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refroidie & filtrée, avoit une couleur d'un jaune verdâtre. J'en ai mis dans un verre & y ai verfé un acide, la couleur verte a pris de l'intenfité, & enfin il s'eft déposé un petit précipité bleu. Ce qui annonce que cette liqueur contient encore du fer. J'en ai fait évaporer une portion dans une capfule de verre jufqu'à ficcité, il est resté un dépôt verd tirant fur le

bleu.

J'ai précipité avec cette liqueur différentes diffolutions métalliques. La diffolution vitriolique de fer a été précipitée en bleu. La diffolution nitreufe de cuivre a d'abord été précipitée en verd, puis a paffé au brun. La diffolution nitreufe d'argent a été précipitée en blanc, qui eft devenue enfuite un peu grife. La diffolution nitreufe de mercure a été précipitée en blanc citrin. La diffolution de platine dans l'eau régale a été précipitée en bleu, mais c'est sans doute par une portion ferrugineufe; car une diffolution de platine, bien féparée de fon fer, n'a pas donné de précipité fenfible. La diffolution d'or a été précipitée en jaune. Lorsque l'or n'est pas pur, le précipité eft verdâtre par rapport au cuivre ? La diffolution nitreufe d'étain a donné un précipité d'un blanc légèrement bleuâtre. La diffolution nitreufe de plomb a donné un précipité blanc. La diffolu•

tion nitreuse de cobalt a donné un précipité fleur de pêcher tirant fur le brun. La diffolution vitriolique de manganèse a donné un précipité blanchâtre.

Le principe aftringent de la noix de galle fe comporte d'une manière très-analogue à celle du principe colorant du bleu de Pruffe. Suivant Schéele, qui l'a obtenu fous forme criftalline, il ne décompofe point les fels de magnéfie, d'alun, de terre pefante: & de terre calcaire; mais il précipite prefque toutes les diffolutions métalliques, celle d'or en verd fombre, celle d'argent en brun qui devient gris, celle de mercure en jaune orangé celle de cuivre en brun, celle de plomb en blanc, celle de bifmuth en jaune citron, celle de fer en noir, &c. mais ce précipité noir du fer, étendu de beaucoup d'eau, eft bleu. Il rapproche donc jufqu'à un certain point du bleu de Pruffe. Cependant il y a quelques différences; car les acides détruisent ce noir de l'encre, c'est-à-dire, qu'ils diffolvent ce précipité, tandis qu'ils augmentent l'intenfité du bleu de Pruffe, qui d'un autre côté eft décoloré & diffous par les alkalis.

J'ai fait une forte infufion de noix de galle, que j'ai fait évaporer à ficcité, & j'en ai dislillé le réfidu. Il m'a donné de l'air inflammable,

de l'air acide, de l'air impur & de l'air pur, ainfi que le principe colorant du bleu de Pruffe. Mais cette infufion de noix de galle, traitée avec l'acide nitreux, on en retire de l'acide faccharin, ce qui annonce de l'acide muqueux. D'ailleurs, il est acide au goût, rougit l'infufion de tournefol, &c. Nous pouvons donc conclure que vraisemblablement ce principe colorant de la noix de galle eft un acide muqueux furchargé d'air inflammable.

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DE LA TERR E.

ON avoit cru que la terre feule pouvoit donner de la folidité aux corps. L'analyse a prouvé le contraire. Les corps organifés contiennent très-peu de terre. Les principes qui y font les plus abondans font l'eau, l'air, la lumière, l'huile, les fels, foit acides, foit alkalins; & ces huiles, ces fels font compofés de différens airs, du principe du feu, de l'eau, &c.

Les Naturalistes font partagés fur la nature des terres. Pott en admettoit quatre, 1o. la calcaire, 2°. la gypfeufe, 3°. l'argileuse, 4°. la vitrifiable. Il eft reconnu aujourd'hui que la gypseuse n'est pas une terre particulière, mais un fel vitriolique où entre la terre calcaire.

Macquer penfoit qu'il n'y avoit qu'une terre première, qu'il croyoit être la vitrifiable.

M. d'Arcet préfume que cette terre première eft la terre calcaire.

M. Baumé croit que la terre première eft la terre argileuse.

M. Sage, qui penfe également qu'il n'y a qu'une terre première, l'appelle absorbante.

M. de Romé de Lifle a adopté fon fentiment.

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Bergman admet cinq terres, 1°. la calcaire, 2o. la magnéfie, 3o. la pesante, 4°. l'argileuse, 5°. la vitrifiable, fans décider fi on peut les ramener à une feulę.

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Nous devons ajouter à toutes ces terres, celles l'on croit communément fervir de que bafes aux fubftances métalliques; mais quelle eft la nature de toutes ces terres?

L'illuftre Schéele ayant converti en acides un grand nombre de métaux, a soupçonné que toutes les terres n'étoient que des acides.

Cette diverfité, dans les opinions des plus grands Chimistes, fait bien voir combien peu font avancées nos connoiffances fur les terres. Mais examinons les faits.

I. On ne fauroit guère nier que les bases métalliques ne foient effectivement des acides, puifqu'on en a déjà converti plufieurs en acides. Or ces bases métalliques réduites à l'état de chaux ont entièrement l'apparence terreuse. 2o. Elles font auffi fixes que les terres. 3°. Elles fe vitrifient comme celles-ci. Ce font de fortes analogies. Plufieurs acides, tels que le phofphorique, le boracin, fe vitrifient également. Les acides fe rapprochent ainfi des chaux métalliques & celles-ci des terres.

II. La terre pefante ne paroît être qu'une terre métallique, qu'on n'a encore pu réduire à la

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