Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Theophile. leurs écrits, foit dans leurs Prédications. Il mettoit dans leur nombre le P. Garaffe, & c'eft particuliérement contre les accufa tions de ce Pere, qu'il a fait l'Apologie que nous avons aujourd'hui au Recueil de fes Piéces de l'an 1627. avec fa Pafiphaë, &c. (1).

GREGORIUS PORTIUS,

Italien, Poëte Grec & Latin, vers l'an 1630. ou 1631.

Gregorius 1419.

Et Auteur a fait un affés grand

CEA

nombre de Poëfies dans les deux Langues des Savans. Elles confiftent en Odes, en Elégies, en Epigrammes, en Piéces diverfes. Mais il réuffifloit parfaite ment dans le genre Lyrique (2).

Jacques Biderman rapporté par Allatius, loue quelques-unes de fes Odes en vers Saphiques. Il dit qu'elles font fort nettes, fort correctes; que fes vers font limés, châtiés & polis, qu'ils font agréables & nombreux, qu'il y a de l'érudition & de la bonne latinité: qu'il prend ordinairement des fujets capables de relever encore la dignité

1. Mr. Pradon après Mr. Sorel témoigne que fa Tragédie de Pirame & Thisbé a bien réuffi, & qu'elle lui a fait honneur.

2. T. Janus Nicius Erythraus Pinacoth. 3. n. 32. n'en parle pas fi avantageufement à beaucoup près. 11 dit que ce Portius, quoique né Grec, devint pour s'être trop ataché à l'étude de la Langue Latine entiérement incapable, foit en profe, foit en vers, de réuffir dans la Grecque. Qu'à l'égard du Latin quoique l'on eût vu de lui des Poëmes d'une grande élégance,

gnité de fa Poësie. Quoique les vers foient Gregorius pleins, ils ne font point enflés. Ce qui Portius. eft d'autant plus remarquable qu'il vivoit dans un tems & dans un pays où c'étoit la mode d'écrire en ftyle bouffant & ampoullé. Sa maniére est toute naturelle, fans contrainte & fans embarras, quoiqu'il foit éxact jufqu'au fcrupule pour obferver les régles de la verfification, & il paroît tant de facilité dans fes vers qu'il femble que les chofes fe font préfentées à lui d'elles-mêmes fans avoir été recherchées (3).

JEROME ALEANDRE,

Le jeune, natif de Frioul, Sécrétaire du Cardinal François Barberin, mort à Rome de la trop grande chére qu'il fit en France avec fes amis, lorfque fon Maître y étoit Légat du S. Siége, Poëte Latin & Italien. Sa mort arriva l'an 1631. (4).

1420. Oleandre n'ait acquis de la gloi- leandre. N ne peut pas douter qu'A- Jerome A

re à faire des vers en l'une & l'autre Lan

gue

gance, on n'avoit pas laiffé d'y trouver des fautes de quantité.

3. Jac. Biderm. apud Leon Allat. in lib. de Apib. Urban. pag. 127. 128. 258. 259.

4. T. Ce fut le 11. Mars 1629. felon le Crefcimbeni pag. 291. de la 2. part. du 2. vol. de fon Commentaire fur l'Hiftoire de la Poëfie vulgaire. Mais qu'il foit mort l'an 1629. ou l'an 1631. la difficulté de favoir s'il mourut de la trop grande chére qu'il fit à Paris, ou de celle qu'il fit à Rome, fubfifte

reit

Jerome A- gue dont Leo Allatius a loué particuliéreleandre, ment les Anacréontiques, ou les divertiffemens licentieux de fa jeunesse pour leur élégance & leur douceur (1). Mais il a fait des Ouvrages plus férieux & plus capables de le rendre-immortel, quoiqu'on puiffe mettre au nombre de fes occupations les plus folides, la verfion ou Paraphrafe qu'il a faite en vers Italiens des fept Pleaumes de la Pénitence. Le Roffi témoigne que fes Poëfies auffi bien que fa Profe ont beaucoup de pureté, d'élégance & de netteté (2).

On a diverfes Piéces Latines de fa façon parmi celles des freres Amalthées dans l'é

dition

[ocr errors]

roit toujours felon Bayle, qui prétend que de la maniére dont Erythraus a rapporté la chofe, il y a autant & plus de raifon de croire que ce fut la trop grande chère qu'Aléandre faifoit à Rome qui le tua. Voici les termes d'Erythraus: Sed qui itineris tam longi, il entend le voyage d'Aléandre en France, lorfqu'il fuivit le Cardinal François Barbérin Légat, labores fortiter conftanterque fubiiffet, pertuliffetque, vim morbi ferre non potuit, ex frequentibus concœnationibus compotationibufque cum amicis, & contubernalibus aliquet fuis contracti, quos inter convenerat, ut tertio quoque die mutuis fe conviviis exhilararent. Ces conventions dit Bayle, de ferégaler deux ou trois fois la semaine, fentent mieux des gens qui font en repos chés eux que des Voyageurs: outre que le voyage que le Légat François Barbérin fit en France l'an 1625. ne dura que peu de mois & qu'Aléandre ne mourut qu'en 1631. Pour moi je trouve fort jufte l'explication de Bailler: qu'Aleandre ruina tellement fa fanté pour avoir fait trop grande chére à Paris, qu'il lui en refta une indifpofition, dont il mourut à Rome quelques années après. Les paro les d'Erythraus conduifent naturellement à ce fens: dire en effet qu'Aléandre qui avoit loutenu la fatigue du voyage de Rome à Paris ne put foutenir l'indifpofition que lui cauférent ses grands & fréquens

répas

dition de l'an 1627. Il s'en trouve enco- Jerome Are ailleurs, & quelques-unes féparément, leandre, mais fes Poëfies Italiennes font recueillies en un volume.

ANTOINE MARIE SPELTA, Né à Pavie le 19. de Mai de l'an 1559. mort dans fon Pays, l'an 1632. au mois de Mars. Poëte Latin.

1420. bis.

C

Et Auteur étoit assés estimé de Antoine fon tems pour la Poëfie Lati- Marie ne, on trouvoit dans fes vers de la dou- Spelta,, ceur & de la gravité tout à la fois. (3) Ses vers Italiens n'ont pas eu le même fuccès.

NI

répas avec fes amis: n'eft ce pas dire qu'à la fin de ce voyage Aléandre fe trouvant dans une Ville telle que Paris où la cuifine eft excellente y fit un peu meilleure chére avec fes amis qu'il n'auroit dû, ce qui dans la fuite altéra confidérablement fa fanté, & lui abrégea fes jours? Il y a, ce me femble, plus d'apparence à cela, qu'à fuppofer, comme fait Bayle, que ces Meffieurs ne s'aviférent de se régaler tour à tour, que précisement après leur retour en Italie, comme s'ils n'avoient pu s'en avifer avant que d'en être partis. De plus, Aléandre homme de Lettres de profeffion, bien loin de fonger aux festins étant à Rome, où comme l'on fait, on vit fort fobrement, s'y appliquoit uniquement à la lecture & à la compofition, au lieu qu'à la fuite d'un Légat qui le défrayoit, il n'eft pas furprenant que dans une Ville de bonne chére fes amis & lui n'ayant autre chose à faire qu'à fe divertir, foient convenus de fe régaler de trois jours l'un, pendant les trois mois entiers du féjour que le Légat fit à Paris.

1. Leo Allatius Tib. de Apib. Urban. in elogio Gafp. de Simeonib. pag. 123. 124. 125,

2. Jan. Nicius Erythr. Pinacothec. part. 1. num, 23. pag. 45. 46. &c.

3. Gerolam. Ghilini Teatro d'Huom. Letterat, part. I. a carte. 20, 21.

Nicolas
Villani,

NICOLAS VILLANI,

De Pistoie en Tofcane, mort vers l'an 1632. ou quelques années après. Poëte Latin & Italien.

1421.

E jeune Villani qui defcendoit de l'Hiftorien de même nom, a acquis quelque réputation par fes vers Latins & Italiens qui font pleins de génie & de feu Poëtique. Parmi fes Latins on eftime fes Hendécafyllabes pour la pureté du ftyle. Meurfius loue généralement tous les vers qu'il a faits en cette Langue, & il dit qu'ils font fuffifans pour faire connoître qu'il étoit excellent Poëte & bon Philofophe (1).

La principale des Piéces Italiennes eft le Poëme de Florence défendue contre les Goths. Mais la mort l'empêcha de l'achever & de le polir. Ses proches le donnérent au jour, & en l'état qu'il eft, il ne laiffe pas de porter les marques de fon Auteur, & l'on peut dire qu'outre les qualités qui font communes à ce Poëme avec les autres Ouvrages du Villani, on y trouve de la grandeur & de la nobleffe. Ce qui fait voir que l'efprit de cet Auteur étoit

1. Laurus in Orchestra, Joh. Meurfius in Epift. ad Dominic, Molin. ap. Leon. Allat. in lib. de Apib. Urb. pag. 204. 205.

2. Jan. Nicius Erythraus in Pinacothec. 1. num. III. pag. 189. 190.

Lorenzo Craffo Elog. d'Huom, Letterat, tom. 2.

pag.

« AnteriorContinuar »