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d'un

du total

136

à cause

pliffoit un ballon d'air, & en fe fermant les narines, refpiroit cet air par le moyen conduit. Cet air refpiré paffoit auffi-tôt dans un autre ballon plein d'eau. La capacité des deux ballons étant connue, il eftinoit la perte qu'il y avoit eue. Il la trouva le & néanmoins ne la porta qu'à un des erreurs qu'il craignit s'être gliffées dans fon expérience. Or l'homme refpire, dit-il, environ 20 fois par minute, & à chaque refpiration moyenne il absorbe 40 pouces cubiques d'air, ce qui donne 20 x 40 ou 800 pouces cubiques par minute, & 48,000 pouces par heure, qui divifés par 136, donnent 353 pouces cubiques d'air abforbés par heure, & 6 pouces par pouces par minute. Le résultat de Hales approche affez de la vérité, moyennant la réduction de moitié qu'il a faite dans fon expérience, fans nous dire pourquoi. Car d'après fes données il ne pouvoit avoir cette quantité, & effectivement il y a plufieurs caufes d'erreur dans fon expérience. 1o. Il faifoit paffer par l'eau, l'air qu'il avoit refpiré. Or cette eau devoit néceffairement abforber une grande partie de l'air acide, ce qui n'étoit pas connu du tems de Hales. 2°. Il fuppofe avec le docteur Jurin, qu'à chaque inspiration il entre 40 pouces cubiques d'air dans la poitrine, ce que je ne crois pas exact.

J'ai conftaté par plufieurs expériences, que je puis expirer environ 55 pouces cubiques d'air dans les grandes expirations. Voici le procédé que j'emploie. Ayant fait une forte infpiration, je chaffe dans une veffie tout l'air que je peux, par une expiration également forte. J'évite par là l'abforption de l'air acide, qui a lieu lorfqu'on fait l'expérience dans l'eau, On fe rappelle que dans cette expiration il faut avoir foin de fe bien fermer les narines. La veffie porte un robinet qu'on ferme auffitôt. La quantité moyenne de plufieurs expériences s'est trouvée être de 55 pouces cubiques.

Mais dans les infpirations moyennes, cette quantité n'eft point auffi confidérable. A chaque inspiration il n'entre pas plus de 8 à 10 pouces d'air dans ma poitrine. Suppofons 10 pouces & 20 infpirations dans la minute, il entrera dans ma poitrine 200 pouces cubiques par minute, & 12,000 par heure.

Cette quantité déterminée, j'enferme la même velfie dans un ballon dont le col eft coupé, de manière que le robinet foit hors du ballon. Je mets dans le ballon une certaine quantité d'eau, & je remplis d'air la vessie, de manière qu'elle fait fortir du ballon l'eau furabondante. Je respire pour lors l'air de la vessie

avec les précautions ordinaires, c'est-à-dire, ayant les narines fermées. La veffie contenant, environ 40 pouces cubiques d'air, je puis y refpirer 20 à 25 fois dans l'efpace d'une minute, & je ferme le robinet avant que d'abandonner le tube de la veffie. Sur la fin je ne refpire qu'avec la plus grande peine, & l'expérience finie, je fuis obligé de faire plufieurs grandes infpirations à l'air libre. Il s'eft fait un vide dans le ballon que je remplis d'eau; & j'ai par ce moyen d'une manière très-exacte la quantité d'air abforbée. D'après un grand nombre d'expériences, j'ai pris un résultat moyen, & il faut environ 6 pouces cubiques d'eau pour remplir le ballon. Par conséquent l'absorption a été de 6 pouces. L'air restant précipitoit l'eau de chaux, & après y avoir été bien lavé, éteignoit encore la bougie, &c. Et ainfi dans une heure, j'absorbe environ 360 pouces cubiques d'air atmosphérique, & dans 24 heures, 8,640.

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Or il entre dans ma poitrine 12,000 cubiques d'air par heure, 360 font abforbés. C'eft à-peu-près la trente-troifième partie.

J'ai répété la même expérience avec de l'air pur retiré du nitre. J'en ai introduit 40 pouces dans la veffie; quoique je l'euffe bien lavé, il lui reftoit toujours une odeur d'acide nitreux,

Je ne l'ai pu refpirer que trois minutes; & il à été diminué environ de 15 à 18 pouces. Le reflant bien lavé dans l'eau de chaux qu'il a précipitée abondamment, étoit moins pur qu'auparavant, mais plus pur que l'air atmosphérique. Ce qui prouve qu'il y en a eu une partie changée en air impur, & l'autre en air acide.

Cette dernière expérience confirme ce que j'ai dit fur la caufe de la mort des animaux dans l'air pur qui y périffent, quoique l'air foit encore très-pur. Ce qui ne peut être attribué qu'à la portion d'acide nitreux, dont cet air est toujours imprégné.

Je dois avertir au refte, qu'il est on ne peut plus difficile d'obtenir toujours les mêmes réfultats dans ces expériences, l'air contenu dans le poumon au moment où on commence à refpirer dans la veffie, & où on ceffe, y apporte toujours de grandes variations,

DE L'ANIMALISATION.

TOUTES les différentes substances que nous venons de voir chez le végétal, fubiffent de nouvelles modifications en paffant chez l'animal car les animaux tirent la nourriture des plantes, directement, comme les frugivores, ou indirectement comme les carnivores; par conféquent tous les principes qui fe trouvent dans l'économie animale, viennent en premier lieu des végétaux. Auffi n'en est-il aucun de particulier à l'animal.

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Les fubstances animales contiennent des mucilages, des huiles, des acides, des alkalis des terres, des parties métalliques, &c. Les mêmes fubftances exiftent chez le végétal; mais chez celui-ci les acides font très-abondans, & l'acide phosphorique, ainfi que principes de l'alkali volatil, ne s'y trouvent qu'en très-petite quantité; favoir favoir, dans la fubftance glutineufe. Chez l'animal, au contraire, il y a peu d'acide, excepté l'acide phofphorique, qui eft fort abondant, & on retire par la diftillation une quantité confidérable d'alkali volatil. Les liqueurs animales paroiffent donc fe rapprocher beaucoup de la

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