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Il y a affez d'apparence que quand la matiere aura été bien approfondie, les deux opinions fe trouveront vraies, fi ce n'eft en tant qu'elles prétendroient s'exclure l'une l'autre. Le même Ventricule que l'on fuppofera capable d'agir par luy-même en contractant fes fibres à contre fens, ne peut-il pas auffi être fi violemment preffé de bas en haut, que par cette feule caufe le même effet s'en ensuive? Aprés cela ces deux mechaniques n'étant pas incompatibles, pourquoy ne pourront elles pas quelquefois jouer en même temps? Rien n'empêche non plus qu'en quelques efpeces elles ne foient abfolument feparées, fans que l'on ait droit d'en tirer aucune confequence pour d'autres especes. Il n'y a encore rien de fûr, que de fufpendre les Propofitions generales.

SUR LES PARTIES DESTINE'ES

LE

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E myftere de la generation, fi long temps inconnu, V. les M. commence à fe développer. Le Systéme general de P. 305. cette Mechanique eft apparemment découvert, & l'on en eft à certaines délicateffes d'Anatomie, qui deviennent intereffantes, quand on fe tient fûr du reste.

M. du Verney qui a fait un grand nombre de recherches fur cette matiere, commença à les communiquer à l'Academie. M. Littre y joignit auffi les fiennes, & la verité fut d'autant mieux éclaircie, ou du moins les chofes douteuses d'autant mieux reconnues pour douteuses, ces deux Anatomiftes ne s'accorderent pas toûjours.

que

D'abord M. du Verney examina ce qui regarde les Animaux mâles, & comme l'Anatomie comparée eft la plus inftructive, & la plus curieufe, il eut foin de faire toûjours voir les mêmes chofes fur plufieurs efpeces d'Animaux, fur l'Homme, fur le Cheval, le Boeuf, le Belier, le Chien, le Chat, le Rat, le Lapin, le Cochon d'Inde, & quelques

autres.

Il fut question premierement du Prépuce. M. du Verney fit voir de petites glandes, qui, felon les differentes efpeces d'Animaux, étoient attachées ou au prepuce, ou au gland, ou à tous les deux Leur ftructure, & la liqueur qu'elles filtrent, destinée à enduire, & à huiler le gland & le prépuce, n'étoient pas moins differentes que leur fituation Il conjectura qu'il pouvoit y avoir de pareilles glandes, mais fort petites, dans prépuce humain, & qu'elles feroient les fources de ce qu'on fçait par experience; qui s'amaffe peu à peu autour de la couronne. Ce ne fut qu'une fimple conjecture, & il avoua qu'il n'avoit rien encore qui le fatisfift pleinement fur cette matiere. Mais M. Littre crut pouvoir être plus hardy, & en convenant des glandes du prépuce de quelques Animaux, il foutint que dans l'Homme,c'étoit au gland qu'elles appartenoient,qu'il y avoit autour de la couronne des corps gros comme une foie fine de porc,longs d'une demie ligne, de figure cilindrique,pofez parallelement felon la direction du gland,& éloignez les uns des autres d'un tiers de ligne,& qu'en les preffant on en faifoit fortir une matiere blanche & épaifle, qui se formoit en filets, comme celle qu'on exprime des glandes des paupieres. Si l'on foupçonnoit que ces prétendues glandes pouvoient n'être que les mammelons de la peau du gland gonflez, M. Littre repliquoit que leur difpofition trop exacte & toûjours la même, leur nombre toûjours égal,la grande delicateffe de la peau dont ils feroient mam. melons, & qu'ils furpafferoient plus de quatre fois en épaiffeur, fur tout la matiere qu'il pretend qu'on en exprime, ce 'qui convient à la nature de la glande,& nullement à celle de mammelon, ne permettoient guere d'avoir cette pensée. La liqueur feminale telle qu'elle eft quand elle fort fon ufage, eft un mélange de plufieurs liqueurs que versent en même temps dans le canal commun de l'Urethre, des glandes qui les ont travaillées, où des refervoirs qui les ont gardées. M. du Verney montra qu'en differentes efpeces le nombre & la ftructure de ces organes etoient dif. ferens. Dans l'Homme, les principaux font les Veficules

pour

feminaires & les Proftates. M. Couper, celebre Anatomiste d'Angleterre, a découvert à chaque côté de l'Urethre, entre là naiffance des Mufcles Erecteurs, & des Accelerateurs, de nouveaux corps glanduleux, qu'on peut appeller nouveaux Proftates, & dont les conduits excretoires viennent s'ouvrir dans l'Urethre, vers la naissance de la Verge, & M. du Verney a fait voir que dans la plupart des autres Animaux ils fe trouvoient auffi, & placez de la même maniere. La question eft de fçavoir, fi la liqueur filtrée par ces nouveaux Prostates, fe mêle avec la liqueur feminale, & par confequent eft neceffaire à la generation. M. du Verney croit qu'elle l'eft, parce que dans les Animaux qui ont été coupez, ces glandes auffi bien que toutes les autres fources de la generation fe trouvent deffeichées & flétries, que quelques malades par l'endroit où ils defignent qu'eft leur mal, font juger qu'il eft à ces glandes, & que ce qui vient à quelques perfonnes trop immoderées dans les plaisirs, quand elles rendent les dernieres goutes d'urine, ne doit venir que de ces glandes fituées fous la naissance des muscles accelerateurs, qui justement font alors en action. A cela M. Littre oppofe que les Prostates ordinaires ayant plufieurs petits facs,où la liqueur filtrée fe dépofe, on conçoit bien qu'elle y attend quelque temps la neceffité de fortir, mais que les Proftates nouveaux de M. Couper, n'ont point de ces fortes de refervoirs, que par consequent la liqueur doit couler dans la cavité de l'Urethre à mesure qu'elle se filtre, & être destinée à quelque ufage continuel, & non pas momentanée; de plus, que les conduits excretoires de ces nouveaux Prostates traversent le tissu spongieux de l'Urethre en rampant dans une étendue de 2 poulces, avant que de penetrer dans fon canal, & que dans les feuls momens où l'on prétendroit que cette liqueur devroit fortir, ce tiffu fpongieux eft dans un gonflement, & fes parois trés minces dans une compreffion, qui ne permettent pas un cours libre aux li❤ queurs.

Tous les Physiciens sçavent presentement quelle est la

ftructure interieure de la Verge, & delà ils conjecturent par quelle mechanique elle prend la figure neceflaire pour la fonction. Elle eft compofée des deux Corps Caverneux, qui ne font qu'un amas d'une infinité de petites cellules membraneufes, de l'Urethre, canal commun des deux liqueurs qui fortent par cet endroit,& d'un Tiflu fpongieux qui accompagne l'Urethre dans tout fon cours, & ne differe des corps caverneux, qu'en ce que fes cellules font plus petites, & qu'il eft par confequent plus ferré. Ce qu'on appelle le Gland n'appartient pas aux corps caverneux, ce n'est qu'une dilatation & un épanouiflement de la fubftance fpongieufe de l'Urethre, recourbee & retrouffée fur les deux pointes coniques des corps caverneux, qui viennent s'y terminer & s'y appuyer, fans autre communication. C'eft l'illuftre M. Ruysch d'Amfterdam qui a le premier publié cette structure du gland, mais comme à caufe de quelques expreffions negligées dont il s'eft fervy quelques-uns de la Compagnie doutoient de fon veritable fens, M. Bourdelin fut chargé d'étudier à fond ce point de fait dans le Livre de M. Ruysch, & il trouva qu'à bien prendre les paroles, on ne pouvoit luy refufer la gloire

d'avoir connu cette verité.

Il y a dans la Verge deux fortes de vaiffeaux fanguins, les arteres & les veines Hypogastriques, & les artères & les veines Honteufes. Les premiers de ces vaiffeaux fe répandent dans l'interieur de la Verge,c'est-à-dire,tant dans les corps caverneux, que dans le tiflu fpongieux de l'Urethre; les feconds font exterieurs, & ne vont qu'aux tegu mens & aux enveloppes de la Vergé.

Mrs. Ruysch, du Verney & Littre, ont obfervé que les extremités des veines hypogaftriques font percées de trous affes fenfibles. Il eft clair que le fang qui doit paffer des arteres dans les petits filets des extremités des veines, y paffera plus facilement en vertu de cette Mechanique. M. Mery la découvrit il y a plus de 27 ans dans les veines de la ratte du Veau, & parce que le befoin de faire rentrer le fang dans les veines, eft le même par tout le corps,

&

&

que

la difficulté eft toûjours alles grande, quoiqu'iné, gale en differens endroits, il foupçonne que toutes les racines des veines pourroient bien être ainfi percées, mais qu'elles le feroient prefque par tout d'une maniere infenfible.

Selon l'opinion la plus commune aujourd'huy chez les Anatomiftes, la Verge ne change de figure que parce que des muscles gonflez d'efprits compriment alors les troncs des veines hypogaftriques,qui rapportent le fang tant des corps. caverneux que du tiffu fpongieux de l'Urethre. Ce fang qui n'a plus fon cours libre, reflue par les trous dont les extremités de ces veines font percées & va s'épancher dans. ce nombre infiny de cellules qui auparavant étoient vuides, & affaiffées les unes contre les autres Il les remplit & les dilate,& delà vient l'augmentation du volume.Quand la verge reprend fa figure la plus ordinaire,c'eft que la compreffion des veines hypogaftriques ceffe, & que le fang recommence à y couler. Tout celuy qui étoit répandu & extravafe dans les fubftances fpongieufes, reprend d'autant plus aifément le hemin des veines, qu'il y trouve par tout ces grandes ouvertures, dont nous avons parlé.

Quelque vraisemblable que foit cette Mechanique, l'in-.. terruption de la circulation du fang fait pourtant toûjours. de la peine à l'efprit Un mouvement continuel eft neceffaire au fang, s'il eft en repos, il fe coagule & s'altere, & felon la remarque de M. Bourdelin, qui examina fort auffi cette matiere, il y a des maladies, où par la longueur de. cette interruption, qui dure plufieurs heures, le fang devroit abfolument fe figer, & devenir incapable de rentrer. dans les vaiffeaux & de reprendre fon cours, lorfque cet état violent feroit finy. Et même toutes les cellules membraneufes, dont les petites fibres font apparemment autant, de petits muscles, qui en fe refferrant chaffent le fang hors d'elles quand il le faut, perdroient par une fi longue & fi. violente extenfion toute leur force de reffort, & n'en au. roient plus pour donner aucune impulfion au sang. Enfin il faut que les arteres hypogastriques, certainement moins

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