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avec un canif pour en faire échapper l'air. J'ai retiré auffi-tôt la veffie.

J'ai rempli de mercure des tubes d'eudiomètre, & les tenant plongés dans le bain de mercure, j'ai fait paffer dans chacun 200 parties de cet air. Ayant foulevé ces tubes avec des foucoupes profondes ou des verres, & verfé fur le mercure contenu dans la foucoupe de l'eau de chaux; élevant enfuite le tube au niveau de l'eau, le mercure fe précipite & l'eau entre dans le tube. J'en remplis ainfi la moitié ou les trois quarts du tube. L'air eft abforbé peu à peu, mais d'une manière trèsfenfible, & au bout de deux ou trois heures est réduit à 1,36, 1,38, 1,40. L'eau de chaux n'est pas troublée, excepté à la partie qui touche l'air, qu'elle l'eft un peu.

Une mesure de ce réfidu & une d'air nitreux ont donné 1,60, 1,59.

Ces expériences répétées un grand nombre de fois, toujours avec les mêmes résultats m'ont fait préfumer que l'air absorbé n'étoit pas de l'air acide ou air fixe. Mais pour ne négliger aucune précaution, j'ai fait paffer dans les mêmes tubes 1,60 d'air commun, & 0,40 d'air acide. J'y ai enfuite fait paffer de l'eau de chaux, qui a été précipitée à la manière ordinaire.

Il me paroît donc que l'air de la vessie de la carpe contient environ 0,67 d'un air beaucoup plus impur que l'air atmosphérique, 0,08 d'air acide & à peu près 0,25 d'un air particulier, qui eft abforbé affez promptement par l'eau fans précipiter l'eau de chaux.

Cet air ne m'a point paru avoir d'odeur particulière. J'ai cependant voulu effayer s'il contenoit de l'air alkalin. J'en ai rempli une petite cloche, & y ai plongé un tube mouillé d'acide marin. La vapeur blanche que donne l'air ammoniacal avec l'acide marin n'a point paru.

J'ai plongé une petite bougie, un charbon allumé dans une autre cloche remplie de cet air. Ils fe font éteints l'un & l'autre.

J'en ai fait abforber par de l'eau diftillée,, qui par les réactifs n'a préfenté aucun phénomène particulier; elle avoit le goût marécageux.

Je me fuis pour lors rappelé un autre air qui avoit quelques rapports avec celui-ci, favoir, le réfidu de l'air nitreux, qui a féjourné long-tems fur la limaille d'acier humectée dans un vaiffeau plein de mercure, & dont j'ai parlé Tome I, page 265. J'avois de cet air dans un flacon depuis fix mois & demi. J'en ai fait paffer 200 parties dans un tube d'eudiomètre

plein de mercure, & j'y ai enfuite introduit de l'eau de chaux. L'air a été abforbé d'abord de plufieurs degrés, l'abforption est ensuite devenue plus lente, mais au bout de 24 heures les 200 parties ont été réduites à 0,48, 0,51 dans différentes expériences. L'eau effayée par les réactifs les plus fenfibles, ne préfentoit aucun phénomène particulier. J'ai pour lors fubftitué l'eau de chaux. L'absorption a été la même, & l'eau de chaux n'a pas été troublée fenfiblement.

Cette expérience donnant de l'alkali ammoniacal, j'ai cherché à m'affurer fi l'air abforbé n'étoit pas de l'air ammoniacal; il n'en avoit point l'odeur, mais il confervoit celle de l'air nitreux. L'air alkalin eft abforbé promptement, celui-ci ne l'eft que lentement. Enfin, j'en ai rempli une petite cloche, & y ai plongé un tube mouillé d'acide marin. Il n'a point paru de vapeurs blanches.

J'ai mêlé avec une mefure d'air commun une mefure de celui-ci ayant éprouvé toute la diminution dont il étoit fufceptible par l'eau. Le réfidu a été 1,95, 1,94, ce qui y annonce encore une petite portion d'air nitreux d'ailleurs fenfible à l'odorat.

Ce dernier air me paroît donc auffi un air particulier, qui a beaucoup de rapports avec

celui de la veffie de la carpe. Celui-ci fe trouvant dans un animal, je l'appellerai air animal, jufqu'à ce que de nouvelles expériences nous ayent donné plus de lumière fur fa nature. Peut-être cet air animal eft-il un des compofants du principe falin animal & de l'alkali ammoniacal. Nous favons que le principe falin animal & l'alkali volatil font produits dans toutes les expériences qui nous fourniffent cet air.

FIN.

TABLE GÉNÉRALE

MATIERES

DES MA

Contenues dans les deux Volumes.

La lettre A indique le tome I, & la lettre B le tome II. ABEILLES, contribuent à la perfection de la cire,

A, 424:

Acide acéteux, B, 135 : fes principes, ibid. abforbe l'air pur, 136 paroît être l'acide du corps muqueux modifié, 142,

Acides animaux, B, 65 ; à l'état aériforme, 284.

Acide arfenical, B, 378; révivifié par l'air inflammable, A, 177,

Acide boracin, B, 275: fes principes, ibid.

Acide fluorique, B, 270: paroît un acide particulier, 273e Acide malummien ou des pommes, A, 391.

Acide marin, B, 254: fes principes, 255.

Acide marin déphlogistiqué ou avec excès d'air pur, B, 256: diffout l'or, la platine, ibid.

Acide molybdique, B, 380.

Acide nitreux, B, 247: fes principes fuivant M. Cavendish, A, 289: fuivant l'Auteur, 291 à l'état aériforme, B, 289.

Acide phofphorique, B, 118: ne paroît pas compose de

phofphore & d'air pur, 220: fes principes, ibid

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