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rite un homme né dans l'efclavage,& MOTH. qui n'avoit été apprécié, felon El- Ere Chr. 969. Hégire 358. Macin, que dix-huit écus, lorfqu'Akfchid l'avoit acheté.

mort les Fa

te province

A fa mort, Ali, petit-fils d'Akf- Après fa chid, rentra dans fes droits, & fut timites s'emreconnu pour Sultan d'Egypte; mais parent de cetce Prince, qui n'avoit encore que douze ans au plus, ne monta fur le trône que pour le céder peu après à une puiffance formidable qui vint faire la conquête de l'Egypte.

La minorité d'Ali Akfchidien paroiffant aux Fatimites une occafion favorable pour faire en Egypte le même établissement qu'ils avoient fondé en Afrique ; Moëz-Ledinillah qui étoit Calife de cette province envoya, une armée nombreuse en Egypte fous les ordres d'un Général nommé Giauhar. C'étoit un Grec, qui ayant été esclave des Fatimites, avoit été affranchi par Manzor aïeul de Moëz-Ledinillah. Son mérite l'ayant bientôt fait connoître, il s'avança rapidement, & parvint enfin aux premiers grades militaires.

Ce Général ayant donc reçu ordre de marcher en Egypte, entra dans cette province à la tête de fes

Ire Chr. 969.

MOTH. troupes. Ce pays fe trouvant alors Hégire 358. fans défenfe, la conquête en fut facile; & Giauhar, après s'être emparé fucceffivement de toutes les places confidérables qu'il trouva fur fa route, fe faifit enfin de la capitale qui fe nommoit alors Fuftath.

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Dès que Giauhar fe vit maître de cette vaste province, il fit reconnoître par-tout Moëz-Ledinillah pour Souverain. Il ordonna que dans la priere publique on fit mention de ce Prince en qualité de Calife, & défendit qu'on en nommât aucun au tre. Ainfi Mothi fut le dernier des Abbaffides, dont le nom fut prononcé dans les mofquées d'Egypte : car quoique depuis long-tems les Sultans de cette province y fuffent fouverains, ils reconnoiffoient cependant la fuprématie du Calife de Bagdet on le nommoit dans les prieres, & l'on avoit recours à lui pour les inveftitures. Tout cela fut fupprimé par le Général Fatimite, & il ordonna que l'on eût à prêter ferment de fidélité à Moëz-Ledinillah, comme au feul légitime Calife.

Enfuite, pour éternifer la mémoire d'une révolution auffi étonnante

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Hégire 358.

il jetta les fondemens d'une ville qu'il MOTHS. fit appeller Caherah, parcequ'elle Ere Chr. 969. fut bâtie fous l'afcendant de Mars, planete à laquelle les Aftronômes Arabes donnent l'épithéte de Caher, qui fignifie vainqueur, conquérant : c'eft ce que nous appellons aujourd'hui le Caire. Cette ville fut élevée près de Fuftath, qui étoit anciennement la capitale de l'Egypte. Ainfi fut abolie la dynastie des Akfchidiens, pour faire place à celle des Fatimites; & quoique les defcendans d'Obéidallah, premier Prince de cette famille, euffent pris comme leur chef le titre de Calife en Afrique, le furnom de Fatimite ne leur fut donné qu'après la conquête de l'Egypte, & Moëz-Ledinillah eft le premier qui foit connu dans l'Hiftoire fous le nom de Calife Fati

mite.

Ce Prince fut près de cinq ans fans aller prendre poffeffion de fa conquête. Pendant ce tems-là il fit un voyage dans l'ifle de Sardaigne, où il demeura un an; puis il en partit pour aller à Tripoli, où il reçut la nouvelle que Giauhar fon Général s'étoit rendu maître d'Alexandrie.

MOTHI. Ily paffa peu après, & y établit le fiége de fon Empire.

Hégire 163.

Lorfqu'il fe vit paisible poffeffeur Exe Chr. 973. de l'Egypte, il confirma les reglemens que Giauhar avoit faits à fon entrée dans cette province. Le nom du Calife de Bagdet fut abfolument fupprimé, & l'on ne fit plus mention que du Fatimite. Il ordonna de plus que dans toutes les prieres folennelles, on ajoutât déformais ces paroles: Vive Ali, dont toutes les actions ont été louables.

Ce Prince prenoit ainfi toutes les mefures poffibles pour faire accroire que le titre de Fatimite qu'il affectoit de fe donner, n'étoit point un nom ufurpé de fa part, & qu'il defcendoit vraîment d'Ali par Fatime fa femme, fille du Prophéte: mais tout le monde n'étoit pas également perfuadé de cette descendance, & fes prétentions lui furent fouvent conteftées. On rapporte qu'un Prince Alide nommé Tabatheba, lui ayant un jour demandé de quelle branche des Alides il étoit, Moëz, qui apparemment étoit embarraffé de répondre clairement à cette queftion, trouva moyen de l'éluder par une repartie

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militaire, à laquelle on n'ofa pas faire de réplique. Il tira fon épée, & dit à l'Alide, Voilà ma généalogie & en même-tems il jetta de l'argent à quelques-uns de fes foldats qui étoient attroupés, & ajouta ce peu de mots : Voilà ma race.

Ce Prince fut reconnu Calife nonfeulement en Egypte & en Syrie ; mais encore dans l'Arabie, & même dans la ville de Médine, où l'on reconnoiffoit le Calife de Bagder ; de forte qu'on y entendit nommer communément deux Califes dans les prieres publiques. Il n'y eut que la ville de la Mecque qui refufa de fe foumettre aux Fatimites, & persista long-tems à ne nommer que le Calife de Bagdet.

MOTHL Hégire 363;

Ere Chr. 973.

Ce fut cette même année 363. que Mothi abdiMothi fe trouvant accablé d'infirmi- que le califat, tés, réfolut enfin de fe démettre du califat en faveur de Thaï fon fils. Ce Prince fit donc folennellement fon abdication, & fe démit fans peine d'une couronne qu'il portoit inutilement depuis environ vingt-neuf ans.

Parmi les Savans qui fe diftinguerent fous le regne de ce Prince, un des plus fameux fut un Médecin nom

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