1 fucceffeur de Caher, voulut l'empê- READY. cher de faire la même chofe en Sy- Ere Chr. 940. rie; fes efforts furent inutiles. Le brave Mohammed furmonta tous les obftacles, & fe rendit maître abfolu de la Syrie. It prit alors le furnom d'Akschid, titre que portoient les Rois de Fargana en Turqueftan, dont il prétendoit defcendre ; & l'on › affure même que Rhadi s'étant accommodé avec lui, confirma cette qualité par une patente expreffe. Il. eft connu fous ce nom dans l'Hiftoire Arabe, & fes/defcendans furent furnommés Akschidiens. Ce Prince avoit à fa folde des troupes nombreufes, compofées de foldats aguerris, & prêts à tout rifquer fous les ordres de leur Chef. On dit qu'il avoit toujours quatre cens mille hommes fur pied, dont. huit mille qu'on appelloit Mameluks, montoient la garde devant fon Palais. Peu raffuré néanmoins par une foldatefque auffi nombreufe, il prenoit encore différentes mefures pour éviter les embuches que fes ennemis pouvoient lui dreffer. L'Hiftore rapporte qu'il ne couchoit pas deux jours de fuite dans un même endroit, de Hégire 328. Ere Chr. 940. RADI. forte que, foit qu'il fût dans les vilHégire 328. les, foit dans les camps, on ne favoit précisément quelle étoit la chambre ou la tente dans laquelle il paffoit la nuit. Guerre enне Akfchid & Raïk. Akschid fe vit donc tranquille pof feffeur de l'Egypte & de la Syrie, fous le regne de Rhadi, c'est-à-dire, que ce Calife, qui étoit légitime Souverain de ces Provinces, parut confentir que ce rebelle s'y établit; mais il n'en fut pas de même de la part d'autres Gouverneurs, qui ja➡ loux de la puiffance d'Akfchid, ten, terent de l'affoiblir en lui enlevant une partie des domaines qu'il avoit envahis. Il eut entr'autres avec Raïk des démêlés très-vifs, dans lefquels ils furent l'un & l'autre alternative-. ment favorifés de la fortune. Ces deux rivaux faifant réflexion qu'en continuant d'avoir les armes à la main i ils ne pouvoient que s'affaiblir réci proquement, & qu'un tiers furvenant. profiteroit peut-être du mal qu'ils fe feroient fait l'un à l'autre, ils réfolurent de s'accommoder. Raïk céda à Akfchid quelques places dont il s'étoit rendu maître, & celui-ci en reEl-Macin. connoiffance s'obligea de lui payer tous les ans une fomme de cent rante mille écus. qua Rhadi vit tous ces mouvemens fans penfer à en tirer parti pour luimême. L'Emir-al-Omara, content de jouir de toute l'autorité à Bagdet, & peut-être auffi gagné par l'argent des Gouverneurs rebelles, laiffa tranquillement dépouiller le Calife de fes plus riches Provinces, fans daigner faire le moindre effort pour s'y oppofer. RHADI. Hégire 328. Ere Chr. 940. Ere Chr. 94. 1 Mort du Le Calife mourut peu après. Il y Hégire 329. avoit déja quelque tems que ce Prince étoit attaqué d'une hydropifie que Calife. l'on regarda comme une fuite de la paffion immodérée qu'il avoit pour les femmes. Sa mort arriva l'an de l'Hégire 329. & de Jesus-Christ 941. Il avoit un peu plus de trente-deux ans, & en avoit regné fix & quelques mois. Ce Prince, felon El-Macin, étoit libéral, affable, généreux, fort zélé pour fa religion, & protecteur des Lettres & des Savans. Les Hiftoriens font un grand éloge de fa probité & de fes autres vertus morales; mais fon peu de vigueur dans le gouvernement fait affez voir qu'il n'eut RHADI. jamais les qualités principales qui caHégire 329. ractérifent un Souverain. Ere Chr. 941. On lui donne auffi beaucoup de talent pour l'éloquence & pour la poëfie. Il compofa plufieurs piéces toutes également remplies de maximes admirables. On vante entr'autres un morceau de poëfie, où il s'énonce en ces termes: Qu'on ne me parle point de l'honneur que je puis acquérir par-deffus les autres Souverains; le falaire des Princes eft dans leurs vertus & dans leurs belles actions. Je marche comme pour montrer. le chemin aux autres hommes, & élever les bâtimens dont mes prédéceffeurs ont jetté les fondemens. J'attens la fin de ma carrière dans les voies de la vertu, & je laisserai fans cha→ grin ma place à mon fucceffeur: mon unique envie a été de surpasser les autres dans la pratique du bien. Il auroit encore mieux fait d'imiter les grands modéles que quelques-uns de fes prédéceffeurs lui avoient donnés leur intelligence dans les affaires. de l'Etat, & par la fageffe de leur gouvernement. Mort d'Euti chius. par Ce fut fous le regne de ce Prince que mourut Saïd-ben-Batrik, Pa triarche d'Alexandrie, connu chez RHAD I. les Chrétiens orientaux fous le nom Ere Chr. 941. Hégire 329. d'Eutichius. Il avoit commencé par exercer la médecine. Il fut enfuite élevé au patriarchat d'Alexandrie, la première année du regne de Caher. Ce Prélat qui étoit Catholique, eut beaucoup de démêlés avec fes diocèfains qui étoient la plupart Jacobites. Akfchid qui gouvernoit alors l'Egypte en Souverain, exigea de fi fortes contributions de la part des Chrétiens en général, qu'il les contraignit de s'accorder avec leur Patriarche, & même de s'affembler dans la même Eglife. |