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leur ôte de l'air inflammable, elles paffent à l'état d'acides. Les acides végétaux au contraire en dénaturant leur air pur, & leur ajoutant de l'air inflammable, pafferont à l'état d'alkali ammoniacal.

Tous les alkalis réduifent les métaux en chaux, & doivent leur fournir de l'air pur.

Enfin, le fel marin ammoniacal paroît attaquer l'or, ce qu'il ne peut faire qu'autant que l'acide marin emprunteroit de l'air pur de l'alkali ammoniacal.

On doit appliquer tout ce que nous venons dire fur l'alkali ammoniacal, retiré du règne animal, à celui qu'on obtient du règne végétal.

Dans la gomme, dans la fubflance gluti neufe, dans les plantes crucifères, l'acide végétal aura été également élaboré, dénaturé & amené à l'état du principe falin animal.

Dans la fuie, dans le tartre qui a fouffert deux combuflions, l'acide a auffi fouffert la même altération. Ici l'action du feu a produit le même effet que les forces vitales dans les êtres organifés.

Ainfi tous les alkalis ammoniacaux retirés des règues animés, ne feront donc que l'acide végétal qui aura été élaboré, aura perdu de fon air pur, & fe fera combiné avec une nouvelle quantité d'air inflammable & d'air impur.

Nous retrouvons les mêmes principes dans les alkalis volatils, obtenus par les autres procédés; favoir par l'air nitreux introduit fur le fer humecté, ou dans une diffolution de vitriol martial, dans la diftillation du cinabre & de la limaille de fer, dans un mêlange de nitre & de fleurs de zinc, &c.

L'alkali ammoniacal fera donc compofé, 1. d'air pur altéré, 2°. d'air inflammable, 3o. d'air impur, 4°. d'eau, 5o. du cauflicon. Peut-être contient-il encore d'autres principes.

Mais les alkalis fixes peuvent paffer à l'état d'alkali ammoniacal; en diflillant le tartre qui a déjà éprouvé une première combustion, on obtient beaucoup d'alkali ammoniacal. Or le tartre contient l'alkali du tartre ou de potaffe. Le favon, d'un autre côté, eft fait avec le natron, & lorfqu'il est vieux, il donne à la diftillation de l'alkali ammoniacal. Dans ces opérations, les alkalis fixes paffent donc à l'état d'alkali ammoniacal; mais il leur faut le concours de fubftances qui contiennent beaucoup d'air inflammable, d'air impur, &c. tels que font ici le tartre & l'huile.

Il paroîtroit donc que les alkalis fixes ne diffèrent des alkalis volatils, que parce que ceux-ci contiennent plus d'air inflammable. Ils feront donc également compofés, 1°. d'air pur

altéré, 2°. d'air inflammable, 3°. d'air impur, 4°. d'eau, 5o. du cauficon. Peut-être font-ils auffi formés chez les végétaux & les animaux l'acide végétal altéré.

par

D'un autre côté, le natron paroît fe convertir en magnésie, d'après les expériences de MM. Deyeux, Dehenne, Lorgna, Ofburg, &c. Cette magnéfie pourroit donc auffi paffer à l'état d'alkali volatil. Elle paroîtroit donc auffi compofée, comme les alkalis, de différentes efpèces d'air du caufticon & de l'eau.

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Ces analyfes répondent parfaitement à la fynthèfe. Car nous avons vu dans les nitrières les deux alkalis fixes produits par le concours de l'air atmosphérique & de l'air putride. Or, ces airs contiennent 1°. de l'air pur, 2o. de l'air inflammable, 3°. de l'air impur, 4°. de l'air acide, 5o. le caufticon s'y trouve également, 6°. ainfi que l'eau.

La nature emploie encore les mêmes prin'cipes dans la production des alkalis chez les végétaux & les animaux, comme nous l'avons prouvé. Ainfi tout concourt à établir cette production des alkalis.

Telles font les notions que nous pouvons avoir dans ce moment fur les alkalis. Quoiqu'elles foient fondées fur des expériences inconteftables, elles ne porteront cependant

le caractère de démonftration que lorsque nous pourrons former dans des vaiffeaux les alkalis en combinant les fubftances que nous croyons en être les principes.

Cette analyse des alkalis confirme ce que j'avois dit dans la première édition de cet Ouvrage, que les acides & les alkalis ont les plus grands rapports, & ne diffèrent pas autant les uns des autres qu'on pourroit le croire, & effectivement on voit qu'ils ont à peu près les mêmes principes communs. La plus grande différence eft peut-être que les acides contiennent plus d'air pur, & les alkalis plus d'air impur & d'air inflammable. Mais ils tirent, les uns & les autres, leur grande activité d'un principe commun, la matière du feu combinée, le caufticon.

DE L'ALKALI AMMONIACAL

A L'ÉTAT AERIFORME,

(ou De l'Air Ammoniacal ou Alkalin).

СЕТ

ET alkali est très-volatil, celui fur-tout qui eft dans l'état de caufticité, & qu'on obtient

du fel marin ammoniacal, par le moyen des chaux calcaires & métalliques. Il s'échappe en grande abondance fous forme de vapeurs, toutes les fois qu'on débouche les vafes qui le renferment. Ces faits étoient connus. Mais on n'avoit pas cherché à le contenir à l'état aériforme dans des vaiffeaux fur le mercure.

M. Priestley, à qui nous devons la découverte de cet air, y fut conduit par celle qu'il avoit faite précédemment de l'air acide marin. Il ajufta un petit appareil au mercure, à une fiole dans laquelle il mit différens alkalis volatils, tels que celui du fel marin ammoniacal, celui de corne de cerf, &c. & il expofa la fiole à la flamme d'une chandelle. Il s'en dégagea auffi-tôt une vapeur confidérable, qui paffa dans la cloche, & s'y foutint, fous forme de fluide élastique. Y ayant introduit de l'eau, cette vapeur fut abforbée, & il obtint l'alkali

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