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Mais fi en, quoique procedé d'un , eft fuivi d'un t à la fin du mot, ou d'une autre confone au milieu du mot, l'eprend la prononciation de l'a client, patient, Orient Occident, science, conscience, patience.

E devant i fait une diphtongue la quelle fuivie d'mou d'n étouffe la prononciation de l'e; plein,freim, Reims, rein, teint, feindre, peindre &c.mais quand elle n'admet point de consone fuivante dans la même fyllabe, eż fe prononce comme l'e ouvert ; peine, Reine, veine, haleine, veille treille; ey a la même prononciation, É devanto dans la même fyllabe ne fe prononce point, & ne fert qu'à adoucir la prononciation dug precedent, je logeois, Bourgeois,Pigeon, bourgeon, plongeon.

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E devant dans une même fyllabe perd fouvent fon fon comme dans ces mots : feur,affeurer, & dans tous les preterits & participes formées en es comme,il eut,il leut, ils leurent, il a peu,il a deu,veu,veuë,efmeu,efmeuë,

D'autrefois il s'en forme une diph tongue propre où les deux voyelles confervent leur fon, comme feu,jeu, lieu, peu,valeur, frayeur, couleur, bonneur, honneur, heureux &c. & dans tous les mots qui aprés cette diphtongue reçoivent unel ou une x; feul, l'incueil ayeul, Cieux, mieux, gratieux &c. Le feul, usage peut regler cette difference.

F conferve fa prononciation même à la fin des mots & devant une confone, excepté Baillif, Apprentif, clef: car on prononce clé, & on écrit & on prononce Bailli, Apprenti.

Dans ces mots, nerf, Boeuf, œuf & neuf: l'fne fe prononce point, au pluriel. Dans le mot de neuf, nombre, l'f ne fe prononce point devant une confone; ainfi on prononce neu perfonnes,& une voyelle elle fe prononce comme confone; neuv hommes.

Ga trois prononciationsdifferentes marquées dans ce mot populaire: gagnage. La premiere dure devant des voyelles.

voyelles a, o, u, gage, gorge, augure, & devant les consones, l & r, glace, grace; mais devant » qu'il rend moüillée, il a un fon plus doux, agneau, digne, vigne. G devante & i; a un fon doux, comme celui de l'j confone, gelée, giste.

G. final ne fe prononce point. Etang, Lang. Dans ces mots, fang, Bourg; Faubourg, il ne fe prononce point devant les confones; & devant les voyelles, il se prononce comme une dur fanc échauffe; Long devant une voyelle, comme long espace fait fentir son dur.

g

Hn'eft pas proprement une lettre, mais la marque d'une aspiration; & cependant fon moindre ufage dans la Langue Françoise, eft de marquer l'afpiration.

H initiale n'est point aspirée dans tous les mots qui ont auffi l'h. dans le Latin; comme habit, Homme, honneur, humeur, excepté hennir, henniffement,haleter. Elle eft afpirée dans ceux qui n'ont point hau Latin: haut,

C

hauteur, excepté huile, huiftrè♬ Huiffier. Elle eft afpirée dans tous les mots François qui ne font pas tirés du Grec, ou du Latin, excepté hermine, helas. Elle n'eft jamais afpirée dans les mots tirés du Grec, écrits avec un efprit afpre, à la place duquel nous avons fubftitué b, comme harmonie, Herefie &c. excepté harpie, Heros, Hierarchie. Il faut confulter l'ufage pour toutes ces delicateffes. On connoift que 'h eft afpirée quand elle ne fouffre point l'elifion de l'article precedent,ni la prononciation forte de la confone precedente: ainfi on dit que dans Herosh eft afpirée parce qu'on prononce le Heros & les Heros,& non pas les Zeros. Lb eft afpirée dans haute, parce qu'on dit la haute ruë; & non pas dans homme, parce qu'on dit l'homme. Haprés c lui ôte fa prononciation dure, & lui en donne une toute particuliere: Charité, chercher, Cherubin, chiche, choifir, chûte: on en excepte quelque mots tirés de l'Hebreu, comme Achab, Cham, Cha

naan, Chaldée,

Nabuchodonofor, Chodorlaomor, Chofroës, chus, chufai &c. ou de la Langue Grecque ; quoiqu'ils s'écrivent en Grec par la lettre afpirée, Xi, comme Achaye, charactere, Archange, Charon, les Charites,Charybde, Archetype,Cherfonefe, Chelidoine, Chiromance Chiliarque, Choeur, Archonte, Bacchus, où le retient la dureté du k & la prononciation de l'h eft fuprimée. On a déja fuprimé l'b de l'écriture dans les mots de colere & colique. On commence à la fuprimer dans caractere, Caron, Baccus.

Ph mis dans les mots tirés du Grec, pour fupléer au Phi des Grecs, fe prononce comme f; ainfi on a déja commencé à écrire fantaisie, fantôme, frenefie, frenetique, & quelques au tres, & il ne tiendroit point aux Reformateurs de l'Ortographe, que l'on n'excluft tout-à-fait le ph de la Langue Françoise. Auffi n'a-t'on point d'autre raison de le conferver, que pour marquer l'origine,

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