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XXXIX.

495. Euphemius

Marcell.hr.

Theod. let. lib.

Theoph. p. 120. s'étoient an. s. anast.

5.

Mais la conduite de l'empereur Anastase ne ten- A N. 495. doit qu'à les y fortifier. Car cette même année fous le confulat de Viator, il fit dépofer Euphemius chaffe de C. P. patriarche de C. P. fous pretexte d'avoir favorifé la revolte des Ifaures : qui encore fiers de la faveur. 559. de l'empereur Zenon leur compatriote, s'étoient élevez contre Anaftafe au commencement de fon regne. Il fit donc affembler les évêques qui fe trouverent à C. P. & ceux-ci par complaifance pour l'empereur, dépoferent Euphemius & l'excommunierent. L'empereur fit ordonner à fa place Macedonius prêtre & treforier de l'églife, neveu du patriarche Gennade, qui l'avoit élevé dans la pieté & la vie afcetique. Toutefois l'empereur le fit foufcrire à l'henotique de Zenon. Le peuple de C. P. s'émeut en faveur d'Euphemius, & courut à l'hippodrome, chantant des litanies. Mais l'empereur demeura ferme, & envoïa Euphemius en exil à Eucaïte en Paphlagonie. Avant que de partir il voulut que Macedonius lui donnât parole qu'on l'y conduiroit en fureté : celui-ci vint pour cet effet le trouver dans le baptiftere; mais avant que d'y entrer, il fit ôter fon pallium par un diacre, n'ofant encore le porter devant Euphemius. Il emprunta même de l'argent qu'il lui donna, pour la dépense de ceux qui l'accompagnoient.

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XL.

Elie patriarche de Jerufalem.

La dépofition d'Euphemius fut approuvée par Athanafe patriarche d'Alexandrie & par Pallade patriarche d'Antioche ; mais non par Elie patriar- Vita S. Saba. Coche de Jerufalem. Il étoit difciple de faint Euthymius, & depuis deux ans avoit fuccedé à Sallufte, qui tint ce fiége huit ans & trois mois. Elie fut or

tel. Mon. to. 3. p. 262. p. 296.

Theoph. p. 121.

Liber. c. 18.

XLI.

donne la troifiéme année de l'empereur Anastase, c'est-à-dire en 493. Il bâtit un monaftere prés de la cathedrale, & y raffembla les plus vertueux de l'églife du faint Sepulcre, auparavant difperfez aux environs de la tour de David. Dans le fchifme qui divifoit alors l'églife, Elie ne communiquoit de tous les patriarches qu'à celui de C. P. rejettant avec lui la communion des Alexandrins, qui anathematifoient le concile de Calcedoine, & par confequent auffi la communion de Pallade patriarche d'Antioche, qui par complaifance pour l'empereur s'étoit joint aux Alexandrins & rejettoit comme eux le concile. Mais d'ailleurs, Elie n'approuvoit pas la fermeté avec laquelle le pape exigeoit que le nom d'Acace fut ôté des diptyques. Or quoiqu'Elie n'approuvât point la dépofition d'Euphemius, il ne laiffa pas de recevoir à fa communion Macedonius ordonné en fa place; le trouvant catholique par fes lettres fynodales. Pallade d'Antioche mourut peu de tems aprés, & Flavien fon fucceffeur fuivit la conduite d'Elie, n'étant en communion qu'avec lui & avec Macedonius: ce qui irrita extrêmement l'empereur contre ces deux patriarches, d'Antioche & de Jerufalem. L'année fuivante 496. fixiéme de l'empereur Anastase, mourut Athanase, patriarche d'Alexandrie, & il eut pour fucceffeur Jean prêtre. & œconome, furnommé Hemoula ou Mela, qui fuivit le parti du fchifme, comme fon predeceffeur.

Le

pape

Gelafe mourut la même année 496. aprés Mort du pape avoir tenu le faint fiége quatre ans & huit mois. Outre les écrits dont il a parlé, il fit un traité con

Gelafe, fes autres

écrits.

Tract. 2. 1. p.

tre le fenateur Andromaque & d'autres Romains, AN. 496. qui vouloient rétablir l'ancienne fuperftition des jeux nommez Lupercales abolie de fon tems. Faifant profeffion d'être chrétiens, ils ne laiffoient pas de foûtenir publiquement que la caufe des maladies étoit, que l'on n'appaifoit pas le dieu Februarius. Dites moi, répond le pape Gelafe, quand Rome étoit fi fouvent affligée de pefte, comme nous li 25. F. to. 4. Conc. fons dans Tite-Live, ne facrifioit-on point à ce dieu, & ne faifoit on pas les Lupercales? Elles n'ont pas même été inftituées pour remedier aux maladies, mais à la fterilité des femmes. Quand l'empereur Anthemius vint à Rome, on faifoit affurément les Lupercales, & toutefois il y eut une pefte infuportable : Si c'eft la caufe de nos malheurs, prenez-vous-en à vous mêmes, qui obfervez cette ceremonie fi negligemment, en comparaifon de vos ancêtres : l'ayant abandonnée à des perfonnes viles & méprifables. Pourquoi Caftor & Pollux, dont vous n'avez pas voulu quitter le culte, n'ont-ils pas rendu la mer favorable, afin que Rome eût des bleds en abondance? Dites-moi, vous qui n'êtes ni chrétiens ni païens défenfeurs des Lupercales & des chanfons infames dignes d'une religion dont le culte eft fi honteux: quel bien vous peut-elle faire, tandis qu'elle attire une telle corruption de mœurs ? facrifiez donc auffi p. 1239. dans les temples des démons, & au Capitole ? Pourquoi voulez-vous conferver vne partie de la fuperfti tion, en abandonnant le principal ? Mais dites-vous, on a fouffert les Lupercales depuis le chriftianifme: on a auffi fouffert quelque tems les facrifices. S'enfuit-il qu'on n'ait pas dû les abolir depuis ? Chaque

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ta. 4. Bibl. PP.

P. sis.

P. 342.

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Dupin to: S

p. 647.

to 4. Conc. p..

1224.

ep. I. 2..

ep. 6..7..

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évêque a aboli en divers tems plufieurs fuperftitions méprifables ou criminelles. On ne guerit pas toutes les maladies à la fois : on commence par les plus dangereufes, de peur que le corps n'ait pas la force de fouffrir les remedes. Enfin pour ce qui me regarde, je défens à aucun homme baptifé, à aucun chrétien de le faire que les païens feuls le pratiquent. Je dois déclarer aux chrétiens, que ces fuperftitions leur font pernicieuses & funeftes. J'acquiterai ma conscience c'eft à ceux qui n'obéiront pas à mes juftes avis à penfer à eux. Je ne doute pas que mes predeceffeurs n'en aïent fait autant, & qu'ils n'aient follicité les empereurs d'abolir ces abus: on ne les a pas écoutez, & c'est ce qui a fait perir l'empire. Je n'ose pas les accufer de negligence, mais chacun de nous rendra compte de fa conduite.

Le pape Gelase fit auffi un traité contre Eutychés Lab. fcript. to. 1. & Neftorius, que nous avons, & que quelques uns ont attribué à Gelase de Cyzique. Nous avons auffi des fragmens de dix lettres, qui font des commiffions à divers évêques pour des affaires particulieres. On y voit le nom d'évêque cardinal, pour marquer le titulaire ou propre évêque, à la difference du vifiteur, qui ne gouvernoit que par commiffion. On voit qu'outre les peines canoniques, les ecclefiaftiques pouvoient auffi s'adreffer aux juges feculiers, pour la punition des injures atroces commifes contre eux, ou les leurs. Du tems de Gelafe on trouva à Rome des Manichéens, qu'il fit envoier en exil, & fit brûler leurs livres devant la porte de la bafilique de fainte Marie. Il fit deux ordinations à Rome au mois de Février & au mois de Decembre, & ordonna trente

decret.

deux prêtres, deux diacres, foixante & fept évêques. Les mœurs de ce pape répondoient à fa doctrine. Il regardoit fa dignité non pas comme une domination, mais comme une fervitude. Toute fon occupation étoit la priere où la lecture, fi ce n'est qu'il fût obligé d'écrire. Il se plaifoit à la compagnie des Dionyf. praf in ferviteurs de Dieu, & aimoit à s'entretenir avec eux de chofes fpirituelles. Il fuïoit la bonne chere & l'oifiveté, pratiquoit le jeûne & vivoit dans la pauvreté, nourriffant tous les pauvres. Il regardoit la moindre negligence d'un évêque comme un grand peril pour les ames. Il fe gouverna avec beaucoup de prudence & de patience dans les tems difficiles où le rencontra fon pontificat. C'est le portrait qu'en fait Denis le Petit, fur le rapport du prêtre Julien qui avoit été fon difciple. Denis met le pape Gelafe au nombre des faints, & l'église honore fa memoire le vingt & uniéme de Novembre, qui fut le jour de Nov.

fa mort.

Martyr. R. 27.

XLII.

S. Gelafe.

Sacr.

Il avoit compofé des hymnes à l'imitation de faint Ambroife: des préfaces & des oraisons pour le faint Sacramentaire de facrifice, & pour l'administration des Sacremens. Lib. Pontif TheC'est pourquoi on lui attribue avec beaucoup de me praf in Cod. vrai-femblance un ancien facramentaire de l'église Romaine, qui contient les meffes de toute l'année, & les formules de tous les facremens. Il est divifé en trois livres, dont le premier comprend principalement l'office du tems, le fecond l'office des faints, & le troifiéme les offices qui ne font point attachez à certains jours. Chaque meffe a deux collectes au commencement, une fecrette, une poft communion, & une oraison sur le peuple : la plûpart ont des pré

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