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lumineux fans chaleur. Cependant il y a quelquefois chaleur, comme dans tous les phofphores qui exigent d'être échauffés pour être lumineux, comme dans la chaux vive humectée, &c. &c. Néanmoins, il n'y a pas combuftion, ni par conféquent abforption d'air pur. Nous pourrions comparer ce mouvement des corps phosphoriques à celui des corps qui réfléchiffent la lumière.

DES SUBSTANCES SALINES.

DE tous les corps compofés dont on a tenté

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l'analyse, aucun n'a plus occupé que les fubf tances falines, parce que dès les premiers pas qu'on a faits dans l'étude de la nature, on a apperçu le grand le grand rôle qu'y jouent les fels. Cette idée s'eft, encore étendue depuis qu'on a prouvé que les terres, les pierres doivent être rangées dans cette claffe, & qu'on peut regarder tous les métaux eux-mêmes comme des espèces de foufre compofées d'un acide uni au principe de l'inflammabilité. Au moins la chose ne doit-elle plus paroître douteufe, relativement à quelques fubftances métalliques, telles que l'arfenic, la molybdène, le volfram, &c. Toutes les fubftances, végétales & animales font également de la même nature; en forte que la plus grande partie des corps compofés qui nous font connus, rentrent dans l'ordre des fubftances falines.

Il feroit trop long & hors de notre sujet de rapporter toutes les opinions qu'on a eues fur la nature des fels. Les premiers Chimistes connus qui ont travaillé avec quelqu'exactitude, tels que Paracelfe, Ifaac le Hollandois, &c. admettoient

admettoient un principe falin universel & primitif qui en paffant dans différentes combinaifons, fe modifioit & formoit cette grande variété de substances falines que nous connoiffons. Les uns ont appelé ce principe primitif acide univerfel, d'autres acidum pingue. Kunckel le nommoit calidum, ondtuofum. Meyer croyoit que c'étoit fon caufticon ; enfin, les plus anciens Philofophes l'ont défigné fous le nom de matière du feu. Le caufticon de Meyer, le calidum de Kunckel, l'acidum pingue, &c. ne font toujours que le feu confidéré de différentes manières; & effectivement nous prouverons que le feu qui eft le principe le plus actif de la nature doit fe retrouver en grande abondance dans les fubftances falines, qui ont elles-mêmes une fi grande énergie.

Mais une école célèbre, celle de Beccher & de Stahl, s'eft, éloignée de ces idées. Ces Chimiftes illuftres ne reconnoiffoient dans les fels qu'un principe terreux, qu'ils regardoient comme la terre vitrifiable & de l'eau. Cependant Beccher admettoit auffi fa feconde terre ou le principe inflammable dans quelques fels comme dans l'acide nitreux.

Les belles expériences qui depuis ce tems ont été faites fur les airs, dont on avoit trop négligé l'étude, ont préfenté de nouveaux faits Tome II.

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fur les parties conflituantes des fels. Ils donnent à l'analyse une fi grande quantité d'air, que, comme nous l'avons vu, un grand nombre de Phyficiens penfent que les différentes espèces d'air dont nous nous fommes entretenus jufqu'ici, doivent leur origine à la décompofition des fubftances falines. On a même été jufqu'à avancer que l'atmosphère terreftre ellemême pouvoit avoir été formée par ces décompofitions immenfes, qui s'opèrent dans le fein du globe. Mais auparavant que d'entrer dans ces difcuffions, nous allons expofer fuccindement les faits qui nous font connus fur la production de ces fubftances.

La nature forme journellement les fels. Elle a deux grands procédés pour cette opé

ration.

Le premier eft par l'intermède des fubf tances terreufes. Car dans cette combinaifon, comme dans toutes les autres, il lui faut toujours une base qui fixe les principes qu'elle veut employer, & lui donne le tems d'opérer à loifir. On s'étoit apperçu depuis long-tems qu'il fe trouvoit différens fels dans certaines terres. On voyoit le nitre s'effleurir en beaucoup d'endroits. Mais on ignoroit s'il existoit tout formé dans l'air qui l'auroit fimplement dépofé, ou s'il étoit de nouvelle formation.

Cependant Glauber avoit déjà fait une expérience intéreffante; il avoit épuisé par le lavage une terre de tous les fels qu'elle pouvoit contenir, & il en fit des petits murs. Ayant leffivé ces terres, quelque tems après elles lui donnèrent beaucoup de fels, fur-tout du nitre & du fel marin, foit à base alkaline, foit à base de terre calcaire, foit à bafe de magnéfie. Il s'agiffoit de savoir si ces sels avoient été appor par l'air, ou s'ils avoient été formés.

tés

Pour s'en affurer, on expofa à l'air libre des linges imbibés de leffives alkalines, & on n'obtint que de l'alkali aéré. On avoit cru pendant un certain tems que c'étoit du vitriol de potaffe. Mais on a reconnu depuis qu'ordinairement il n'y en avoit point, & jamais on n'a retiré de fels marins, ni de sels nitreux.

Cependant il eft quelques circonftances où les acides nitreux & marin paroiffent fe trouver dans l'atmosphère. Au moins Margraf dit qu'ayant ramaffé avec tout le foin poffible de l'eau de pluie & de neige, il en a obtenu par l'analyse des fels nitreux & marin calcaires; ce qui prouveroit déjà' la formation de ces acides même dans l'air par le concours de la terre calcaire. Il paroît auffi que fur le rivage de la mer l'air eft chargé d'une plus ou moins grande quantité d'acide marin. Car tous les

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