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tandis que fa portion d'air pur fe combinant avec une portion de charbon, forme l'air acide ou acide carbonnique, en forte que dans cette opération on ne doit avoir que de l'air inflammable & de l'air acide.

Nous avons vu que dans cette théorie la fubftance charbonneufe joue un très-grand rôle. dans l'économie végétale, qu'elle eft un des principaux principes conftituans des huiles, du corps muqueux & des acides; &, puifque les fubftances végétales paffent chez les animaux, le charbon fera auffi très-abondant chez ceux-ci.

J'ai déjà prouvé, en parlant de la végétation, qu'il étoit impoffible de foutenir que le charbon fût une fubftance fimple. Je regarde donc le charbon fait avec le bois comme une combinaison des parties terreufes, falines & métalliques des végétaux, avec une portion d'huile & d'acide, qui ont réagi l'un sur l'autre. Les parties métalliques viennent fur-tout de la partie colorante. Les parties falines font dans toutes les liqueurs de la plante. Enfin, les parties terreuses se trouvent principalement dans fa partie glutineufe, qui conftitue la fibre végétale; il est demeuré une partie amilacée unie à cette partie glutineufe. Enfin le réfidu charbonneux de la combustion de l'huile, de l'acide végétal, &c. s'y retrouvent auffi: en forte que

le charbon ordinaire eft le réfultat du charbon de toutes les différentes parties de la plante.

Mais dans le charbon des huiles, du fucre bien pur, &c. il ne s'y trouve point de métauxni de fubftances falines fixes, & pas une quantité fenfible de terre. Ce charbon fera donc compofé principalement d'une partie huileufe fur laquelle aura réagi l'acide végétal. C'est ce que me paroît démontrer l'expérience fuivante.

De l'efprit-de-vin très-rectifié, brûle fans. donner la moindre fuliginofité, ni le moindre atôme de charbon. On le mêle avec les acides les plus purs, tels que l'acide vitriolique. On obtient une liqueur éthérée, & on a un réfidu charbonneux. Ce même éther, en brûlant, donne auffi du charbon. Voici donc du char bon obtenu de fubftances dont on ne pouvoit pas en retirer auparavant. Or, qu'eft-il arrivé dans ce mêlange? L'acide vitriolique a réagi fur l'huile, & l'acide de l'efprit-de-vin en a dégagé une partie, qu'on nomme huile du vin, & l'autre partie a été changée en charbon.

La même chofe fe paffe dans la combuftion des huiles. L'acide qu'elles contiennent réagit fur l'autre portion & forme le charbon. C'eit encore le même phénomène que préfente la combuftion du corps muqueux, du fucre, de la partię amilacée, de la partie glutineuse, &c.

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enfin celle du corps entier du végétal. Dans ce charbou des huiles animales, de la matière glutineufe, &c. où l'acide végétal paroît en partie décomposé par l'action du feu, ce fera principalement l'acide phosphorique, qui réagira fur une portion de l'huile, comme l'acide vitriolique réagit fur l'huile de l'efprit-de-vin.

Auffi n'obtient-on jamais de charbon que des corps qui contiennent de l'huile. Le foufre, le phosphore, les métaux dans leur combuftion, ne donnent point de fubftance charbonneufe. Mais l'importance de la question exige de plus grands détails,

Du bois ou toute autre fubftance végétale diftillée donnent de l'eau, de l'huile, de l'acide & des airs qui font un mêlange d'air pur, d'air impur, d'air acide & d'air inflammable. Il refle un charbon.

Ce charbon, en continuant la diftillation donne encore de l'eau & une grande quantité des mêmes airs. Ce font les mêmes produits qui fe dégagent des huiles & des acides végé taux lorfqu'on les décompofe. La feule différence eft que l'air inflammable qui fe dégage, dans les derniers coups de feu est beaucoup plus pur.

600 parties agitées dans l'eau de chaux ont été réduites à 4,99•

Une mefure & une d'air nitreux ont donné 1,89.

Deux parties de celui-ci détonées avec une d'air pur, ont donné pour ont donné pour réfidu 0,41. Cet air contient donc une portion d'air impur & d'air

pur.

Enfin la fumée contient, de l'aveu de tous. les Phyficiens, un acide & une huile réduits en vapeurs. Or cette fumée forme la fuie, qui eft un vrai charbon.

Des acides concentrés, tels que l'acide vitriolique, l'acide nitreux, verfés fur des huiles, agiffent avec beaucoup de force fur elles, & les convertiffent en charbons. Tout prouve donc que le charbon n'eft que le résidu d'une huile fur laquelle un acide a réagi.

Du charbon affez calciné dans les vaiffeaux fermés pour ne donner plus d'air par la chaleur la plus forte, en donnera encore fi on y ajoute de l'eau. Cet air 'ne peut venir de l'eau qui ne fe décompofe pas, & qui d'ailleurs ne fauroit fournir la portion d'air impur qui s'y trouve. Il faut donc qu'elle vienne da charbon même. Or nous avons vu que dans les fubf tances végétales il n'y a que les acides & les huiles qui fourniffent ces espèces d'air.

J'ai tenu à un feu violent du charbon de chêne, dans une cornue de grès, jusqu'à ce

qu'il ne s'en dégageât plus rien. Je calcinois dans le même moment du natron, jufqu'à ce qu'it ne donnât plus rien également. J'ai mélangé. demi-once de chacune de ces deux fubftances, & les ai expofées de nouveau au feu. Il s'eft encore dégagé beaucoup des mêmes airs. Les vaiffeaux déluttés l'alkali étoit aéré, & le charbon avoit perdu de fon poids. Mais l'alkali avoit pénétré la cornue. Ce qui a empêché d'avoir les poids exacts.

Je dois obferver, au fujet de cette expérience, que le charbon abforbe avec tant d'avidité l'air, qu'il n'est pas poffible de faire affez promptement l'opération fans qu'il n'en ait abforbé.

J'ai répété la même expérience, en ent ployant la chaux vive au lieu de charbon. Les résultats font les mêmes. On pourra dire que cet alkali & cette chaux contenoient toujours, de l'humidité, qu'ils avoient abforbée dans le tems du mêlange, Mais cette quantité devoit être très-petite.

J'ai éteint dans le bain de mercure plufieurs, charbons qui avoient été violemment chauffés, puis j'en ai mis deux gros à diftiller dans une cornue de grès. On fait que le charbon ainfr éteint est tout pénétré de mercure. Dès que la cornue a commencé à chauffer, le mercure a

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