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pur qui fe brûle & fe combine avec ces nouvelles fubftances. Il forme de l'eau avec l'air inflammable, de l'air acide avec le charbon, de l'eau & de l'air acide avec les huiles, &c. . La même chofe a lieu lorsqu'on difsout les substances métalliques. Si on emploie un acide vitriolique concentré, une partie de l'acide t décompofée, elle fournit fon air pur au métal qui eft réduit en chaux & l'acide paffe à l'état d'acide fulfureux & de foufre.

Je conviens qu'on pourroit dire que l'air inflammable brûlant avec l'air pur de l'acide vitriolique fournit de l'eau. Mais rien ne prouve que cela foit, & que l'air inflammable ne fe combine pas réellement avec l'acide; au contraire, les faits rapportés démontrent que cette combinaison a réellement lieu.

Car l'acide vitriolique ne donne jamais d'air pur feul, & l'air inflammable & l'air pur ne donnent de l'eau que dans leur combustion. Or, dans toutes les opérations dont nous avons parlé, l'acide vitriolique mêlé avec l'huile, le fucre, &c. & autres corps où on admet l'air inflammable, paffe à Pétat d'acide fulfureux, à une chaleur qui ne fauroit dégager de l'air pur de l'acide vitriolique, & bien éloignée de pouvoir opérer la combuftion, & il n'y a point de dégagement d'air inflammable. Qu'eft donc

devenu cet air inflammable? Il faut donc qu'il fe retrouve dans l'acide fulfureux & le foufre, ainfi qu'il fe retrouve dans l'air nitreux.

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M. Priestley ayant enfermé de l'acide fulfureux dans un tube fcellé hermétiquement & l'ayant expofé long-tems à la chaleur, a obfervé qu'il y avoit eu une abforption d'air & production de foufre, mais feulement au bout de 15 jours ou un mois.

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L'acide phofphorique lui a préfenté les mêmes résultats. En ayant renfermé, dans un tuyau fcellé hermétiquement, & l'ayant exposé à la chaleur, il apperçut au bout d'un certain tems des traits de lumière qui annonçoient une combustion de phosphore; & effectivement, refta fur le tube une matière orangée, femblable à celle que laiffe le phofphore après fa combustion

il

Dans ces deux expériences, il y a eu abforption d'air, formation de foufre & de phofphore, par , par le moyen de la chaleur. Nos adverfaires ne peuvent pas dire que ce foient les acides vitriolique & phosphorique qui se soient décompofés & aient abandonné leur air pur, puifque pour lors il n'y auroit pas abforption mais production & dégagement d'air. Ils ne peuvent pas non plus foutenir que ce foufre & ce phosphore étoient contenus dans les acides

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fulfureux & phosphorique. Car autrement, dès les premiers momens, le foufre & le phosphore euffent été volatilifés, & auroient brûlé. Ce font donc des produits nouveaux. Ici, l'air inflammable a été formé par une portion d'air pur & de la matière de la chaleur. Ces expériences font démonftratives.

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Au refte, quand même les acides vitriolique & phosphorique perdroient une portion d'air pur, en fe changeant en foufre & en phofphore, & que par conféquent ce foufre & ce phosphore ne pourroient redevenir acides, qu'en absorbant la même quantité d'air pur, en même tems qu'ils abandonneroient leur principe inflammable; cela ne prouveroit rien contre mon opinion. On ne pourroit pas dire pour cela que le foufre & le phosphore font des êtres fimples, fans principe inflammable. Ce feroient toujours des compofés qui auroient perdu une partie d'un de leurs principes, ainsi que l'air nitreux eft bien un compofé, mais qui ne peut devenir acide qu'en se combinant avec l'air pur. Nous reviendrons ailleurs fur cette matière.

DE L'ACIDE SULFUREUX

A L'ETAT AERIFORME,

(ou De l'Air Acide fulfureux). M. PRIESTLEY ayant obtenu l'air acide marin c'est-à-dire, ayant fait paffer l'acide marin à l'état aériforme, chercha enfuite à réduire tous les acides au même état. Après dif férentes tentatives, il parvint à avoir de l'air acide vitriolique, ou plutôt acide fulfureux; c'est-à-dire, à contenir fur le mercure l'acide fulfureux à l'état aériforme. Voici son procédé,

Il mit de l'acide vitriolique dans une fiole, & y ajouta une matière quelconque, qui peut fournir de l'air inflammable ; l'huile d'olives, le charbon, &c. lui ont également réussi. Ayant adapté à sa fiole un tube avec l'appareil pneumato chimique au mercure; il la fit chauffer. au feu de lampe. Dès que la chaleur fut affez confidérable pour que l'acide pût réagir fur l'huile, &c. il fe dégagea une grande quantité de vapeurs aériformes qui pafsèrent dans la cloche avec rapidité. Les vaiffeaux pourroient même être brifés, fi on ne modéroit pas la

chaleur. Cet air fe foutient conflamment fur le mercure. Mais dès qu'on introduit de l'eau dans la cloche, il fe condenfe & il eft tout absorbé, pourvu qu'on ait eu la précaution de ne pas laiffer paffer fous la cloche l'air des vaisseaux, & celui qui pourroit être contenu dans la cire, l'huile ou le charbon. Il eft même difficile que ces deux fubftances, en fe décompofant, ne fourniffent toujours une certaine quantité d'air qui ne fe combinera pas avec l'acide, mais qu'il faut bien diftinguer de l'air acide sulfureux. Auffi peut-on l'obtenir plus pur par d'autres procédés.

Nous avons vu que l'acide vitriolique ne dégage pas de l'air inflammable de tous les métaux qu'il diffout, il n'y a que ceux fur lefquels il excerce une action vive, tels que le fer, le zinc, &c. qui pour lors laiffent échapper leur air inflammable. Mais ceux qu'il attaque difficilement & feulement avec le fecours de la chaleur, tels que le mercure, le plomb, l'étain, le bismuth, &c. ne donnent point d'air inflammable. On n'obtient que de l'air acide fulfureux, & quelquefois du foufre. Cet air acide fulfureux eft plus pur que celui qu'on' obtient par l'huile ou le charbon, & il n'eft ordinairement mêlé d'aucune fubftance étrangère.

Néanmoins

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