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que portion combinée avec un acide, fous forme de fel ammoniacal quelconque. Tel eft le fel fufible ou phofphorique ammoniacal; quoique je croirois plutôt qu'ici l'alkali eft le produit de la putréfaction qu'éprouve l'urine avant qu'on puiffe le retirer.

Enfin, nous avons vu qu'un grand nombre de fubftances végétales qui contiennent beaucoup de fubftances glutineufes, ne donnent cependant point d'alkali ammoniacal à la diftillation. Ici nous avons le phénomène oppofé. Les matières animales contiennent beaucoup de matière fucrée, & à la diftillation ne donnent point d'acide. Il est donc décomposé par l'action du feu.

Da

DES HUILES ANIMALES.

ON
On peut
divifer les huiles animales en deux
espèces. Les unes paroiffent peu différentes des
huiles végétales ineffentielles, telles font le
beurre, la graiffe & le fuc médullaire. Les autres
font celles qu'on retire des fubftances animales
même par la diftillation, & qu'on doit regarder
comme vraiment animales.

Le célèbre Schéele, en traitant la graiffe avec la litharge, comme il avoit traité l'huile d'oliyes, en a retiré également un principe doux

& fucré.

On avoit obfervé fans doute de tout tems qu'en faifant cuire le beurre, pour faire ce qu'on appelle le beurre fondu, il se déposoit une matière mucilagineufe, douce, &c. Il paroît que cette partie contribue beancoup à faire rancir le beurre, puifque lorfqu'il en eft dépouillé, il fe conferve mieux. Mais en même tems il acquiert une fayeur un peu différente, & qui n'eft point auffi agréable que celle qu'il avoit auparavant. Néanmoins il ne prend point cette odeur & cette faveur défagréables qu'a l'huile d'olives lorfqu'on l'a dépouillée de fon principe doux.

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J'ai traité avec l'acide nitreux ce principe doux que dépofe le beurre en fe fondant, & j'en ai retiré l'acide faccharin.

Lorfqu'on foumet à la diftillation le beurre où la graiffe, on en obtient à peu près les mêmes produits que des huiles ineffentielles.

J'ai mis deux onces de beurre très-frais dans une petite cornue dont j'ai plongé le bec dans l'eau fous une cloche, & j'ai d'abord chauffé. légèrement. Le beurre a commencé à fondre, l'air des vaiffeaux a paffé. Le feu augmentant, le beurre eft entré en ébullition. Une partie s'eft volatilifée; une autre, par l'ébullition, a coulé hors de la cornue. Quelque tems après il s'est élevé des vapeurs blanchâtres dont la cornue a bientôt été remplie. J'ai fubftitué pour lors une autre cloche, & j'ai retiré 38 pouces d'air qui n'étoit nullement mêlé avec l'air atmofphérique. Il est demeuré au fond de la cornue une légère couche charbonneufe. Il furnageoit fur l'eau de la cloche une huile épaiffe, brune, & une partie de beurre qui n'a pas été décompofée, & qui avoit repris for état concret. L'odeur étoit très-défagréable & analogue à celle de l'huile d'olives diftillée.

J'ai répété l'expérience en ajustant un ballon tubulé avec l'appareil de M. Woulfe. L'huile & l'eau ont demeuré dans le ballon. J'en ai

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verfé dans l'infufion de tournefol qui a été rougie.

600 parties de cet air agitées dans l'eau de chaux, ont été réduites à 418.

Une mesure de cet air agité dans l'eau de chaux & une d'air nitreux ont donné un réfidu. de 1,42, qui a légèrement troublé l'eau de

chaux.

Cet air s'eft enflammé en en approchant une bougie allumée.

Deux mefures détonnées avec une d'air pur ont donné pour réfidu 0,95:

J'ai également diftillé le beurre de cacao. Il m'a donné des produits analogues à ceux-ci; il a paffé une eau qui a rougi le fuc de tournefol, puis de l'huile très-colorée. Une partie du beurre a paffé en nature, enfin, beaucoup d'air qui, dans les différens effais, s'eft comporté comme celui du beurre.

2

La graiffe de boeuf ou fuif dislillé, donne encore les mêmes produits. J'ai mis deux onces de fuif de bœuf dans une cornue; il s'eft dégagé un phlegme ou eau qui a rougi le fuc de tournefol, puis une huile épaiffe. Une partie du fuif a paffé fans être décompofé. Enfin il y a eu beaucoup d'air, savoir, 47 pouces ; & il est demeuré une couche charbonneufe au fond de la cornue.

600 parties de cet air agitées dans l'eau de chaux ont été réduites à 4,25.

Une mesure de celui-ci & une d'air nitreux ont laiffé un réfidu de 1,47.

Deux mefures détonées avec une d'air pur ont laiffé un réfidu de 0,99, 1,02.

On ne peut donc s'empêcher de regarder le beurre, la graiffe, le fuc médullaire, comme des huiles végétales femblables au beurre de cacao, à l'huile d'olives ; c'est-à-dire, des acides végétaux faturés d'air inflammable. Ces huiles n'ont pas encore été élaborées par les forces vitales & ne font point animalisées. Mais lorsque la nature les aura travaillées, elles perdront leur caractère végétal, & prendront entièrement la nature des fubftances animales. C'est ce que nous voyons s'opérer dans les animaux trèsgras & qui maigriffent enfuite.

On peut d'autant moins douter que ces fubstances ne foient des acides, qu'on peut retirer cet acide fans le décompofer. Les célèbres Chimiles de Dijon ont jetté de la chaux vive dans du fuif fondu. Ils ont obtenu un set fébacé calcaire, dont ils ont enfuite dégagé l'acide en faifant diffoudre ce fel dans l'eau & y ajoutant de l'acide vitriolique, qui s'unit à la terre calcaire, & laiffe l'acide fébacé libre.

M. Crell a fait un grand nombre de belles

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