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pur. La même chofe peut donc avoir lieu dans la diffolution des métaux. 4°. Enfin, tous ces airs inflammables ayant des odeurs particulières, la doivent à une portion de l'acide décomposé, & qui fe trouvera mêlée ou combinée avec l'air inflammable. Ainfi, par exemple, l'air inflammable obtenu de l'acide vitriolique traité avec les métaux, les huiles, &c. a toujours une odeur de l'air inflammable fulfureux, qui annonce qu'il y a une portion d'acide fulfureux contenu & combiné avec cet air. L'air inflammable retiré par l'acide marin, par l'acide acéteux, a auffi des odeurs particulières, qui annoncent qu'il eft combiné avec une portion des acides décompofés, &c. &c.

Il paroîtra fort fingulier que l'acide nitreux,

que l'acide vitriolique, &c. décomposés par le feu ou par les métaux, ne donnent presque de l'air pur. Mais c'est un fait qui confirme ce que j'ai dit, que tous les différens airs peuvent être ramenés à l'état d'air pur.

Ces faits nous prouvent encore combien font incomplettes nos analyses par le feu, & que cet agent violent dénature le plus fouvent les fubftances que nous foumettons à fon action. Nous ne pouvons par conféquent pas dire qu'un corps eft compofé de tels principes que nous en avons retirés par le feu, parce

pas

que nous ignorons fi ces principes n'ont été dénaturés. Nous n'en fommes sûrs que lorfque la finthèse confirmera l'analyse.

Nous avons encore un grand nombre d'autres expériences dans lesquelles les fels paroiffent fe décompofer par l'action fucceffive du tems. La putréfaction décompose toutes les fubflances falines, acides ou alkalis; dans les mines ces décompofitions fe préfentent continuellement. Les vitriols, par exemple, de fer, de cuivre, &c. fe terniffent d'abord & finiffent par le précipiter fous forme de chaux. J'ai tenu ainfi, pendant un an, une diffolution de vitriol de fer dans un grand bocal; le fer s'est peu à peu précipité fous forme d'ocre, & il m'a paru qu'une partie de l'acide a été décompofée.... Toutes ces décompofitions, qui font très'multipliées dans les opérations de la nature, méritent certainement toute l'attention du Chimifte.

La dernière question que nous avons à examiner eft fi la combuftion de l'air inflammable' laiffe toujours une portion d'air acide.

En brûlant avec l'air pur de l'air inflammable. retiré des substances animales & végétales, celui des marais, ainfi que celui de la putréfaction, on a toujours une quantité plus ou moins confidérable d'air acide. Ce phénomène eft conftant & avoué de tout le monde,

Ces mêmes airs inflammables contiennent le plus fouvent une portion d'air acide avant leur combuftion. Car fi on les fait paffer dans de l'eau de chaux, ils la précipitent; cette eau de chaux doit les dépouiller de tout l'air acide qu'ils peuvent contenir. Celui qu'on obtient par leur combnstion est donc un produit

nouveau.

Mais nous avons des airs inflammables affez purs, pour que dans leurs détonations ils ne donnent point d'air acide.

Le nitre ammoniacal en détormant, ne donne point d'air acide, & cependant l'alkali ammoniacal contient de l'air inflammable.

En faifant paffer de l'eau fur du fer à l'état d'incandefcence, j'ai obtenu de l'air inflammable qui ne contenoit point d'air acide.

Ainfi l'air inflammable pur ne contient point 1. d'air acide, 2°. n'en donne point dans fa combustion.

Il reste donc à favoir quel eft le principe qui, dans la combuftion de certains airs inflammables, donne de l'air acide.

Les airs inflammables retirés des fubftances animales & végétales, contiennent toujours des huiles & des acides végétaux volatilisés. Or, ces substances font décompofées par la combuftion & donnent de l'air acide.

Mais l'air inflammable qu'on retire de certains métaux, tels que l'acier, le zinc, contient le principe que nous avons vu changer l'air pur en air acide, & que nous avons dit être le caufticon ou matière de la chaleur.

CONCLUSION.

ON voit par cet expofé fuccinct de l'état

actuel de nos connoiffances en Chimie, que les anciens avoient bien raifon de regarder l'air comme un des principaux élémens des corps. On le répétoit fur leur autorité. Mais on n'a voit point affez fait d'attention aux expériences de Vanhelmont, de Reý, de Boyle, de Hales, &c. & ce n'eft que dans ces derniers tems, que cette vérité a été mife dans tout fon jour.

Effectivement, toutes les matières animales & végétales nous ont donné en dernière analyfe différentes espèces d'air & de l'eau.

L'acide nitreux eft également composé de différentes espèces d'air, d'eau, &c. comme tout le monde en convient. Mais nous avons prouvé que la nature en formant l'acide nitreux forme auffi l'acide marin, l'acide phofphorique, l'acide vitriolique, &c. & qu'elle n'emploie pas d'autres principes dans la production des uns que dans celle des autres.

Les fubftances métalliques font des acides faturés d'air inflammable. Ainfi, il est trèsprobable

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