thique chez Allain Lotrian quelques pieces qui font conitamment de Coquillart, & qui manquent dans toutes les autres Editions, nous n'avons pas méme negligé d'en faire imprimer quelques autres que la méme Edition attribue à Coquillart, qui pourroient bien n'être pas fortis de fa plume. Quant à l'ortogra phe & à la mefure des Vers de Coquillart, qui font l'un & l'autre dans un tres-grand defordre, nous n'y avons fait aucun changement, & cette conduite nous a été fingulierement prefcrite par toutes les perfonnes verfées dans ce genre de litterature. Il refte, Monfieur, à vous dire quelque chofe de la perfonne de Guillaume Coquillart. Il eft qualifié à la tette de toutes les Editions Official de l'Eglife de Reims, & la Croix du Maine ne nous en apprent pas davantage. Il faut avouer que nos anciens n'étoient gueres curieux de ces fortes de recherches; vous en avez pu juger par le peu de notions qui font reftées de noftre Poëte Villon, & par l'Auteur de la Farce de Pathelin qui nous eft entierement inconnu. La Croix du Maine avance que Coquillart floriffoit à Reims en Champagne en 1478; en effet on trouve dans l'Enquefte de la Simple & de la Rufée, deux dattes, l'une de 1470. & l'autre de 1478; noftre Poëte vivoit encore fous Charles VIII. comme il paroît par une piece de Vers qu'il compofa pour l'entrée du Roy dans la ville de Reims, lors qu'il y alla fe faire facrer en 1484 Jean Juvenel des Urfins Archevêque de Reims dans fon teftament du 18. Septembre 1472. nomme pour executeur un Guillaume Coquillart. Exfecutores nomino Magiftros Euftachium, Johannem Juvenalem de Urfinis nepotes meos dominum Ludovicum Epifcopum Trecenfem, Officiales meos, Sigilliferum, Johannem Chardon Ballivium meum Gullielmum Coquillart Procuratorem meum, &c. Mar .lot Hift. Eccl. Rem. p. 745. T. 11. Marot eft prefque le feul de nos Auteurs anciens qui fe foit fouvenu de Coquillart. Il a pris plaifir de fe jouer fur le nom & fur les armes de nottre Poëte dans cette Epitaphe en vers. La morre eft un jeu pire qu'aux quilles Perdit fa vie, fes coquilles. J'ay veu une remarque d'un très habile homme fur cette Epigrame que je placeray ici dautant plus librement, que je ne fuis point partifant aveugle de nos anciens Poëtes. L'allufion de la Mourre, ou comme il dit de la Morre à la mort, eft bien puerile, & ce n'est pas là ce badinage qu'a entendu Defpreaux quand il a dis; Imitez de Marot relegant badinage. Dans un autre endroit Marot regarde Coquillart comme l'honneur de la Champagne, c'eft dans fon imitation de l'Epigramme, de Martial 1. 1. Verona docti fyllabos amat vatis,&c. où il dit, de Coquillart s'esjouit la Champaigne. En effect au jugement des connoiffeurs, Coquillart écrit avec une facilité merveilleufe, il parle trèsbien pour fon temps, & peut eftre lirions nous fes ouvrages avec plus de fatisfaction, s'ils étoient tombez entre nos mains tels qu'ils font fortis des fiennes. Mais je ne m'attacheray pas davantage à faire valoir les beautés de notre Poëte, elles vous échaperont moins qu'à per On trouve dans les Ocuvres latines en vers & en profe de Nicolas Ori de Reims en Champagne, imprimée en 1507. in fol. a Lyon trois Epigrammes adreffées à Guillaume Coquillart, mais elles ne contiennent rien qui puiffe fervir à le faire connoiftre. Tonne, & dailleurs je fçay combien vous etes en garde contre les autorités & les prejugez, fur tout en matiere d'ouvrages d'efprit. Je fouhaitte Monfieur que les differens ouvrages que nous donnons de temps en temps au public, contribuent à vous delaffer de vos occupations ferieu fes. Je fuis, &c. hans, RISQUES mignons, bruyans en fans, Toujours penfans, veillans, fongeans, Cueur actif, & faffres couraiges; Venez, venez fophiftiqueurs, Gens inftruits, plaifans, topiqueurs, A Remplis de cautelles latentes, Laiffez vos faulces & vos moustardes. Et laiffez vos Harpes lombardes. Gouverneurs laiffez Politiques, |