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pur, ni dans la diffolution du fer, par exemple, par le même acide.

Il s'agit maintenant de favoir fi l'efprit-devin est tout entier dans l'éther, ou s'il n'y en a qu'une partie ; enfin, s'il a été tout décompofé.

Macquer croyoit que l'éther n'étoit que l'efprit-de-vin déphlegmé, c'ell-à-dire, que P'acide avoit enlevé à l'efprit-de-vin une partie de fon eau principe. Mais nous avons vu que les éthers font de véritables combinaifons de l'efprit-de-vin avec les acides qu'on a employés, & qu'on y démontre facilement. L'odeur de ces différentes espèces d'éther prouve égale ment que ces acides s'y retrouvent. Mais cet efprit-de-vin eft-il décomposé ?

Il est certain qu'il y en a une partie décompofée dans l'opération; puisque nous avons de l'huile de vin, du vinaigre, que les acides de viennent chargés d'air inflammable, tel eft l'acide vitriolique qui paffe à l'état d'acide ful fureux, l'acide marin avec excès d'air pur qui perd cet excès, &c. &c. enfin il y a production d'air impur.

Mais la portion fpiritueufe qui eft combinée avec l'acide pour former l'éther, eft-elle décompofée elle-même ? Je le pense. Dans l'acide dulcifié ou alkoolifé, elle eft entière; mais

elle est altérée dans l'éther. Elle a perdu une partie de fon air inflammable, puifque les acides n'ont pu s'unir avec elle qu'autant qu'ils ont furabondance d'air pur. Il n'y a point d'air inflammable ou autre dégagé dans la formation de l'éther marin, parce que l'air inflammable & l'air pur fe combinent; de même qu'en faifant diffoudre du fer ou d'autres métaux dans l'acide matin avec excès d'air pur, il n'y a non plus aucun dégagement d'air.

Enfin les acides préfentent les mêmes phé nomènes avec toutes les autres espèces d'huile qu'avec l'efprit-de-vin. L'acide vitriolique verfé Tur une huile ineffentielle, par exemple, l'huile d'olives, l'attaque, la noircit, mais fe combine avec elle, s'il n'eft pas concentré; le mêlange acquiert beaucoup de confiftance, & a une odeur agréable. L'acide nitreux affoibli se combine auffi avec les huiles ineffentielles, & forme une espèce de cire. L'acide prend éga◄ lement une odeur agréable.

L'acide marin n'agit que très-lentement fur Phuile d'olives qu'il noircit cependant à la longue. Mais l'acide marin avec excès d'air pur agit très-promptement, & il n'y a non plus aucun dégagement d'air.

Je penfe donc que ces acides agiffent de même fur l'efprit-de-vin, qui eft une vraie

huile. Mais comme fon acide eft différent, & plus développé, il fe trouve fouvent libre, & on obtient du vinaigre. L'efprit-de vin eft donc toujours plus ou moins altéré dans l'éther.

Il s'enfuit que l'éther contient plus d'acide que l'efprit-de-vin, & cela eft fi vrai, que fi on veut conferver l'éther pur, il faut toujours le tenir fur l'alkali cauftique ou la chaux, autrement l'acide y domine bientôt.

Il paroîtroit cependant que l'éther contenant plus d'acide que l'efprit-de-vin devroit être plus foluble dans Feau, & cependant c'eft le contraire. Sans doute cela dépend de la nature de la combinaison..

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DE LA FERMENTATION

ACETEUSE.

LA fermentation acéteuse a été regardée comme le fecond degré de la fermentation parce qu'effectivement le corps muqueux paffe d'abord à la fermentation fpiritueufe avant que de devenir vinaigre. Cependant, ceci ne doit point être regardé comme général, puisque nous avons vu beaucoup de fubftances paffer à l'aigre fans avoir fubi de fermentation fpiritueufe. Les gelées animales aigriffent ainsi que la pâte, le lait, &c. &c. & elles n'avoient pas paffé à la fermentation fpiritueufe. Cependant, comme le vinaigre qu'on retire de toutes les liqueurs fpiritueufes, eft le produit le plus pur de la fermentation acéteufe, c'eft à celui-ci que nous allons nous arrêter plus particuliè

rement.

J'ai rempli de vin qui paffoit à l'aigre deux cornues de 50 pouces, puis j'y ai enfuite introduit 30 pouces cubiques d'air pur. En ayant plongé le bec dans un vafe plein de mercure, je les ai laiffées ainfi 20 jours. Il y a eu 4 pouces d'air absorbés : j'ai fait paffer l'air d'une de ces cornyes dans l'eau de chaux qui

n'a pas été précipitée d'une manière fenfible, ni n'a été abforbé.

Cet air ainfi lavé dans l'eau de chaux étoit très-impur. Une mefure & trois d'air nitreux ont donné pour réfidu 0,91, & auparavant les mêmes quantités avoient laiffé pour réfidu 0,18.

La liqueur de l'autre cornue étoit devenue un vinaigre affez fort. C'eft, je crois, M. l'abbé Rozier qui a obfervé le premier que le vin en paffant à l'état de vinaigre, abforboit beaucoup d'air. Ce Phyficien, qui s'occupe fi utilement à perfectionner l'agriculture, ajusta sur l'ouverture d'un tonneau de vin qui agriffoit, une veffie pleine d'air ; & il vit bientôt que tout l'air étoit abforbé, & que la vessie étoit devenue flafque.

J'ai auffi mis fous une cloche du fort vinaigre. Il a abforbé beaucoup d'air & a encore acquis de la force. L'air qui reftoit ne contenoit point d'air acide, & avoit été très-vicié d'ailleurs.

L'accès de l'air pur n'eft cependant pas d'une néceffité abfolue pour la formation du vinaigre. J'en ai fait avec du lait fans communication avec l'air atmosphérique, comme je l'ai expofé en parlant du lait. Mais fuivons les phénomènes de la fermentation acéteuse.

La liqueur commence par fe troubler. Le tartre qui étoit dépofé fe rediffout. Toute la

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