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bafes, c'eft-à-dire, de leurs acides. C'eft comme dans les huiles dont on convient que le principe inflammable eft le même air inflammable, & qu'elles ne varient que par leurs autres principes.

Voilà, je crois, où doit se réduire en dernière analyse cette fameufe queftion en raifon nant philofophiquement. Certainement, en confidérant les deux hypothèses en général & fans avoir pris de parti, la mienne paroîtra plus philofophique que l'autre.

DU PRINCIPE COLORANT

DU BLEU DE PRUSSE,

(ou Des Alkalis des Chaux Calcaires & Métalliques phlogistiqués ).

DIESBACH

LESBACH ayant emprunté de Dippel des alkalis diftillés fur l'huile animale, & les mêlant avec des préparations de fer, apperçut un fuperbe bleu. Telle eft l'origine du bleu de Pruffe. On a fubftitué, depuis Dippel, le fang de boeuf aux huiles, & on calcine ordinairement les alkalis avec le fang de bœuf pour les préparations en grand du bleù de Pruffe. On leffive enfuite, on filtre & on a une liqueur qui a une odeur fade & qu'on appelle alkali phlogiftiqué. La chaux petit également fe charger de ce principe colorant. Ces alkalis ou chaux phlogistiqués, verfés dans les diffolutions de fer, en précipitent le fer en bleu. Ce bleu n'eft donc qu'une chaux de fer bleue.

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Totites les matières qui contiennent de l'air inflammable peuvent être fubftituées au fang de bœuf ou aux huiles. Spielman a employé avec fuccès le bitume. Schéele a chargé l'alkali

du

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du principe colorant, en le traitant avec let charbon & mêine avec la plombagine mêlée avec l'alkali ammoniacal.

Les Chimistes qui veulent avoir une liqueur fure, chargée du principe colorant, font bouillir de l'alkali ou de l'eau de chaux fur du bleu de Pruffe. On leffive enfuite, on filtre & on obtient une liqueur très-chargée du principe colorant.

La nature de ce principe, qui de l'alkali paffe dans la chaux de fer (& les autres chaux métalliques), & peut enfuite lui être enlevé par le même alkali, a beaucoup exercé les Chimistes, & les opinions ont varié. Auparavant que de les expofer, il faut voir les phénomènes que préfentent ces fubftances.

Les acides verfés fur ces alkalis ne paroiffent pas s'y combiner.

Ils ne décompofent point les fels calcaires alumineux, ni les fels ammoniacaux.

Mais tous les alkalis & même la chaux char gés de ce principe, décomposent les fels métalliques & les précipitent fous différentes couleurs. Les expériences n'ont pas toujours donné les mêmes résultats, ce qui dépend fans doute de la nature de la liqueur qu'on a employée & de celle des diffolutions métalliques,

Suivant Schéele, l'or & l'argent font préci
Tome II.

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pités en blanc par le principe colorant, le cuivre en jaune citrin, le plomb & l'étain en blanc, ainfi que la plupart des autres métaux, le cobalt en jaune brun, &c.

Bergman a eu des précipités d'une couleur différente; l'or, fuivant lui, a été précipité en jaune, l'argent en jaune obfcur, le mercure en gris qui a paffé en jaune obfcur, le plomb en blanc, le cuivre en jaune verdâtre, le fer en bleu, l'étain en blanc mêlé de bleu, &c.

Suivant M. Scopoli, l'or a été précipité en blanc fale, la platine en bleu, l'argent en blanc fale ainsi que le mercure, le cuivre en jaune obfcur, le fer en bleu, &c. Comme on ne peut douter de l'exactitude de ces célèbres Chimifles, il faut conclure que ces différences viennent de la nature des métaux & des liqueurs qu'ils ont employées, lefquelles n'avoient pas le même degré de pureté.

Geoffroi, en diftillant du bleu de Pruffe, en avoit retiré de l'alkali ammoniacal. M. Baumé en à retiré le même alkali & une portion d'huile.

Schéele, qui à fait un fi beau travail fur le bleu de Pruffe, l'a foumis à la diftillation. If en a retiré de l'air inflammable, de l'air acide & de l'alkali ammoniacal. Tous les différens précipités métalliques chargés de la matière

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colorante, lui donnèrent les mêmes produits : d'où il conclud que la partie colorante eft compofée de ces trois fubftances.

Bergman a adopté la même théorie. Mais il a mis le principe colorant au nombre des acides, parce que les chaux métalliques y tiennent beaucoup, que les alkalis qui en font chargés ne font plus attaqués par les acides, &c. M. de Morveau l'a appelé acide pruffique.

M. Landriani ayant diftillé du bleu de Pruffe en a retiré une liqueur acide, de l'huile & beaucoup d'air inflammable mêlé d'air impur.

MM. Scopoli & Barca ayant épuifé de fer, autant qu'il leur avoit été poffible, une liqueur chargée de principe colorant, l'ont exposée à la lumière, & ils ont obfervé que l'action de la lumière en précipitoit constamment du bleu.

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M. Weftrumb, qui a beaucoup travaillé fur cette matière, en a toujours obtenu des fels phosphoriques de fer ou fiderite. Ce qui lui a fait regarder l'acide phofphorique comme une partie constituante du bleu de Pruffe. Mais cet acide lui paroît étranger, & lui eft fans doute fourni, foit par le charbon, foit par le fang de bœuf.

Je ne penfe point que l'acide phofphorique ni l'alkali ammoniacal foient des principes conftituans de la liqueur colorante du bleu de

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