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& qui étoit fenfiblement acide. Elle rougit les fucs bleus, fait effervefcence avec la terre calcaire, précipite les diffolutions mercurielles d'argent, de mercure, de plomb, &c.

Acide thungftique. La thungstène traitée par l'acide nitreux, comme la molybdène, donne également une terre acide qui rougit les fucs bleus, &c. C'elt encore une des découvertes de Schéele.

MM. d'Elhuyar ont retiré du wolfram le même acide thungftique.

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Acide ftannique. M. Hermbftadt a traité l'étain comme Schéele avoit traité les fubftances dont nous venons de parler; & après plufieurs diftillations fur l'acide nitreux, il a obtenu une chaux blanche, en partie foluble dans l'eau. Cette eau eft acidule, fe combine avec les alkalis, &c. Il paroît donc que cette chaux a paffé à l'état acide.

Nous pouvons foupçonner d'après ces expé riences, qu'on parviendra à convertir en acides la plupart des fubftances métalliques.

§. II I.

Des Verres Métalliques.

ENFIN, la dernière opération qu'on peut faire fubir aux métaux, eft de réduire leurs acides en verres.

La plupart des chaux métalliques pouffées à un feu plus ou moins violent fe vitrifient feules & fans addition. Ainfi la chaux d'or donne un verre purpurin, le verre de celle d'argent, est gris. L'étain donne un verre blanc, le plomb un verre jaune, le fer un verre noir, le cuivre un verre verd, l'antimoine un verre rougeâtre, le bismuth un verre jaune, le zinc un verre blanc, l'arfenic un verre jaunâtre, le cobalt un verre bleu, la manganèfe un verre purpurin, &c.

Les acides métalliques fe vitrifient également l'acide arfenical donne un verre tranfparent citrin, &c.

La calcination des métaux eft donc une opération très-compliquée, & qui présente un grand nombre de phénomènes différens, lefquels varient fuivant les procédés qu'on emploie.

Premièrement toutes les chaux métalliques ne font point dans le même état; mais elles peuvent fubir un grand nombre de modifications différentes.

Les chaux de fer qui préfentent une fi grande variété, peuvent nous fervir d'exemple. De la limaille de fer calcinée dans un creufet à feu ouvert, c'est-à-dire, avec le contact de l'air, eft convertie en éthiops, qui eft très-attirable à l'aimant, & acquiert un poids éton

nant, environ le tiers de fa pesanteur primitive. Le feu le plus violent ne lui cause pas d'altération. L'étincelle électrique d'une certaine force convertit également le fer en éthiops ; mais lorfque les batteries font fortement chargées, le fer eft réduit en floccons jaunâtres ocreux qui ne font plus attirables à l'aimant. Ainfi la calcination eft encore plus complette,

Le fer diffous par les acides, par exemple, par l'acide vitriolique & précipité par la pierre à cautère, donne une chaux noirâtre très-attirable à l'aimant, comme l'a fait voir M. Darcet. M. Maret ayant précipité par l'alkali volatil cauftique cette même diffolution de fer, a obtenu un éthiops très-attirable. Les alkalis fixes cauftiques, en liqueur, donnent un précipité d'un verd noirâtre qui n'eft jamais fenfible à l'aimant. Le précipité par la chaux est aussi noirâtre fans être attirable. Le précipité par l'alkali aéré eft d'un verd plus clair, ainfi que celui par la terre calcaire, quelquefois même il eft blanc. Mais tous ces précipités expofés à l'air pur, font changés en ocre jaunâtre. Si on calcine un peu cette ocre, il paffe d'abord au brun, puis au rouge & redevient éthiops. Enfin cette même diffolution de fer précipitée par la noix de galle, eft noire ou bleue, & celle par l'alkali phlogifliqué eft bleue.

Toutes les autres chaux métalliques, telles que celles de mercure, de plomb, d'antimoine, &c. préfentent les mêmes variétés. Celle de plomb peut être grife, jaune, rouge, blanche, &c.

Plufieurs de ces chaux métalliques peuvent paffer à l'état d'acide, fi on les calcine à un certain point, qu'on les dépouille davantage d'air inflammable, & qu'on leur donne une plus grande quantité d'air pur.

Enfin, elles peuvent toutes fe vitrifier & fe changent pour lors en verres différemment colorés, & qu'on emploie dans les arts, tels que les émaux, les porcelaines, les fayen ces, &c.

Ces chaux, ces acides & ces verres métalliques ont un grand nombre de propriétés différentes. Nous ne parlerons ici que des principales, de celles fur-tout qui peuvent jeter un peu de jour fur leurs natures, telles que 1o. leur folubilité dans l'eau, 2°. leur faculté de convertir l'air pur en air acide, 3°. leur cauflicité, 4°. leur augmentation de poids.

Un grand nombre de chaux métalliques eft foluble dans l'eau, on fait de tout tems qu'elle diffout la chaux d'arfenic. Elle paroît en pouvoir diffoudre environ de fon poids.

Rouelle avoit prouvé que la chaux blanche d'antimoine

d'antimoine faite par la détonation avec le nitre étoit foluble dans l'eau. Mais on craignoit qu'elle ne dût cette folubilité à une portion d'alkali. J'ai donc choifi des chaux métalliques faites par le feu pur, & j'ai cherché à m'affurer fi elles étoient folubles.

J'ai agité long-tems dans l'eau diftillée des fleurs de zinc ou chaux de zinc; ayant filtré cette eau, j'en ai rempli une fiole dans laquelle j'ai fait paffer de l'air inflammable fulfureux. L'eau est devenue noirâtre & a fait un dépôt de la même couleur. Ce dépôt n'étoit autre chofe que la chaux de zinc qui avoit été diffoute par l'eau & colorée par l'air inHammable fulfureux.

La chaux blanche de bifmuth préfente le même phénomène. J'en ai lavé en grande eau pour lui enlever toute la portion d'acide qu'elle auroit pu conferver. J'en ai enfuite mis dans de l'eau diftillée & l'ai agitée. L'eau enfuite filtrée a noirci par l'air inflammable fulfureux.

L'air pur eft altéré par les chaux métalliques & converti en air acide. C'est une des plus fingulières propriétés de ces fubftances. Les chaux de plomb, telles que le mafficot, le minium, la litharge, qui fortent d'un feu trèsvif, ne donnent point d'air à ce degré de feu. J'en ai laiffé expofées quelque tems à l'air Tome II.

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