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Une des principales est le trésor des chartes du Roi, riche & précieux dépôt des titres originaux de la couronne, dans lequel un grand nombre de ceux de Languedoc furent transportés après sa réunion au domaine de nos rois. A la faveur d'une lettre de cachet du Roi, M. JOLY DE FLEURY, procureur général au parlement, chargé de la garde de ce trésor, nous en a donné communication avec une bonté que nous ne saurions ni assez louer, ni assez reconnoître.

On conserve dans le même endroit les anciens registres de la chancellerie depuis S. Louis jusqu'à Charles IX, entre autres celui qui a pour titre Registrum curiae Franciae. Ce dernier renferme un grand nombre de pièces concernant le Languedoc & le domaine des derniers comtes de Toulouse, avec les actes de la réunion des différentes parties de cette province à la couronne, depuis la guerre des albigeois jusques au règne de Philippe le Bel. On en trouve une copie originale dans la bibliothèque Colbert, dont nous nous sommes servis. Quant aux autres registres, nous nous sommes contentés de prendre communication d'un recueil des principales pièces que feu M. Colbert fit faire de son temps, & dont feu M. LE NAIN, doyen du parlement, qui en avoit une copie dans sa bibliothèque, nous permit d'en faire des extraits.

Nous avons trouvé un accès facile dans la bibliothèque du Roi, sous les auspices de . feu M. l'abbé DE LOUVOIS, bibliothécaire de Sa Majesté, & de M. l'abbé BIGNON, son illustre successeur. Feu M. BoIVIN, MM. DE TARGNY & SALLIER, gardes de cette riche & nombreuse bibliothèque, nous ont communiqué, avec toute la politesse possible, plusieurs manuscrits intéressans pour notre histoire, & en particulier ceux de feu M. Baluze, & les titres scellés recueillis par feu M. de Gagnières qui y sont conservés. M. GUIBLET, qui est chargé de la garde de ces titres, en a agi aussi très-poliment

avec nous.

Les chambres des comptes de Paris & de Montpellier nous ont été d'un grand secours, soit par les comptes du domaine des trois anciennes sénéchaussées de la Province, depuis le milieu du quatorzième siècle jusqu'à la fin du seizième, que nous avons extraits, soit par un grand nombre de titres & de registres originaux qui se trouvent dans la dernière, & qui forment un dépôt des plus considérables. Nous ne pouvons que nous louer de feu M. SAUNIER, procureur général de la cour des comptes, aides & finances de Montpellier, à la charge duquel est attachée la principale garde de ce dépôt. Nous avons recueilli dans les divers manuscrits de la célèbre bibliothèque de feu M. COLBERT une abondante moisson. On y trouve entre autres un ample recueil de titres conservés dans les différentes archives d'une grande partie de la Guyenne & du Languedoc, dont ce ministre fit prendre des copies il y a environ soixante ans. M. le comte DE SEIGNELAI, aujourd'hui maître de cette bibliothèque, seigneur également affable & obligeant, est allé au-devant de nos souhaits. Feu M. DU CHESNE, garde de sa bibliothèque, & M. MILHET qui lui a succédé, nous ont communiqué par ses ordres tout ce que nous avons pu désirer.

Les autres bibliothèques de Paris qui ont fourni divers manuscrits sont celles de feu M. le chancelier SEGUIER, aujourd'hui de M. le duc DE COASLIN, évêque de Metz, que cet illustre prélat a mis en dépôt dans cette abbaye de Saint-Germain des Prés; celles de

M. le chancelier D'AGUESSEAU, de M. CHAUVELIN, garde des sceaux de France; de feu M. JOLY DE FLEURY, procureur général; de feu M. FOUCAULT, conseiller d'État, aujourd'hui de M. l'abbé DE ROTHELIN, & enfin celle de cette abbaye. Nous ne saurions oublier encore ce que nous devons à feu M. GODEFROY, à M. DE CLAIRAMBAULT, généalogiste des ordres du roi, & à M. LANCELOT, de l'Académie des belles-lettres, qui nous ont communiqué plusieurs pièces de leurs cabinets.

Outre les différentes archives de la Province, entre autres celles des États où nous avons travaillé, nous avons tiré encore divers secours de plusieurs manuscrits de la bibliothèque de M. DE CROISSY, évêque de Montpellier, & surtout de celle de M. le marquis D'AUBAYS. Ce dernier, qui n'est pas moins distingué par son goût pour les lettres que par sa politesse, a recueilli un très-grand nombre de mémoires & de volumes manuscrits sur le Languedoc, qu'il conserve dans la riche bibliothèque qu'il a formée dans son château d'Aubays, situé entre Nimes & Montpellier. Il a acquis entre autres ceux qui avoient appartenu autrefois à M. de Rignac, conseiller en la cour des aides de Montpellier, & s'est fait un plaisir de nous les communiquer. Nous devons témoigner aussi notre reconnoissance envers M. LE MAZUYER, procureur général au parlement de Toulouse; M. DE MAZAUGUES, président au parlement de Provence, héritier de l'érudition & des manuscrits de feu M. de Peyresc; M. DE MURAT, juge-mage de Carcassonne; M. FOUREL, procureur du roi au bailliage du haut Vivarais, & M. LE FOURNIER, religieux de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille, qui nous ont fourni divers mémoires ou manuscrits.

Nous sommes enfin très-redevables aux lumières de feu M. JOUBERT, syndic général de la Province, & au zèle qu'il a témoigné pour le succès de nos travaux. M. JOUBERT, son fils & son digne successeur, nous a communiqué un recueil considérable qu'il avoit fait des principales pièces qui se trouvent dans les vieux registres des trois anciennes sénéchaussées de Languedoc. Nous n'avons pas moins d'obligation aux deux autres syndics généraux, MM. De Montferrier & FavIER. Ils ont tous concouru, avec les autres officiers de la Province, à favoriser les recherches & à contribuer à la perfection & à l'ornement de cet ouvrage.

APPROBATION

'AI lu par ordre de monseigneur le Garde des sceaux l'Histoire générale de la province de Languedoc, avec des Notes & les Pièces justificatives, composée par les RR. PP. dom Claude de Vic & dom Joseph Vaissete, de la congrégation de Saint-Maur. Il y avoit longtemps que le public souhaitoit avoir une histoire complète de cette province, l'une des plus considérables du royaume. Je crois que celle-ci, par les recherches dont elle est remplie, l'ordre & la critique qui y règnent, remplira son

attente.

A Paris, ce premier août mil sept cent vingt-sept.

PRIVILEGE DU ROI

LANCELOT.

ouis, par la grâce de Dieu roi de France & de Navarre à nos amés & féaux conseillers les gens tenans nos cours de parlement, maîtres des requêtes ordinaires de notre hôtel, grand-conseil, prévôt de Paris, baillis, sénéchaux, leurs lieutenans civils & autres nos justiciers, qu'il appartiendra: salut. Nos très-chers & bien aimés les gens des trois États de notre province de Languedoc, Nous ayant fait remontrer

qu'ils souhaiteroient faire imprimer l'Histoire de la province de Languedoc, pour la donner au public, s'il Nous plaisoit leur accorder nos lettres de privilége sur ce nécessaires; offrant pour cet effet de la faire imprimer en bon papier & beaux caractères, suivant la feuille imprimée & attachée pour modèle sous le contre-scel des présentes, Nous leur avons permis & permettons par ces présentes de faire imprimer ladite Histoire de Languedoc conjointement ou séparément, & autant de fois que bon leur semblera, sur papier & caractères conformes à ladite feuille imprimée & attachée pour modèle sous le contre-scel desdites présentes, & de la faire vendre & débiter par tout notre royaume pendant le temps de vingt années consécutives, à compter du jour de la date des présentes. Faisons défenses à toutes sortes de personnes, de quelque qualité & condition qu'elles soient, d'en introduire d'impression étrangère dans aucun lieu de notre obéissance; & à tous imprimeurs & libraires & autres, d'imprimer, faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire ledit livre, en tout ni en partie, ni d'en faire aucuns extraits, sous quelque prétexte que ce soit, d'augmentation, correction, changement de titre ou autrement, sans la permission expresse & par écrit dudit syndic général de notre dite province de Languedoc, ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confiscation des exemplaires contrefaits, de trois mille livres d'amende contre chacun des contrevenans, dont un tiers à Nous, un tiers à l'Hôtel-Dieu de Paris, l'autre tiers aux exposans, & de tous dépens, dommages & intérêts; à la charge que ces présentes seront enregistrées tout au long sur le registre de la communauté des imprimeurs & libraires de Paris, & ce dans trois mois de date d'icelles; que l'impression dudit livre sera faite dans notre royaume & non ailleurs, & que les impétrans se conformeront en tout aux règlemens de la librairie, & notamment à celui du 10 avril 1725, & qu'avant que de l'exposer en vente, le manuscrit ou imprimé qui aura servi de copie à l'impression dudit livre, sera remis dans le même état où l'approbation y aura été donnée, ès mains de notre très-cher & féal chevalier garde des sceaux de France le sieur Chauvelin, & qu'il en sera ensuite remis deux exemplaires dans notre bibliothèque publique, un dans celle de notre château du Louvre, & un dans celle de notre très-cher & féal chevalier garde des sceaux de France le sieur Chauvelin, le tout à peine de nullité des présentes: Du contenu desquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir lesdits exposans ou leurs ayans cause, pleinement & paisiblement, sans souffrir qu'il leur soit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons que la copie desdites présentes, qui sera imprimée au commencement ou à la fin dudit livre, soit tenue pour dûment signifiée; & qu'aux copies d'icelles collationnées par l'un de nos amés & féaux conseillers secrétaires, foi soit ajoutée comme à l'original. Commandons au premier notre huissier ou sergent de faire, pour l'exécution d'icelles, tous actes requis

& nécessaires, sans demander autre permission, nonobstant clameur de haro, charte normande, & lettres à ce contraires. Car tel est notre plaisir.

Donné à Paris, le vingt-cinquième jour de septembre, l'an de grâce mil sept cent vingt-sept, & de notre règne le treizième. Par le roi en son conseil. VOIGNY.

Registré, ensemble la cession sur le registre VI de la communauté des imprimeurs & libraires de Paris, pages 578 & 579, conformément aux règlemens, & notamment à l'arrêt du conseil du 13 août 1703.

A Paris, le 7 octobre 1727.

J'ai cédé, au nom de la province de Languedoc, au sieur Jacques Vincent, imprimeur des États, le droit au présent privilége, suivant les conventions faites entre nous. A Paris, le 9 octobre 1727.

MONTFERRIER, syndic général.

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