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de l'air pur. Mais cette quantité eft très-petite. Car j'ai mis une livre de cet acide blanc dans un flacon contenant 2 livres avec l'appareil pneumato-chimique. L'acide s'eft coloré, au bout de 12 heures qu'il a été expofé au soleil, & il n'y a pas eu un demi-pouce d'air dégagé, lorfque les vaiffeaux ont été ramenés à leur première température. La chaleur produit le même effet, mais plus lentement. Il faut remar quer que pour que cet acide fe colore, le flacon ne doit pas être plein. Je pense que c'est parce que pour lors il eft réduit en vapeurs, & la combinaison de la lumière ou de la chaleur fe fait beaucoup mieux qu'avec l'acide en liqueur.

Le procédé le plus prompt pour colorer l'acide nitreux blanc, eft de lui faire abforber l'air nitreux. Cet acide Pabforbe en grande quantité, comme nous l'avons vu, & devient rutilant, quelquefois il prend la couleur verte, enfuite la bleue, & dans cet état, il exhale toujours des vapeurs rutilantes.

Lorfqu'on diflille le nitre avec le vitriol de fer, la chaux d'arfenic, &c. on obtient auffi un acide nitreux extrêmement rutilant & fouvent coloré en bleu. C'est que cette opération eft accompagnée d'un dégagement confidérable d'air nitreux, L'acide nitreux qui paffe absorbe

de cet air, & en eft coloré comme nous avons vu qu'il l'eft toutes les fois qu'il abforbe beaucoup d'air nitreux.

L'acide nitreux coloré & fumant eft donc à l'acide nitreux ordinaire, ce qu'eft l'acide fulfureux à l'acide vitriolique ; c'est-à-dire, qu'il eft uni à une portion de la matière de la chaleur ou d'air inflammable. Ces deux fubftances ne s'uniffent bien que lorfqu'elles font échauf fées & réduites en vapeurs, comme nous l'avons déjà vu pour tous les autres acides. Car j'ai fait paffer de l'air inflammable dans l'acide nitreux qui n'a pas été coloré. Mais lorsqu'il eft réduit en vapeurs, & qu'il rencontre l'air inflammable, ils fe combinent & il devient. rutilant.

On pourroit peut-être dire que cette couleur n'eft due qu'à un excès d'air nitreux. Mais l'air nitreux lui-même contient de l'air inflammable, comme je l'ai fait voir. Ainfi ceci confirme mon opinion.

C'eft cet acide nitreux rutilant, qui donnePair acide nitreux, & l'acide nitreux non coloré ne donne de l'air acide nitreux qu'en fe colorant. Ce fera donc cette portion d'air inflammable ou du principe de la chaleur, qui fera capable de faire paffer à l'état aériforme l'acide nitreux & de l'y foutenir. L'acide nitreux

blanc eft certainement très-volatil, comme fon odeur l'indique. Mais réduit en vapeurs, il se condense promptement par le froid, ainfi que les vapeurs de l'acide vitriolique, celles de l'eau, du mercure, &c. & il ne peut devenir vraiment air acide nitreux.

Mais comment agit ici le principe de la chaleur ? Il paroît que fe combinant avec une portion d'air pur, il fe change en air inflammable, puis en air nitreux,

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DE L'ACIDE MARIN.

CET acide a été mis, par les anciens Chi miftes, au troifième rang des acides minéraux, parce qu'ils penfoient que les acides vitriolique & nitreux avoient plus d'énergie que celui-ci. Mais aujourd'hui il eft prouvé que fi l'acide vitriolique décompofe des fels marins, l'acide marin décompose de même un grand nombre de fels vitrioliques. Ainfi cette force des acides eft relative & dépend des affinités particulières & fouvent de doubles affinités.

La nature de l'acide marin eft comme celle de tous les autres acides, enveloppée encore de grandes ténèbres. Beccher, qui admettoit un acide primitif, dont les modifications donnoient tous les autres acides, penfoit que c'étoit fa terre mercurielle qui changeoit l'acide univerfel en acide marin. Mais ni lui, ni fes fectateurs, n'ont pu prouver l'existence de cette terre mercurielle, qui aujourd'hui eft regardée comme une fuppofition nullement fondée.

Les nouvelles découvertes nous ont donné des notions beaucoup plus juftes fur la nature de cet acide. Il est produit dans les nitrières, comme l'acide nitreux par le concours de l'air

atmosphérique & de l'air putride. Il doit donc contenir, comme celui-ci, 1o. de l'air pur, 2o. de l'air inflammable, 3°. de l'air impur, 4. peut-être de l'air acide, 5o. le principe de la chaleur, 6o. de l'eau. Il est auffi formé par les mêmes principes chez les êtres organifés.

pur

M. Lavoifier compofe cet acide comme tous les autres. Il admet un principe muriatique, qu'il regarde comme un être fimple non décompofé, lequel combiné avec l'air forme cet acide; & s'il y a excès d'air pur, ce fera l'acide marin déphlogistiqué, ou avec excès d'air pur. Mais ce que nous venons de dire démontre l'invraisemblance de cette hypothèse. L'acide marin eft produit journellement dans les nitrières & chez les êtres organifés. D'où viendroit donc ce principe muriatique, cet être fimple? Il ne fe trouve ni dans l'air, ni dans l'eau, ni dans la terre. Il est au contraire prouvé que cet acide eft formé comme l'acide nitreux, par le concours des différens airs.

Enfin, l'acide marin fe décompofe par la putréfaction, comme nous avons vu dans l'expérience de M. Parmentier; mais nous allons établir la même vérité par des preuves plus directes.

L'immortel Schéele, en distillant l'acide ma

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