Imágenes de páginas
PDF
EPUB

V. les M. P. 202.

il fut dit que l'on avoit vû quelque vaiffeau lactée rompu.

DE LA

L

I a

STRUCTURE

DE LA MOEL LE.

n'y a rien dans les Animaux qui n'ait fa structure particuliere, & organique, & fi le premier coup d'œil ne nous la découvre pas, la recherche de la diffection, ou le microscope, ou le raisonnement nous la découvriront; trois manieres differentes de voir, qu'il faut ajoûter à nôtre vûë fimple & ordinaire, & qui vont infiniment plus

loin.

La moëlle qui paroît une maffe informe, & fans arrangement, eft compofée d'une infinité de petits facs membraneux, qui s'ouvrent les uns dans les autres, tous remplis d'une huile fine & délicate, qui a été extraite du fang.

M. du Verney aprés avoir examiné sa structure dans un plus grand détail, recherche fon ufage. Il combat le fentiment des Anciens, qui ont crû que la moëlle nourriffoit les os. Il est bien vray que l'on ne voit point de vaisseaux. fanguins fe diftribuer dans la partie folide de l'os, pour y aller porter le fang, nourriture univerfelle de toutes les parties, mais c'eft qu'on n'examine pas ordinairement des os d'un animal fort jeune, car dans ceux-cy les vaiffeaux fanguins font fort vifibles, auffi bien que dans les plumes des jeunes oiseaux. Hors du premier âge, ces mêmes vaiffeaux fe refferrent, & deviennent imperceptibles,tant dans les plumes que dans les os, mais ils ne laiffent pas d'y être, quoiqu'extrêmement rétrecis, & ces mêmes parties qui ont demandé une nourriture plus abondante dans les commencemens de la vie, en demandent toûjours tant qu'elle dure, & n'en doivent pas recevoir par d'autres canaux que par ceux qui avoient commence à leur en porter. M. du Verney fait un dénombrement de plufieurs os qui font abfolument fans moëlle, & qui ne laiffent pas de

fe bien nourrir. Le bois des Cerfs, & les pates des Ecrevices font des exemples connus de tout le monde.

Il paroît donc, puifque la moëlle ne nourrit point l'os, qu'elle ne fert qu'à l'humecter, & à l'amollir jufqu'à un certain point. Ainfi la concavité de l'os n'est pas feulement faite pour le rendre plus leger fans rien diminuer de fa fermeté, mais encore pour contenir la moëlle, qui l'empêche d'être auffi caffant qu'il le feroit par fa fermeté feule.

La moëlle a tant de facilité à fe répandre dans la substance de l'os, & à la penetrer, que cette tranfpiration fe fait même aprés la mort de l'animal, & fi un os n'est pas bien parfaitement vuidé, on voit qu'au bout de quelque temps, de blanc qu'il étoit il devient jaune, parce qu'à la moindre chaleur il boit, pour ainfi dire, la moëlle qu'il renfermoit.

Quant au fentiment de la moëlle, dont on a fort douté, on verra par les experiences que M. du Verney en a fait es, qu'il eft trés-vif, & trés-exquis.

SUR UNE HERNIE

[ocr errors]

PARTICULIER E.

V. les M.

Es mêmes maladies prennent des formes fi differentes, que quelquefois on ne les reconnoît plus, & rien P. 300. n'eft plus important dans la Medecine, que de fçavoir exactement l'Hiftoire de leurs variations. On fçair affés ce que c'eft que les Hernies ordinaires. Une portion d'intestin a paffé par les anneaux que forment les intervalles des mufcles du bas ventre, eft fortie de la cavité du ventre, trée dans le scrotum, & s'y eft pliée en forme d'arc, ce qui le plus fouvent n'empêche pas que les matieres, qui de l'estomach coulent par les circonvolutions des inteftins jufqu'à leur extremité,ne fuivent leur cours naturel, parce qu'elles paffent auffi dans la portion d'inteftin qui forme la Hernie.

& en

1

Mais comme l'anneau par où cette portion d'inteftin s'est engagée dans le fcrotum, eft étroit, & que cependant elle y eft en double, fi la difficulté du paffage empêche les matie res d'y entrer, ou d'en fortir librement, alors celles qui n'y peuvent entrer refluent vers l'eftomach, & on les vomit, & celles qui font arrêtées dans le fac de la Hernie, y croupiffent, & y causent une gangrene, qui eft en peu de jours fuivie de la mort, à moins que l'on n'ait recours à une operation connue des Chirurgiens.

Mais il y a une autre efpece de Hernie jufqu'à prefent inconnue, & que M. Littre a découverte fur quelques cadavres. Une portion d'inteftin s'engage dans un anneau,. mais non pas entiere. Il n'y a qu'un des côtés du canal de l'inteftin, dont la membrane, par quelque caufe que ce· foit, s'enfonce dans l'anneau, s'y allonge peu à. peu, &. forme à la fin un tuyau fans ifluë, droit & fimple, femblable à une branche qui fe jette à côté de fon tronc. Auffi M.. Littre a-t-il obfervé qu'à l'endroit où l'inteftin jette cette production laterale; & forme la Hernie, fa membrane est beaucoup plus mince, parce qu'elle n'a pû s'allonger fans perdre de fon épaiffeur à proportion.

Il est aifé de voir que les matieres qui coulent de l'efto. mach ont toûjours un paffage libre jufqu'à l'extremité des intestins, car il y a toujours une partie du canal qui n'est point engagée. Delà vient que le malade ne vomit point. Mais quoique les matieres coulent fans peine à côté du fac de la Hernie, celles qui font entrées dans ce fac peuvent n'avoir pas la liberté d'en fortir, & cela peut arriver d'autant plus facilement que la membrane qui fait la Hernie, ayant été extrêmement allongée, & fon reffort forcé, elle ne peut plus fe mettre en contraction, & chaffer hors d'elle ce qu'elle contient, & que d'ailleurs elle n'est plus aidée par la compreffion des muscles du bas ventre, puifqu'elle eft hors de cette region. Auffi-tôt la partie fe gangrene, & il faut appeller le Chirurgien. Cette efpece de Hernie eft rare, & il eft facile de voir par fa mechanique qu'elle doit l'être. Elle eft auffi moins dangereufe, fi ce

n'est

n'est

parce qu'elle est plus difficile à reconnoître pour ce qu'elle eft; car la tumeur qu'elle produit est moins grande, & le malade ne vomit point, ou beaucoup moins. M. Littre avoue que comme il ne connoiffoit point ces fortes de Hernies, un homme qui en avoit une, & à qui il n'ofa ordonner l'operation, parce que fon mal ne paroiffoit pas affés être une Hernie, mourut entre fes mains. Il ne la reconnut pas même bien fûrement dans le cadavre, faute de fçavoir qu'elle fût poffible, car dans ces occafions, on ne voit pas fi bien ce qu'on ne s'attend pas à voir. Mais depuis l'ayant trouvée par hazard dans deux autres fujets, il s'eft tenu fûr que le malade, dont il avoit douté, en étoit mort, & il apprend au public que cette efpece de maladie eft dans la nature. Ce feroit du moins un avantage pour le genre humain, s'il connoiffoit tous fes enne

mis.

M. Littre rapporte tous les fignes aufquels on peut reconnoître cette nouvelle efpece de Hernie, & comme elle demande une nouvelle operation, ou du moins des changemens confiderables dans l'operation commune, il en inftruit les Chirurgiens dans tout le détail neceffaire.

SUR LA FORMATION

P

DE LA VOIX.

Our produire le fon, il faut d'abord un air mû avec V. les M. une trés grande vîteffe, puifque le fon fait 180 toises P.244. en une seconde, c'eft à-dire qu'il feroit en une heure plus de 283 lieuës moyennes de France, fi les causes étrangeres luy permettoient de s'étendre fi loin. Cela eft d'experience.

Toutes les conjectures, & tous les raifonnemens Phyfiques, vont à nous perfuader que ce mouvement ne peut être imprimé à l'air que par les vibrations promptes & vives des petites parties du corps fonore, qui, par quelque C

1700.

caufe que ce foit, ont été mifes en reffort.

La diverfité de ces vibrations, modifie le fon, & fait les tons differens. Un plus grand nombre de vibrations faites en même temps produit un ton plus aigu.

On fçait d'ailleurs qu'une corde, toûjours également tenduë, fait dans un temps égal d'autant plus de vibrations qu'elle est plus courte, ou, fi fa longueur eft coûjours la même, d'autant plus de vibrations qu'elle eft plus tenduë. Deux cordes d'une égale tenfion, dont les longueurs font comme 1 à 2, fonnent l'Octave l'une de l'autre. Si les longueurs font comme 2 à 3, comme 3 à 4, &c. les cordes fonnent la Quinte, la Quarte, &c. ces rapports de 1 à 2, de 2 à 3, de 3 à 4, enfin tous les rapports de longueurs de cordes, dont il refulte des accords de Mufique, peuvent être appellés, Rapports harmoniques.

I

[ocr errors]

I

Puifque le rapport de 1 à 2 fait l'octave, celuy de 1 à 4 fera la double octave, celuy de 1 à 8 la triple octave, &c. & de même des autres rapports. Et l'on peut dire que ces derniers rapports harmoniques, 1 à 4, par exemple, 1 à 8, &c. font éloignés en comparaifon de 1 à 2. Deux cordes dont les longueurs font égales, font auffi des accords differens, fuivant la difference de leurs tenfions, mais ce ne fera pas des tenfions qu'il fera le plus fouvent question dans nôtre fujet. Elles fe reglent par rapport aux accords de Mufique fur une autre propor tion que les longueurs.

Le fon qui frappe nôtre oreille n'eft pas feulement ce. luy qui vient directement du corps fonore à nous, mais encore celuy qui étant party du corps fonore a été fraper tous les corps voifins, & de là s'eft reflechy vers nôtre oreille. Car quoique ce fon reflechy ait eu plus de chemin à faire pour venir à nous que le direct, la difference du temps nous eft entierement infenfible dans de petites distances à cause de l'extrême vîtesse de ce mouvement, & fi nôtre sensation eft peu fine & peu délicate, en ce qu'elle confond les deux fons quoiqu'éloignés de quel que petit efpace de temps, elle profite de cette imperfe

« AnteriorContinuar »