Imágenes de páginas
PDF
EPUB

1

feroit donc formé, comme les autres acides, des différens airs.

Effectivement, cet acide foumis à la diftillation, donne de l'air pur. Il monte enfuite de l'eau chargée d'acide; enfin le résidu se vitrifie.

M. de Fourcroy dit qu'ayant diftillé de l'acide vitriolique pur fur l'acide boracin, il a obtenu de l'acide fulfureux. Ce qui indiqueroit que cet acide contiendroit un principe inflammable.

Le principe de la chaleur doit auffi s'y retrouver comme dans tous les autres acides. Enfin, il contient beaucoup d'eau, comme nous venons de le voir.

Voilà donc l'air pur, l'air inflammable, le principe de la chaleur & l'eau, qui sont principes de cet acide. Mais il eft vraisemblable qu'il contient auffi les autres espèces d'air.

DE L'ACIDE VÉGÉTAL

A L'ETAT AERIFORME,

(ou Air Acide Végétal ).

Nous avons vu que les acides végétaux se forment par les forces vitales qui y emploient les différens airs, le principe de la chaleur, la lumière, le fluide électrique, l'eau, &c. Ces acides font d'abord très-fenfibles dans la plante dont les fucs font plus ou moins acides, plus ou moins acerbes. Mais par la maturité, ils difparoiffent en partie, & fe changent en corps fucré, en huile, en réfine, &c. c'est-à-dire, qu'ils font réduits à l'état de foufre végétal, ou faturés par le principe de l'inflammabilité ou air inflammable. On les fait reparoître en les dépouillant de cet air inflammable, foit par diftillation, foit par la fermentation acéteuse, & fans le concours de l'air pur.

la

Je range ces acides en trois claffes principales, 1°. ceux du corps fucré ou muqueux, 2o. ceux des huiles ineffentielles ou graffes, 3°. ceux des huiles effentielles.

L'acide du corps muqueux ou fucré paroît le même dans tous les végétaux, puisque par

le moyen de l'acide nitreux, on en peut toujours retirer l'acide faccharin. Mais néanmoins il est différemment modifié chez les différens végétaux. MM. Weftrumb, Crell, Helmbstadt, ont prouvé que cet acide reparoiffoit tantôt fous forme d'acide tartareux, tantôt comme acide faccharin, tantôt comme acide malummien, & enfin paffoit à l'état d'acide acéteux.

Il se trouve dans un grand nombre de plantes à l'état d'acide tartareux. Il est dans d'autres plantes fous forme d'acide faccharin. Schéele a fait voir que l'acide du fel d'ofeille étoit le véritable acide faccharin, lequel fe retrouve dans un grand nombre d'autres plantes. Enfin, M. Helmbstadt penfe que l'acide malummien est un paffage de l'acide faccharin à P'acide acéteux. Quant à celui-ci, il paroît un produit de l'art qui n'existe pas chez les végétaux dans leur état naturel.

Voilà donc cinq états fous lefquels il faut diftinguer cet acide.

1°. Lorsqu'on diflille un corps muqueux quelconque, on obtient un acide, que j'appellerai acide muqueux.

2. Cet acide étant plus élaboré dans la plante fera l'acide du tartre.

3o. Il paffera à l'état d'acide oxalin dans un grand nombre de plantes.

4. Chez plufieurs autres, il fera l'acide malummien.

5o. Enfin, la fermentation acéteufe le convertira en vinaigre.

Mais cet acide du corps muqueux qui peut devenir acide tartareux, acide faccharin, acidę inalummien & acide acéteux, préfente des modifications prefqu'infinies chez les différens végétaux, fuivant les fubflances auxquelles il fe trouve uni. Chaque corps muqueux, chaque corps fucré, a une fayeur particulière, quoique ce foit le même acide. Car l'acide des pommes ou malummien, l'acide citronien, & la plupart des acides végétaux, peuvent être ramenés à l'état d'acide faccharin.

Tous ces acides du corps muqueux, foit qu'ils foient développés, comme dans le citron, la grofeille, l'épine-vinette, &c. foit qu'ils foient faturés par le principe inflammable, comme dans le fucre, ne paroiffent donc qu'un feul & même acide, différemment modifié.

Les huiles ineffentielles, autrement dites huiles graffes, contiennent aussi un acide faturé par le principe inflammable. Nous avons vu qu'en diflillant le beurre de cacao, nous en avons retiré un acide très-pénétrant & trè→ actif. Toutes les autres huiles ineffentielles,

telles que celles d'olive, de lin, &c. la cire, à la diftillation, donnent auffi des acides qui rapprochent beaucoup de celui-ci,

Je penfe donc que toutes les huiles ineffentielles ont un feul & même acide différemment modifié, & qui paroît être, celui du beurre de

cacao.

Les huiles ineffentielles au nombre defquelles on doit ranger les baunes, les réfines, &c. font également des acides faturés par l'air inflammable. On retire ces acides par la diftillation dans les vaiffeaux fermés. Ceux du baume de tolu, du benzoin, du fuccin, &c. font trèsvifs. M. Koskarten eft même parvenu à en retirer un du camphre, en le diftillant huit fois avec l'acide nitreux.

Mais pourroit-on ramener tous ces acides des huiles effentielles à un feul, & toutes ces huiles ne feroient-elles que différentes modifications du même acide? Quoique je fois très-porté à le croire, nous n'avons pas encore affez d'expériences pour ofer prononcer à cet égard.

On a établi de faire plufieurs divifions dans les acides végétaux. Mais je crois qu'on les a trop multipliés. M. Goetteling ayant distillé l'écorce & le bois de bouleau, en retira un acide affez vif, qu'on a nommé acide lignique. Il fit de l'éther en le coinbinant avec l'efprit-de-vin.

« AnteriorContinuar »