carême. Ils doivent tous venir au fynode à la mi-Mai, & tous les abbez le premier de Novembre. Tous les prêtres doivent envoïer fçavoir le premier jour de Carême avant l'Epiphanie, afin de l'annoncer au peuple ce jour-là. Défense aux veuves des prêtres des dia- c. 20.

c. 36. 42.

6.7.

cres ou des foûdiacres de fe remarier. La défense du
concile de Mâcon s'étendoit à tous les clercs. Défen-
fe aux clercs de regarder tourmenter les criminels,
d'affifter à un jugement de mort, ni de fe porter pour
accufateurs de chanter on danfer dans un feftin.
Défense aux abbez & aux moines d'être parains. 6. 25.

:

• 33.

C. 34.

c. 41 40.

c. 20. 44.

Les archiprêtres ont autorité de corriger les prêtres, & même les laïques. A ce fynode d'Auxerre affifterent avec l'évêque Aunacaire fept abbez, trentequatre prêtres, & trois diacres qui foufcrivirent pour Hift. epifcop. 4- des prêtres. Et l'évêque en fit confirmer les ftatuts par le roi Gontran.

.f. c.

c. 29.

LII.

Mort de Pretextat

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Ce même évêque regla les proceffions, qui fe devoient faire tous les jours de chaque mois, par les differentes paroiffes de son diocese : dont la ville d'Auxerre étoit comptée pour la premiere, & devoit marcher le premier jour: Appoigny le fecond, & ainfi du reste. Il marqua auffi les églises d'Auxerre où fe devoient terminer ces proceffions. Le premier jour de Janvier à faint Germain: le premier jour de Fevrier à faint Amatre: le premier de Mars à faint Marien, & ainfi des autres. Il regla ceux qui devoient celebrer les vigiles dans l'église cathedrale de faint Etienne chaque nuit de la femaine : par où l'on voit que diverses compagnies de clercs & de moines s'aquittoient de cette fonction tour à tour. Mais il n'y a rien de marqué pour le famedi.

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T

La reine Fredegonde regardoit toûjours l'évêque Greg. VIII. bißt. Pretextat, comme fon capital ennemi, engagé dans les interêts de la reine Brunehaut. Comme elle étoit à Rouen, elle eut avec lui quelques paroles d'aigreur, & elle le menaça de le renvoïer en éxil: mais il lui répondit avec fermeté, lui reprochant fes crimes, & la menaçant du jugement de Dieu. Le dimanche fuivant il fe rendit de bonne heure à l'églife pour l'office, & aprés l'avoir commencé il s'affit fur une forme. Alors un efclave de Fredegonde s'approcha de lui, & aïant tiré un coûteau de fa cein

ture l'en frappa fous l'aiffelle. Pretextat fit un cri A n. 586. pour appeller le clergé à fon fecours : mais personne ne branla. Il étendit fur l'autel fes mains fanglantes, & aprés avoir fait fa priere, il fut porté dans fa cham bre & mit sur son lit. Fredegonde vint auffi-tôt le voir, & dit : Nous n'avions pas befoin saint évêque, nous ni vôtre peuple que cet accident vous arrivât : mais plût à Dieu qu'on découvrît le coupable! Et qui a fait ce coup, dit Pretextat, finon la main qui a tué les rois, & tant répandu de fang innocent? Fredegonde lui offrit fes medecins mais il répondit : Dieu me veut retirer de ce monde : mais toi, caufe de tant de maux, tu feras maudite, & Dieu vangera mon fang. Aprés qu'elle fe fut retirée, il difpofa de fes affaires, & mourut.

Romacaire évêque de Coutances vint l'enterrer : les citoïens de Rouen, & particulierement les Seigneurs François furent sensiblement affligez de cette mort. Leudovalde de Baïeux, comme le premier évêque de la province, prenant soin de l'église de Rouen pendant la vacance du fiége, écrivit à tous les évêques, & de leur avis, il fit fermer les églifes de Rouen, afin que le peuple n'affiftât point au service divin, jusques à ce qu'on eût trouvé l'auteur de ce crime. Il fit prendre quelques hommes, qui declarerent dans les tourmens, que Fredegonde l'avoit fait faire. Le roi Gontran l'ayant appris envoïa trois évêques, Artemius de Sens, Veran de Cavaillon & Agrecius de Troyes, pour informer de ce crime, avec ceux qui gouvernoienr le jeune Clotaire. Mais les Seigneurs dirent aux envoïez de Gontran: Ces actions nous déplaisent infiniment, & nous voulons abfoL 11 iij

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