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ammoniacal cauftique ou fluor le plus concentré qu'il ait jamais eu.

Il faut, dans cette expérience, n'employer que l'alkali ammoniacal cauftique. Car fi on fe fert de celui qui ell concret ou combiné avec l'air acide, il paffe avec l'air alkalin beaucoup d'air acide, qui pourroit induire en erreur. Pour avoir cet air plus pur, je préfère d'employer le fel marin ammoniacal avec la chaux très-cauftique. En chauffant légèrement la fiole il fe dégage un air ammoniacal très-pur.

Si on plonge fubitement dans cet air une bougie allumée, elle s'y éteint. Mais en la defcendant lentement dans la cloche, il s'y introduit de l'air atmosphérique, la flamme de la bougie s'agrandit, fe colore en jaune & finit par s'y éteindre. Cette expérience prouve que l'air alkalin eft inflammable jufqu'à un certain point.

On peut le rendre beaucoup plus inflamnable en augmentant la chaleur. Pour lors il ne s'absorbe pas tout dans l'eau, & la portion reflante est très-inflammable. C'eft que la chaleur décompose une portion de l'alkali, & en dégage de l'air inflammable, comme nous l'avons vu, Une partie eft abforbée par l'air nitreux, ce qui y annonce de l'air pur.

L'air ammoniacal mêlé avec l'acide marin

aériforme, forme du fel marin ammoniacal. Ces deux airs, en fe combinant, produisent une vapeur extrêmement blanche, & s'abfor-. bent avec chaleur. L'air ammoniacal s'unit également avec les autres acides, & forme les différens fels ammoniacaux, fuivant la nature de l'acide qu'on lui présente.

Toutes ces propriétés de l'air ammoniacal, font voir qu'il n'eft point au nombre des airs permanens. Cet air n'eft que l'alkali ammoniacal qui paffe à l'état aériforme.

Les alkalis fixes, traités comme l'ammoniacal, ne fe volatilisent point, & ne fauroient se convertir à l'état aériforme. Cependant, il est vraisemblable que par un coup de feu affez violent on les volatiliseroit; car nous favons que dans les verreries, en foutenant le feu affez long-tems, on volatilise l'alkali, & il n'en refte qu'une très-petite quantité dans le verre. Mais nous ignorons ce qui fe paffe dans cette opération. L'alkali eft-il volatilifé en substance? ou eft-il décompofé? Et en fuppofant qu'il ne foit point décomposé dans cette opération, se foutiendroit-il à l'état aériforme, & le froid ne

le condenferoit-il pas ? & pour lors on ne pourroit plus dire qu'il foit vraiment à l'état aériforme.

DES SUBSTANCES MÉTALLIQUES,DE LEURS CHAUX ET DE LEURS ACIDES.

LA

A nature produit journellement les fubftances métalliques, comme elle forme les autres corps. Sans parler de ceux qu'elle élabore continuellement dans l'intérieur du globe, où nous ne pouvons pas facilement fuivre fes opérations, nous la voyons tous les jours en composer chez les êtres organifés. Les végétaux & les animaux contiennent beaucoup de fer, & dans ce fer on y a toujours trouvé de l'or. Beccher, Henckel, &c. s'en étoient déjà apperçus. Mais dans ces derniers tems M. Sage & plufieurs autres Chimistes, ayant répété l'expérience avec foin, ont bien conftaté qu'il y avoit toujours de l'or dans les cendres des végétaux. On en a retiré également de la terre végétale. Les difcuffions qui fe font élevées à cet égard n'étoient que fur les quantités. Schéele a même cru reconnoître de la manganèfe dans les cendres.

On auroit pu dire que ces métaux étoient charriés avec la sève dans la plante, & qu'ils yenoient de la terre. L'expérience de Vanhel

mont paroiffoit néanmoins lever tout doute à cet égard. Il a nourri un faule dans une terre épuifée par le lavage de toute fubflance faline; & la plante étoit femblable aux autres. MM. Eller, Bonnet, Duhamel, &c. ont répété l'expérience avec le même fuccès. Ils ont même élevé des plantes dans l'eau pure.

J'ai également élevé des plantes dans l'eau, & pour plus grande exactitude, je me fuis fervi d'eau diftillée. Les plantes que j'ai nourries ainfi m'ont donné à la diftillation les mêmes produits que les autres. L'eau diftillée n'a pu leur fournir ni le fer, ni l'or. Il faut donc que ces métaux y foient formés par les forces de la végétation.

Or nous favons que les végétaux absorbent une grande quantité d'air. Ils fe nourriffent auffi de la lumière du foleil, peut-être du fluide électrique, &c. L'eau eft également un de leurs principes les plus abondans. Ce feront donc tous ces principes ou quelques-uns feulement, qui formeront les fubftances métalliques contenues dans les plantes.

Les liqueurs animales contiennent également une grande quantité de fubftances métalliques. Menghini a démontré qu'une livre de fang contenoit 2 gros de fer, & en eftimant qu'un homme ordinaire a 13 livres de fang, il s'en

fuit qu'il y a dans fon fang 3 onces 2 gros de fer. Ce fer contient vraisemblablement de l'or & peut-être de la manganèfe.

On pourroit dire, à la vérité, que ces métaux ont été portés dans l'économie animale par les végétaux qui fervent à nourrir toutes les claffes du règne animal, ou dire&ement, tels que les frugivores, ou indirectement, tels que les carnivores. Néanmoins on ne fauroit guère douter les forces vitales ne foient capables de produire des fubftances métalliques chez les animaux comme chez les végétaux. Ces notions s'accordent d'ailleurs affez bien avec celles que nous avons dans ce moment fur les fubftances métalliques.

que

Les métaux fe préfentent dans la nature fous plufieurs formes. Ils font rarement purs. Quand ils le font, on les appelle métaux natifs ou vierges. Mais le plus fouvent ils font combinés avec différentes fubftances, qui les minéralifent. Ces minéralifateurs font le foufre, Parfenic, l'acide marin, l'air acide ou fixe, l'acide phofphorique, &c.

L'art travaille ces mines' fuivant les principes de la docimafie. Il en fépare le minéralisateur & les différentes fubftances étrangères qu'elles peuvent contenir. Cette féparation ne s'opère que par le moyen du charbon, ou de tout

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