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les plus méridionales d'Italie, & à ceux de Sicile : contenant vingt-huit articles ou canons.

Premierement pour les ordinations, celui qui fera tiré de la vie monaftique poura être ordonné prêtre en un an. D'abord lecteur, notaire, ou défenfeur, ce qui eft compté en même rang: trois mois aprés acolyte, fix mois aprés foûdiacre, s'il a l'âge, le neuviéme mois diacre, s'il le merite par fa conduite; & enfin prêtre au bout de l'an. Mais il faut qu'il n'ait d'ailleurs aucune irregularité, ni crime, ni penitence publique, ni bigamie, ni condition servile, ni défaut corporel, ni ignorance des lettres : car celui qui ne fçait pas lire, ne pourra tout au plus être que portier. Celui qui fera ordonné étant fimple laïque, fera éprouvé fix mois d'avantage, & ne pourra être prêtre qu'aprés dix huit mois. Il eft défendu d'ordonner des hommes de condition fervile, nide les recevoir dans les monafteres: fi ce n'eft du confentement des seigneurs, qui les aïent affranchis ou cedez par écrit. Il venoit de tous côtez des plaintes de cet abus, au scandale de l'églife. Quelques évêqués ordonnoient des energumenes ou des criminels, même fans qu'ils cuffent fair penitence; ou fouffroient dans le miniftere des clercs, qui avoient commis des crimes depuis leur ordination. Tous ces abus font étroitement défendus, auffi-bien que de recevoir, & encore plus de promouvoir, les clercs deferteurs qui paffent d'une église à l'autre. On ne doit faire les ordinations qu'aux jours folemnels c'est-à-dire, aux jeûnes du quatriéme, du feptiéme & du dixième mois, & au commencement du Carême, ce font les quatre tems; & encore au milieu

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du Carême. Le jour doit être le famedi au foir. On AN. 494. ne doit donner le voile aux vierges qu'à l'Epiphanie, à Pâques & aux fêtes des Apôtres : fi ce n'eft qu'étant dangereufement malades, elles demandent de ne pas mourir fans cette confolation. On ne doit baptifer qu'à Pâques & á la Pentecôte, hors le cas de neceffité.

C. 10.

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c.

c. 24:

c. 4. 25.

Les clercs ne doivent point exceder leur pouvoir. Les prêtres ne s'attribueront point la benediction du crême ou l'onction pontificale; c'eft-à-dire, la confirmation. Ils ne feront en presence de l'évêque, ni la priere, ni le facrifice, que par fon ordre; & ne feront fans lui ni foûdiacre ni acolyte. Les diacres ne baptiferont point fans neceffité auquel cas les laïques même le peuvent. Il eft défendu aux clercs de faire aucun trafic, ni chercher des gains fordides. La fimonie eft étroitement défendue, c'est-à-dire; s. de rien exiger pour le baptême, la confimation ou l'ordination. Il eft défendu aux femmes de fervir à l'autel. On ne doit donner aux veuves ni voiles. ni benediction; mais feulement les exhorter à être fidelles dans leur bonne refolution. Ceux qui auront épousé des vierges facrées, feront penitence toute leur vie. On ne doit point confacrer de nouvelles églifes fous d'autres noms que de faints, ni fans permiffion du faint fiége; ce qu'il faut entendre de cette partie de l'Italie, qui dépendoit particulierement du pape. Suivant l'ancienne regle faire quatre parts des revenus de l'églife & des oblations: dont on attribuera la premiere à l'évêque la feconde aux clercs, la troifiéme aux pauvres, la quatrième aux fabriques; c'eft-à-dire, aux bâtimens.

,

on doit

c. 13.

c. 10,

6. 17.

AN. 494. Tous les clercs doivent avertir le pape des abus qu'ils verront commettre, foit par l'évêque, par les prêtres ou les autres clercs.

6. 28.

Voila les regles que le pape Gelafe donne dans cette lettre aux évêques d'Italie. Quoique le relâchement de discipline, qu'il y accorde foit tres-leger, car il fe termine à reftraindre les interftices des C. 1. 2. 3. 8. 9. 24. ordinations: il ne laiffe pas de temoigner en plufieurs endroits, qu'il ne l'accorde qu'avec une extrême peine, & feulement en cas de neceffité, pour ne pas laiffer manquer les églifes des miniftres neceffaires. Voulant qu'en ces cas même on obferve toutes les autres regles, & que hors de ces cas, on ne fe difpenfe en rien de la rigueur de l'ancienne difcipline. C'eft qu'il prévoïoit les confequences des moindres relâchemens. La lettre eft dattée de l'onzié me de Mars, fous le confulat d'Afterius & de Preftdius, l'an 494. Le quinziéme de Mai de la même an, née, le pape Gelafe écrivit aux évêques de Sicile, marquant à peu prés le même partage des biens ecclefiaftiques, & chargeant la part de l'évêque du foulagement des étrangers & des captifs. Il veut que la prescription de trente ans ait lieu en faveur de l'é, glife, fuivant les loix des empereurs.

Epift. 10.

XXXV.

fure des livres.

To. 4. p. 1260.
me année

La lettre aux évêques de Lucanie femble être le Concile, cen- refultat d'un concile; & en effet, le Gelafe en pape tint un à Rome avec foixante & dix évêques la mê494. dont nous avons un decret touchant la diftinction des livres authentiques & apocryphes. Il contient premierement, le catalogue des écritures faintes conforme à celui que reçoit aujourd'hui l'égli fe Catholique: excepté que celui de Gelafe ne compte

Matth. XVI

qu'un livre des Maccabées, fuivant la plupart des AN. 494• exemplaires. Enfuite il eft dit : qu'encore que toutes les églifes catholiques du monde ne faffent qu'une époufe de Jefus Chrift, toutefois l'église Romaine a été preferée à toutes les autres › non par aucune ordonnance du concile, mais par la parole de N. S. quand il a dit: Tu es Pierre, & le refte. A S. Pierre a été affocié faint Paul qui a fouffert comme lui le martyre à Rome en même jour, & non pas en un autre tems comme difent les heretiques. Le fecond fiége a été établi à Alexandrie au nom de faint Pierre, par faint Marc fon disciple. Le troifiéme fiége établi à Antioche, porte auffi le nom de faint Pierre: parce qu'il y a demeuré avant que de venir à Rome, & que le nom des Chrétiens y a commencé.

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Enfuite il eft dit qu'aprés les écritures faintes, l'églife Romaine reçoit auffi les quatres conciles de Nicée, de Constantinople, d'Ephese & de Calcedoine; & aprés eux les autres conciles autorisez par les peres. Puis les ouvrages de S. Cyprien, de S. Gregoire de Nazianze, de S. Bafile, de S. Athanafe, de S. Cyrille d'Alexandrie, de S. Jean de C. P. qui eft S. Chryfoftome, de Theophile d'Alexandrie, de faint Hilaire, de faint Ambroife, de faint Auguftin, de faint Jerôme, de faint Profper: & la lettre de faint Leon à Flavien. Enfin les ouvrages de tous les peres, qui font morts dans la communion de l'églife Romaine & les decretales des papes. Quant aux actes des martyrs, l'ancienne coûtume de l'église Romaine eft de ne les point lire par précaution: parce que les noms de ceux qui les ont écrits font entierement inconnus, & qu'ils ont été alterez par des infideleş, ou

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des ignorans: comme ceux de faint Cyrique, & de fainte Julitte, & de plufieurs autres, compofez par des heretiques. C'eft pourquoi, pour éviter la moindre occafion de raillerie, on ne les lit point dans l'églife Romaine, quoiqu'elle honore avec une entiere devotion tous les martyrs & leurs combats, plus connus à Dieu qu'aux hommes. Le concile reçoit avec honneur les vies des peres; sçavoir, de faint Paul, de faint Antoine, de faint Hilarion & les autres écrites par faint Jerôme. Il permet les actes de faint Silveftre pape, ceux de l'invention de la croix, & les nouvelles relations de l'invention du chef faint Jean; mais avec precaution. Il permet de même les ouvrages de Rufin & d'Origene, en tant qu'ils n'ont point été repris par faint Jerôme; & l'hiftoire d'Eufebe de Cefarée. Mais il approuve celle d'Orofe, & les poëmes de Sedulius & de Juvencus.

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Il vient enfuite à la cenfure des livres apocryphes, entre lefquels il met premierement le concile de Rimini, puis l'Itineraire de S. Pierre fous le nom de S. Clement, les actes de faint André, de faint Thomas, de faint Pierre de faint Philippe : les évangiles de faint Thaddée, de faint Mathias, de faint Pierre de faint Jacques, de faint Barnabé, de faint Thomas, de faint Barthelemi, de faint André: ceux que Lucien & Hefychius avoient falcifiez. Le livre de l'enfance du Sauveur, le livre de la nativité du Sauveur, de Marie, & de la fage femme, & plufieurs autres: dont les plus connus font le Fondement & le Trefor des Manichéens, les centons de Virgile attribuez à Proba Falconia, & la revelation de faint Paul, les actes de fainte Thecle, le paffage ou l'Af fomption

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