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Il examina auffi fes affinités avec différentes fubftances. Mais cet acide ne me paroît devoir celui du corps muqueux ou du fucre, très-abondant dans le bouleau, mêlé avec celui de l'huile du même bois.

être que

En un mot, l'acide lignique ne doit être que celui du corps muqueux, des huiles, des réfines, &c. contenus dans le bois. Ce n'est donc pas un acide particulier, mais un compofé.

L'acide gallique, ou des noix de galles, eft auffi celui du corps fucré ou muqueux, puisque Schéele en a retiré l'acide faccharin. Peutêtre eft-il modifié, pour être amené au point de précipiter toutes les chaux métalliques, comme on fait que le fait l'infufion de noix de galles; ou peut-être eft-ce un autre principe qui opère ces précipités. Ce que quelques expériences particulières me portent plus volontiers à croire.

On a encore fait des acides particuliers de tous ces acides végétaux lorfqu'ils font réduits à un état empireumatique, & on leur ajoute pour lors le nom de pyro. Ainfi on dit pyrolignique, pyro-mucique, &c. Mais il me femble 1°. que le mot pyro ne conviendroit point, étant un mot grec, & lignique, mucique, &c. étant latin ou françois. Je préférerois donc empyreumo, qui eft paffé dans notre langue.

2o. Lorfqu'on parle d'une fubflance, on la fuppose toujours dans fon état de pureté. Ainfi il faut toujours prendre ces acides purs. Autrement on fe jetteroit dans des divifions où on fe perdroit.

Les acides végétaux peuvent paffer à l'état d'air ou plutôt de vapeur aériforme, comme les acides minéraux. M. Priestley ayant retiré des airs particuliers des acides marin & vitriolique, effaya s'il en obtiendroit également des acides végétaux ; il foumit du vinaigre au même procédé qu'il avoit employé pour les autres acides, & il en obtint un air acide végétal qui n'étoit que du vinaigre à l'état aériforme.

J'ai mis du fel acéteux de cuivre ou verdet dans une fiole & y ai verfé de l'acide vitriolique. Ayant appliqué la flamme d'une bougie fous la fiole, il s'eft excité une vive effervef& il a paffé une vapeur aériforme que j'ai reçue à l'appareil au mercure. Mais le froid du mercure la condenfe promptement. Le verdet a été décoloré, & il eft devenu blanc.

cence,

Cet air n'eft que l'acide à l'état aériforme. Il s'unit aux différentes bafes qui ont de l'affinité avec le vinaigre, & forme des fels acéteux. Lorsqu'on le mêle avec l'air ammoniacal, ils s'absorbent, fe combinent & forment un fel ammoniacal acéteux.

Une bougie allumée & plongée dans cet air s'eft éteinte, & il n'eft douteux

animal ne fauroit y vivre.

pas

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que

nul

Ayant verfé de l'eau fur le mercure, j'ai foulevé la cloche, l'eau s'y eft introduite. L'air a été presque tout abforbé, & l'eau eft devenue un acide acéteux affez fort.

Cet air par conféquent ne peut pas être mis au nombre des airs permanens. Mais ces expériences nous prouvent que le vinaigre & les acides végétaux peuvent passer à l'état aériforme, & s'y foutenir jufqu'à ce qu'ils rencontrent de l'eau, qui, par fa grande affinité avec eux, les condense promptement, quoique le froid ne puiffe les faire condenfer en liqueur.

Quelquefois l'eau n'abforbe pas entièrement ces vapeurs aériformes. Cela peut dépendre premièrement de la portion d'air commun contenue dans les vaiffeaux ou la liqueur. Mais lorsqu'on a pris les précautions néceffaires pour fe débarraffer de cet air, il y a encore fouvent une portion qui n'eft pas absorbée. Elle vient pour lors d'une partie de l'acide végétal décompofée, parce qu'on aura appli qué une trop forte chaleur, qui, comme nous l'avons vu, décompofe très-facilement ces

acides.

DES ACIDES ANIMAUX

A L'ÉTAT AERIFORME,

(ou De l'Air Acide Animal). Les acides animaux peuvent être réduits à l'état aériforme, ainfi que tous ceux dont nous venons de parler. La graiffe, le fuc médullaire, le beurre, &c. ont des acides très-vifs, qui, par un degré de chaleur fuffifant, entrent en vapeurs. Mais ils fe condenfent promptement dès qu'ils paffent à travers l'eau ou le mercure. J'ai effayé d'en retirer à l'appareil au mercure, fans pouvoir y réuffir. J'ai cependant obtenu une fubftance aériforme, qui s'eft foutenue fur le mercure. Mais c'étoit un véritable air, qui contenoit une portion de l'acide volatilifé. Tous ces acides, ainfi que nous l'avons vu, fe décompofent facilement à la distillation, & c'eft cette portion: décompofée qui fournit l'air dont nous parlons. Mais on ne peut regarder cet air chargé d'une portion d'acide, comme de l'acide aériforme. La même chofe auroit vraisemblablement lieu avec l'acide des fourmis, celui du ver à foie, &c. en forte que tous ces acides font dans le cas de l'acide

vitriolique, de l'acide nitreux, &c. qui peuvent bien être réduits en vapeurs, mais ne fauroient fe foutenir à l'état aériforme fur le

mercure.

Tous les corps de la nature peuvent être réduits en vapeurs à différens degrès de chaleur. L'or, l'argent, &c. au foyer du miroir 'ardent, font volatilifés. Le quartz lui-même est volatilisé par l'acide fluorique, & par l'eau en vapeurs. Car Bergman rapporte que l'eau bouillante du grand jet de Geyer en Islande, dépose une terre quartzeufe fur les lieux où elle retombe. Le fer, le cuivre qui paroiffent fi fixes, font volatilisés par le fel ammoniac, &c.

Les liqueurs fpiritueufes étant plus volatiles que l'eau, exigent un degré de feu peu confidérable pour être réduites en vapeurs. C'est l'éther particulièrement qui eft volatilisé avec le plus de facilité.

J'ai mis de l'éther vitriolique dans une petite fiole & l'ai expofé à la flamme d'une bougie avec l'appareil au mercure. Il a paffé une vapeur que j'appellerai vapeur aériforme éthérée

ou air éthéré.

Les premières portions d'air qui paffent fous la cloche fe foutiennent fous forme de vapeurs. Expofées à la flamme d'une bougie elles prennent feu, & donnent une belle flamme

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