Bourbon. pour le Lucain & le Claudien des autres. Mais il fe peut faire que ce jugement désavantageux ait été un effet des mauvaises impreffions que la méfintelligence entre Bourbon & lui avoit laiffées dans fon esprit avant leur reconciliation. Ses Poëfies Latines parmi lesquelles il y en a quelques-unes de Grecques, paru-rent à Paris l'an 1630. in-12. par les foins d'une perfonne à qui la fatisfaction du Public n'étoit pas fi indifférente qu'à lui. Et quoique la plupart des Piéces que ce Recueil renferme foient bonnes, il faut avouer pourtant que l'Imprécation contre le Parricide d'Henri IV. paffe toutes les autres & que c'est fon chef-d'œuvre (1). Il fe trouve auffi parmi ces Vers quelques Piéces de Profe, comme des Prefaces & des Lettres (2), & Mr. Pelliffon dit qu'encore qu'elles ayent fait moins de bruit que fes Poëfies, elles ne méritent peut-être pas moins de louanges que fes Vers. CORNELIUS LUMINEUS Bénédictin, natif de Gand en Flandres, 1455. 1. L'Abbé de S. Leu, le Sieur Pierre Petit le Mé. décin, & les autres Critiques de ce tems. 2. ¶. Au devant & à la fuite des Voyages de Char les 1455. Ous avons de cet Auteur di- Cornelius verfes Tragédies facrées, fa- de laMarek voir le Mauvais riche, la Captivité de Babylone, Jephthé, l'Embrafement de Sodome, Abimelech, Samfon, Saül, Amnon' ou l'Incefte de Thamar, Sedecias; & d'autres Ouvrages comme les Eloges, les Fleurs ou le Journal des Saints, diverfes Poefies mêlées, &c. Mais felon Valere André (3) il a mieux réuffi dans les Tragédies que dans le refte. La majefté de fes penfées & la gravité de fon ftyle s'y font remarquer par-deffus toute autre chofe, & cet Auteur prétend que c'eft quelque chofe de fi admirable qu'il ne paroît redevable de rien aux Anciens, & que fans le refpect dû à l'Antiquité on pourroit hardiment le leur préférer en divers endroits & le laiffer dans un dégré paralléle au leur pour le refte. Mais il faut remarquer que c'eft un témoignage d'amitié plutôt qu'un véritable jugement que Valere André a voulu rendre au P. de la Marck. *Cornelii Luminai à Marca, Tragedia III. Dives Epulo. &c. in-8. Dormalii 1613 Ejufdem Mufe lacrymantes, feu Pleias Tragica, id eft Tragedie_facre VII. Buftum Sodomie, &c. in-4. Duaci, 1628. Stemmata & Flores five Dia rium Sanctorum verfibus Iambicis. in-4. Duaci, 1628. *. LE les Ogier, écrits en Latin, & imprimés in-8. à Paris chés Pierre le Petit en 1656. Il y a quelques Let tres & quelques Vers du même Bourbon. 3. Valer. Andr. Deffel, Biblioth. Belgic. pag. 1594 LE MANSO MARQUIS (Jean-Baptifte) Gentilhomme de Naples, Prince de l'Academie des Oziofi de Naples, mort le 28. Décembre de l'an 1645. âgé de 84. ans, Le Manfo. 1456. grands Poëtes de fon fiécle, & 'Etoit l'ami intime des plus particuliérement du Cavalier Marin & du Taffe dont il nous a donné la Vie, mais il ne les valoit point pour la Poëfie, quoiqu'on ne le comptât pas entiérement parmi les Poëtes médiocres de fon pays. Je penfe que c'est un honneur qu'on vouloit rendre à fon mérite, & qu'on lui vouloit témoigner par ce moyen la reconnoiffance que l'on avoit des fervices fignalés qu'il rendoit aux Lettres, & à tous ceux qui en faifoient profeffion; car il s'étoit ren du le Pere & le Fauteur des Lettres, le Protecteur & le Nourriffier même des Savans. Ainfi on a crû lui faire un double honneur de l'appeller le Mecene des Virgiles&le Virgile des Mecenes. On dit (1) qu'il étoit fort intelligent dans l'Art Poëtique, mais que fes cenfures n'étoient pas goûtées également de tout le monde, furquoi il eut quelque différent à démêler avec Jofeph Baptifte Poëte célébre de ces derniers tems, qui a travaillé depuis 1. Nicolaus Toppi Bibliothecarius Napoletanus, pag. 133. depuis fur les régles de l'Art. Nous avons les Poëfies Paftorales du Manfo qui parurent à Venife en 1635 in-12. Elles fe divifent en trois parties, dont la premiére comprend les Piéces galantes, la feconde les facrées, & la troifiéme les morales. Il a fait divers autres Ouvrages fur l'Amour profane, & l'on peut dire que fa profe eft presque toute Erotique. Cependant le Manfo étoit un des grands devots de fon fiécle. Il étoit de toutes les Confréries de Notre-Dame, le plus zélé des Confréres pour les éxercices extérieurs, pour se profterner, confeffer fes fautes en public, baifer la terre ou les pieds de fes freres, & pour toutes les postures les plus humiliantes & les plus capables d'attirer fur lui la rifée des fpectateurs. C'étoit un homme fort extraordinaire, s'il a trouvé le fecret de bien ajufter toutes les chofes devant Dieu comme devant les hommes. Car il ne paroît pas qu'il les ait féparées comme font la plupart des autres Poëtes qui donnent leur jeuneffe à l'amour, & leur vieilleffe à la dévotion. JEAN ROUSSEL, dit RUXELIUS, Profeffeur Royal en Eloquence & Philofophie à Caen en Normandie, vivant fur la fin du Regne de Louis XIII. Poëte Latin. 1457. Janus Nicius Erythr. Pinacoth. 3. num. 13. pag Le Manfo Jean Rous- 1457. Cour l'Elégie, au moins fait-il Et Auteur avoit quelque talent Poëtes voir de la facilité dans fes Vers; & il est fans doute un de ceux qui nous font dire aujourd'hui que la Normandie n'eft pas moins féconde en Poëtes que dans les autres espéces de Savans dont on peut dire qu'elle a toujours été la mere ou la nourriffe. [Joan. Ruxelii Poëmata in-8. Rothom. 1600.] C'eft ce qu'elle a fait voir à l'égard des Poëtes & des Verfificateurs depuis Alain Chartier, en donnant à la République des Lettres tant bons que mauvais Ouvriers: Jean Marot Pere de Clement, natif Normans. de Caen, ou plutôt de Mathieu, villaà deux lieues de Caen, Poëte François. Anne des Marquets (1), native de la Comté d'Eu, Religieufe à Poiffi, Poëte Françoife. ge Les deux Chevaliers d'Agneaux, Robert & Antoine frères, natifs de Vire en Baffe-Normandie, PP. Fr. Les trois le Févre de la Boderie, Guy, Nicolas & Antoine, fréres, natifs de Falaife, Poëtes Fr. & Lat. T Antoine de Surie, natif de Rouen. dont les Vers François font imprimés avec les Ruiffeaux de Charles de la Fontaine.. Julien ou Caye Jules de Guerfens, natif de Gifors, P. Fr. & Lat. Char 1. T. De Marquets: La Croix du Maine & du Verdier ne la nomment pas autrement. 2. Il étoit Tourengeau: Voyés touchant ce Claude Chapuis une note fort curieuse au chap. 8, du |