Imágenes de páginas
PDF
EPUB

36

pendant ce n'est pas du fucre pur. Il contient encore quelques autres principes.

que

A l'analyse il donne les mêmes produits

le fucre. J'en ai distillé demi-once; il s'est bourfoufflé dans la cornue, des vapeurs blanches fe font élevées. Il s'eft dégagé en mêmetem$ 113 pouces d'air qui étoit un mêlange d'air pur, d'air inflammable, d'air acide, & d'air impur. Il a paffé de l'huile & de l'acide; mais comme l'a remarqué Schéele, cette huile quoiqu'empyreumatique, a une odeur particulière qu'il compare à celle de l'acide du benzoin. Nous, retrouverons cet acide du benzoin dans les urines.

600 parties de cet air agitées dans l'eau de chaux, ont été réduites à 489.

Une mesure de celui-ci & une d'air nitreux ont donné 1,58.

Deux mesures de cet air & une d'air pur, détonées dans l'eudiomètre, ont laiffé pour réfidu: 1,40, 1,42.

Ce même fucre de lait, traité avec l'acide nitreux, donne beaucoup d'acide faccharin.

Mais Schéele prétend en avoir encore retiré un autre acide particulier, qui préfente des phénomènes différens de ceux de l'acide faccharin. Il ne fe diffout que dans l'eau bouillante; l'eau froide n'a aucune action fur lui,

Il s'unit avec les alkalis, les terres, les métaux, &c.

La partie cafeufe du lait reffemble entiè rement à la fubftance glutineuse, ou végétoanimale du froment. Nous avons déjà dit que Rouelle avoit fait avec la partie glutineufe du froment une espèce de fromage. Mais cette partie cafeufe n'eft pas la fubftance glutineufe pure. Elle contient encore de la partie muqueuse ou fucrée, & c'est celle-ci qui lui fait fubir la fermentation néceffaire pour faire le fromage, car autrement elle pafferoit tout de fuite à la putridité.

J'ai distillé une once de cette partie caseuse, que j'avois fait deffécher dans des foucoupes de porcelaine, il a paffé d'abord une eau ou phlegme fade, enfuite de l'huile avec de l'air. H fe dégageoit en groffes bulles blanches. La quantité d'air a été de 45 pouces. Sur la fin de la diftillation, il a monté de l'alkali volatil, enfin il eft refté dans la cornue un charbon peu fpongieux.

600 parties de cet air agitées dans l'eau de chaux l'ont précipité, & ont été réduites à 482.

Une mesure de cet air & d'air nitreux ont donné un réfidu de 146.

Cet air a brûlé d'une flamme bleue à l'approche d'une bougie allumée.

Deux mefures & une d'air pur détonées ont donné pour réfidu 1,02, 1,04.

La partie cafeufe fe diffout dans les acides & dans les alkalis. J'ai verfé de l'alkali volatil cauftique dans cette partie cafcufe; elle s'eft diffoute. J'y ai ensuite ajouté du vinaigre, & je n'ai pas fenti d'une manière fenfible l'odeur. d'air inflammable fulfureux, que Scheele dit avoir cependant éprouvée.

l'a

Le même Chimifte a auffi obfervé que cide retiré du petit lait, & tenu en digestion pendant quelques jours fur le plomb, le diffout. Il fe forme un fédiment blanc qu'il dit être un vrai vitriol de plomb. Nous retrouverons cet acide vitriolique dans le vitriol de natron, & le vitriol calcaire, qui fe retirent de l'urine, &c.

La troifième partie du lait eft la butireufe. Le beurre est une huile de la nature des huiles ineffentielles végétales, dont nous parlerons ailleurs.

Enfin le lait contient une terre, qui eft de, la terre calcaire unie à l'acide phosphorique,

DE LA LIMPHE ANIMALE.

Nous avons reconnu chez les végétaux deux efpèces principales de limphe; l'une qui eft le corps muqueux, la partie amilacée, & le fucre; l'autre qui eft la fubftance glutineufe. Elles fe retrouvent également chez l'animal mais avec des modifications particulières,

Lorfqu'on fait infufer ou bouillir dans l'eau des fubftances animales, elle en extrait une matière gélatineufe douce, favoureuse, qu'on appelle gêlée animale; elle répond au mucilage des végétaux. Si on la laiffe féjourner quel que tems dans un lieu chaud, elle fubit un mouvement de fermentation, elle prend d'àbord un goût aigre très-décidé, & bientôt après paffe à la putréfaction.

Toutes les liqueurs animales contiennent une plus ou moins grande quantité de cette limphe en diffolution. La partie féreufe du fang, les eaux des hydropiques, les larmes, la bile, Purine, la falive, les fucs gaftriques, &c. en font plus ou moins chargés.

On trouve dans cette limphe une partie fucrée. C'eft, je crois, M. Poulletier de la Salle qui en a parlé un des premiers. Dans la cuif

fon des parties mufculeufes, il apperçut une portion qui fe comportoit comme le fucre. Il eft facile de faire cette obfervation dans les chairs roties. On voit à leur furface une efpèce de caramel, & qui paroît dû à une portion fucrée qui a éprouvé le degré de feu fuffifant pour le faire paffer à cet état.

M. Berthollet a depuis démontré cette partie fucrée, dans prefque toutes les fubftances animales car en les traitant avec l'acide nitreux, il en a retiré de l'acide faccharin. Les portions mufculeufés, les poils, les ongles, la foie, &c. lui ont donné plus ou moins de cet acide.

Il paroît que cette partie fucrée dans les grands animaux, eft celle du lait, ou le fucre de lait qui n'eft pas dénaturé. Mais tout cet acide faccharin ne vient point de cette partie fucrée. Il y en a une portion due à la partie mucilagineuse ou extractive. Le ver-à-foie ne peut pas contenir le fucre de lait, & cependant la foie donne de l'acide faccharin, qui par conféquent ne peut être dû qu'à une partie muqueuse ou extractive.

La limphe gélatineuse animale a de grands rapports avec le mucilage des plantes. Le bouillon ou gêlée animale reffemble beaucoup aux gêlées végétales; elles font également folubles dans l'eau, tranfparentes, &c.

t

« AnteriorContinuar »